La dissolution surprise de l’Assemblée nationale annoncée par Emmanuel Macron le soir des élections européennes a pris de court l’ensemble de la classe politique. Mais c’est surtout au sein du Rassemblement National que l’annonce a fait l’effet d’une bombe. En quelques heures, le parti de Marine Le Pen a dû passer à la vitesse supérieure pour préparer la campagne éclair des législatives des 30 juin et 7 juillet.
Un “plan Matignon” déjà prêt
Heureusement pour le RN, un plan était déjà dans les tuyaux depuis plusieurs mois en prévision de ce scénario : l’opération Matignon. L’objectif est clair : viser la victoire pour pouvoir gouverner. Comme le résume un proche de Jordan Bardella, vice-président du parti, “On y va pour gagner. Il faut que l’on gagne.” Une ambition martelée par Louis Aliot, maire RN de Perpignan : “Le Rassemblement National se battra pour avoir une majorité”.
Une campagne sur le terrain
Pour y parvenir, le parti mise sur une campagne au plus près du terrain. Les 577 candidats devraient être investis en un temps record, avec une priorité donnée aux sortants et aux cadres. Marine Le Pen, qui mènera la bataille, entend faire le tour de l’ensemble des circonscriptions.
Un programme “prêt à gouverner”
Le RN promet aussi un programme législatif déjà ficelé, se présentant comme un parti “prêt à gouverner”. Parmi les propositions phares : la priorité nationale pour l’emploi et le logement, le rétablissement des frontières, l’arrêt de l’immigration et la lutte contre l’islamisme.
Jouer le “rassemblement”
Autre axe stratégique : jouer la carte du “ralliement et de l’élargissement”. Le RN espère profiter de la dynamique des européennes, où il est arrivé largement en tête, pour fédérer au-delà de son socle électoral traditionnel. Des appels du pied sont lancés en direction des Républicains et des abstentionnistes.
Nous sommes la seule opposition crédible à Emmanuel Macron. Voter pour nous, c’est faire barrage à la macronie.
Marine Le Pen
Alors que les proches d’Emmanuel Macron craignaient une dissolution “perdante” qui ferait entrer l’extrême droite au pouvoir, le RN croit fermement en ses chances. “Ces législatives seront un référendum anti-Macron”, prédit un cadre du parti. Réponse dans les urnes les 30 juin et 7 juillet.