Alors que la guerre fait rage en Ukraine depuis plus d’un an, la communauté internationale continue de se mobiliser pour tenter de ramener la paix. Un sommet d’envergure se profile à l’horizon, réunissant pas moins de 90 États et organisations en Suisse. L’objectif affiché : définir une feuille de route pour impliquer la Russie dans un futur processus de paix, malgré son absence à la table des négociations. Quels sont les enjeux de cette conférence internationale ?
Un sommet pour la paix, sans la Russie
Les 15 et 16 juin prochains, la Suisse accueillera un important sommet visant à ouvrir la voie vers la paix en Ukraine. D’après les déclarations du gouvernement helvétique, 90 États et organisations ont déjà confirmé leur participation. Néanmoins, un acteur clé du conflit brillera par son absence : la Russie n’a en effet pas été conviée.
Ce choix assumé ne signifie pas pour autant que le Kremlin est mis à l’écart des discussions. L’ambition affichée de ce rassemblement est au contraire de “définir conjointement une feuille de route” sur la manière d’impliquer la Russie et l’Ukraine dans un futur processus de paix.
Reconstruire l’Ukraine, un défi colossal
Au-delà des questions sécuritaires et diplomatiques, le sommet abordera également les enjeux de la reconstruction de l’Ukraine. Après plus d’un an de combats acharnés, le pays est en ruines et les besoins sont immenses. Selon les estimations de la Banque mondiale, le coût total de la reconstruction pourrait atteindre 411 milliards de dollars.
Pour relever ce défi titanesque, l’Ukraine aura besoin du soutien massif de la communauté internationale. Le sommet sera l’occasion pour les États participants de coordonner leur aide et d’envisager des mécanismes de financement innovants.
La reconstruction de l’Ukraine sera l’un des plus grands défis de notre génération.
Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne
Impliquer la Russie, un pari risqué mais nécessaire ?
Si la Russie est aujourd’hui persona non grata sur la scène internationale, beaucoup s’accordent à dire qu’une paix durable en Ukraine ne pourra se faire sans son implication. C’est tout l’enjeu de ce sommet : trouver les moyens d’engager le dialogue avec Moscou, malgré les crimes dont le Kremlin est accusé.
- Mettre en place des canaux de communication indirects
- Identifier des médiateurs crédibles et neutres
- Définir des “lignes rouges” et des compromis acceptables
Autant de pistes qui seront explorées lors de cette conférence. Car si la paix semble encore lointaine, beaucoup estiment qu’il est urgent d’en poser dès maintenant les jalons. “Chaque jour de guerre supplémentaire rend la réconciliation plus difficile”, a ainsi averti le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
La neutralité suisse, un atout dans la médiation
En accueillant ce sommet pour la paix, la Suisse entend jouer pleinement son rôle de médiateur neutre sur la scène internationale. Une position qui lui a souvent permis par le passé de faciliter les négociations dans des conflits complexes.
Le choix de la Confédération helvétique n’est donc pas anodin. En organisant ces discussions sur son sol, loin des pressions géopolitiques, elle espère créer les conditions propices à l’émergence d’un dialogue constructif.
La Suisse est prête à jouer un rôle actif pour promouvoir une solution pacifique en Ukraine.
Ignazio Cassis, Président de la Confédération suisse
À quelques jours de son ouverture, ce sommet pour la paix en Ukraine cristallise beaucoup d’attentes. S’il ne débouchera probablement pas sur des avancées spectaculaires, il pourrait néanmoins poser des bases essentielles pour l’avenir. Un premier pas, modeste mais crucial, vers le long chemin de la réconciliation entre Kiev et Moscou.