La France a connu un week-end agité suite aux résultats des élections européennes qui ont vu le Rassemblement national arriver en tête. Dans plusieurs grandes villes, des manifestations contre le RN ont dégénéré, donnant lieu à des scènes de chaos. Arrachage de drapeau français, action de casseurs, heurts avec les forces de l’ordre… Retour sur ces événements qui soulèvent de vives inquiétudes.
Le drapeau français ciblé, symbole d’une fracture
L’un des faits marquants de ces manifestations anti-RN aura été l’arrachage et la dégradation d’un drapeau français à la fenêtre d’un appartement à Nantes. Une scène choquante, filmée et relayée sur les réseaux sociaux, qui illustre la tension et la violence de ces rassemblements. Pour beaucoup, s’en prendre ainsi au drapeau tricolore revient à s’attaquer à la nation toute entière. Un geste lourd de sens qui met en lumière les profondes fractures idéologiques qui traversent actuellement la société française.
Bordeau et Paris, épicentres des débordements
Si des incidents ont éclaté un peu partout en France, c’est à Bordeaux et Paris que les débordements ont été les plus importants. Dans la capitale girondine, de premiers heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont eu lieu rue Sainte-Catherine. Place de la République à Paris, un manifestant a fait une chute spectaculaire depuis le haut de la statue centrale, nécessitant l’intervention des pompiers.
On appelle à bloquer les autres lycées, on veut montrer qu’il y a encore une jeunesse qui se bat contre l’extrême-droite.
Zélie et Charlotte, élèves et militantes au lycée Louis-le-Grand
La mobilisation de la jeunesse, notamment lycéenne, aura été l’un des autres faits notables de ces rassemblements. Mais cette contestation prend parfois un tour radical comme à Rennes où des manifestants ont scandé “Le RN au feu, Bardella au milieu” autour d’un brasier de poubelles.
Angers : Un bar pris pour cible par des activistes d’ultra-gauche
Les actions coup de poing se sont aussi étendues en dehors des cortèges. Ainsi à Angers, un bar a été attaqué par des activistes d’ultra-gauche qui accusaient son patron d’avoir des sympathies de droite. La facade a été tagué et des vitres brisées, il n’y a heureusement pas eu de blessés.
Des slogans anti-israéliens font polémique
Ces manifestations ont aussi été l’occasion pour certains de dévier du sujet initial en lançant des slogans polémiques. Place de la République, des membres de la France insoumise ont ainsi crié “Israël assassin, Glucksmann complice” visant le candidat de la liste Renaissance. De quoi susciter la controverse et brouiller le message de l’opposition au RN.
Bilan et suites politiques
Au lendemain de ce week-end agité, l’heure est au bilan. Si les dégâts matériels sont importants, on ne déplore heureusement pas de blessés graves. 75 personnes ont été interpellées selon le ministère de l’intérieur. Ces violences font déjà l’objet d’une instrumentalisation politique, chaque camp y allant de son analyse.
Pour le gouvernement, il s’agit de condamner fermement ces débordements inacceptables tout en reconnaissant le droit de manifester. Les oppositions de gauche évoquent une colère légitime mais critiquent les dérapages. Quant au RN, il dénonce la haine et l’intolérance de l’extrême-gauche à son égard.
Une chose est sûre, ces événements ne resteront pas sans suites dans le champ politique. Ils illustrent un pays sous tension, fracturé idéologiquement, où la victoire des lepénistes cristallise les oppositions et suscite la peur d’une partie de la population. Le score inédit du RN renforce paradoxalement à la fois le parti mais aussi ses opposants les plus radicaux. Un choc frontal dont on n’a peut-être pas fini de voir les étincelles.
