Une violente polémique a éclaté ce dimanche à Madrid lors de la convention « Europa Viva 24 » organisée par le parti d’extrême droite espagnol Vox. Amichaï Chikli, ministre israélien de la Diaspora et membre du parti Likoud, s’en est pris avec une virulence rare au premier ministre espagnol Pedro Sánchez. Au cœur des tensions : la volonté de l’Espagne de reconnaître prochainement un État palestinien.
Pedro Sánchez accusé de « récompenser les massacres » palestiniens
« Malheureusement, l’actuel premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, pense que les Palestiniens devraient être récompensés pour leurs massacres et que le moment est venu de leur donner un État », a déclaré Amichaï Chikli dans une attaque d’une rare violence. Le ministre israélien faisait référence au massacre perpétré le 7 octobre dernier par le mouvement palestinien Hamas.
Pedro Sánchez, leader du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), avait annoncé son intention de fixer prochainement une date pour la reconnaissance par l’Espagne d’un État palestinien. Une décision qui a provoqué l’ire du gouvernement israélien, déjà échaudé par les critiques répétées de Madrid envers sa politique dans la bande de Gaza.
L’Espagne, une voix de plus en plus critique envers Israël
Au sein de l’Union européenne, l’Espagne s’est imposée ces derniers mois comme le pays le plus virulent à l’égard de l’État hébreu. Pedro Sánchez n’a eu de cesse de condamner l’offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas. Une position qui a entraîné une nette dégradation des relations bilatérales entre Madrid et Tel-Aviv.
L’Espagne est devenue au fil des mois la voix la plus critique vis-à-vis du gouvernement israélien et de son offensive militaire dans la bande de Gaza, au point d’entraîner une forte détérioration des relations bilatérales.
Le Figaro
Vers une reconnaissance commune de la Palestine par plusieurs pays européens ?
Si la date initialement évoquée par Pedro Sánchez pour la reconnaissance de l’État palestinien était le 21 mai, le dirigeant espagnol a indiqué vendredi que des discussions avaient lieu avec d’autres pays en vue d’une « déclaration et une reconnaissance commune ». L’Irlande a notamment fait savoir qu’elle reconnaîtrait elle aussi la Palestine « avant la fin du mois ».
Face à cette vague de soutiens européens à la cause palestinienne, le gouvernement israélien semble plus isolé que jamais sur la scène diplomatique. Les propos incendiaires d’Amichaï Chikli témoignent de la fébrilité de l’exécutif de Benjamin Netanyahou, confronté à une pression internationale croissante pour régler le conflit avec les Palestiniens. Reste à savoir si la sortie polémique du ministre de la Diaspora contribuera à apaiser les esprits entre Jérusalem et les capitales européennes. Rien n’est moins sûr…
