Au cœur du conflit yéménite déjà si complexe, un nouveau rebondissement vient de surgir : les rebelles Houthis accusent des travailleurs humanitaires internationaux d’espionnage. Plus d’une dizaine d’employés d’ONG et d’agences de l’ONU sont actuellement détenus arbitrairement par le groupe armé qui contrôle une partie du pays. Une affaire trouble qui soulève de nombreuses questions.
Un “réseau d’espionnage” démantelé selon les Houthis
Dans un communiqué publié lundi, les rebelles Houthis ont affirmé avoir mis au jour un « réseau d’espionnage américano-israélien » opérant sous couvert d’organisations humanitaires internationales. Ils accusent ses membres de mener des activités d’espionnage et de renseignement hostiles au Yémen. Une annonce choc, mais qui reste à prendre avec des pincettes étant donné le peu d’éléments concrets fournis.
Un réseau d’espionnage américano-israélien a été arrêté. Ses membres travaillaient sous la couverture d’organisations internationales et d’agences de l’ONU.
– Communiqué des Houthis
De graves accusations sans preuves?
Si les faits sont avérés, il s’agirait d’une situation préoccupante pour la sécurité des travailleurs humanitaires déjà confrontés à d’immenses défis au Yémen. Mais pour l’heure, aucune preuve tangible de ces activités d’espionnage n’a été apportée. Les organisations concernées et la communauté internationale attendent des éclaircissements, tout en s’inquiétant du sort des employés détenus.
L’ONU exige la libération immédiate de son personnel
Face à ces arrestations, l’ONU est montée au créneau rapidement. Dans un communiqué ferme, l’organisation a réclamé « la libération immédiate » de ses 11 employés « détenus » par les Houthis. Elle souligne que son personnel bénéficie d’immunités et ne doit en aucun cas faire l’objet de telles mesures. Un bras de fer diplomatique est engagé.
Des humanitaires pris en étau dans le conflit
Cette affaire met en lumière la situation très délicate des travailleurs humanitaires au Yémen, pris en étau dans un conflit sanglant qui dure depuis 2014. Soupçons, pressions, menaces… leur tâche cruciale pour venir en aide aux populations devient de plus en plus périlleuse. Selon l’ONU, plus de 21 millions de Yéménites, soit les deux tiers de la population, ont besoin d’une assistance humanitaire dans un pays ravagé par la guerre et la famine.
Entre accusations troubles et crise humanitaire, cette nouvelle affaire est symptomatique de l’extrême complexité de la situation au Yémen. Un nouveau défi pour la communauté internationale qui peine déjà à trouver une issue au conflit. Et au milieu, des civils qui continuent de souffrir et des humanitaires qui tentent d’agir malgré les obstacles. L’espoir d’une résolution rapide s’amenuise de jour en jour.
