Tel un coup de tonnerre dans le ciel politique européen, la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale française a immédiatement fait des vagues outre-Rhin. En Allemagne, cette annonce choc intervient dans un contexte déjà tendu pour le chancelier Olaf Scholz, fragilisé par une sévère défaite électorale. Les appels à des élections anticipées se multiplient, mettant le dirigeant social-démocrate sous une pression intense.
L’extrême droite allemande réclame des élections
Surfant sur la vague du Rassemblement national en France, le parti d’extrême droite allemand AfD a été le premier à exiger un retour aux urnes. Son argumentaire est simple : après la claque reçue par la coalition d’Olaf Scholz lors du dernier scrutin, il serait légitime de laisser les électeurs s’exprimer à nouveau. Une rhétorique efficace pour ce mouvement qui ne cesse de progresser dans les sondages.
Les conservateurs de la CSU entrent dans la danse
Markus Söder, le chef de file des puissants conservateurs bavarois de la CSU, a lui aussi sauté sur l’occasion. Allié à la CDU au niveau fédéral, il a estimé que la vie politique allemande devait désormais “ressembler à ce qui s’est passé en France”. Une manière à peine voilée de réclamer un changement de gouvernement, jugeant l’actuelle équipe “cuite”.
Fondamentalement, ce gouvernement est cuit.
Markus Söder, chef de file de la CSU
Le gouvernement Scholz tente d’éteindre l’incendie
Face à cette fronde, le porte-parole du gouvernement Steffen Hebestreit s’est employé à calmer le jeu, affirmant que l’option d’élections anticipées n’avait été envisagée “à aucun moment”. Mais le mal est fait. L’idée est désormais dans tous les esprits, alimentant un peu plus l’incertitude sur l’avenir de la coalition.
Olaf Scholz, grand perdant du scrutin européen
Il faut dire que le revers subi par le SPD et ses alliés écologistes et libéraux lors des élections européennes a été cuisant. Le chancelier paie cash son manque de charisme et ses atermoiements, notamment sur le soutien à l’Ukraine. À l’inverse, les conservateurs et l’extrême droite ont le vent en poupe, se nourrissant du mécontentement ambiant.
Vers un changement de paradigme en Europe ?
Au-delà de l’Allemagne, c’est toute la dynamique politique européenne qui pourrait être chamboulée par ce coup de poker d’Emmanuel Macron. Entre montée des populismes et fragmentation des paysages politiques nationaux, les équilibres semblent plus que jamais précaires. Les prochains mois s’annoncent déterminants pour l’avenir de l’Union.
Une chose est sûre : en jetant ce pavé dans la mare, le président français a pris tout le monde de court. Y compris son homologue allemand, désormais dos au mur. La partie d’échecs entre les deux dirigeants est plus que jamais serrée. Et nul ne peut prédire qui finira par faire échec et mat.