Et si une seule entreprise pouvait incarner à elle seule les tensions entre profit, environnement et justice ? Depuis plusieurs années, un géant pétrolier français se retrouve au cœur d’un tourbillon judiciaire qui ne cesse de s’amplifier. Accusations de greenwashing, projets qualifiés de climaticides, ou encore atteintes aux droits humains : les plaintes s’accumulent, portées par des ONG et des citoyens déterminés à faire entendre leur voix. À travers le monde, de l’Ouganda au Yémen en passant par le Mozambique, les projecteurs se braquent sur des pratiques qui interrogent notre époque.
Un Géant Pétrolier dans la Tourmente
Ce n’est pas tous les jours qu’une multinationale se retrouve aussi souvent devant les tribunaux. Les affaires s’enchaînent, mêlant des enjeux climatiques, sociaux et éthiques qui captivent l’opinion publique. Mais que se passe-t-il vraiment derrière ces dossiers brûlants ? Plongeons dans les méandres de ces batailles juridiques qui pourraient redéfinir l’avenir de l’industrie énergétique.
Un drame au Mozambique : une enquête explosive
Imaginez une région reculée, frappée par une attaque jihadiste brutale en 2021. À Palma, au nord du Mozambique, un projet gazier d’envergure était alors en cours, porté par ce titan de l’énergie. Mais ce qui devait être une réussite économique s’est transformé en cauchemar. Des survivants et des proches de victimes ont déposé une plainte à l’automne 2023, pointant du doigt des manquements graves : homicide involontaire et non-assistance à personne en danger.
D’après une source proche du dossier, cette plainte a conduit à l’ouverture d’une information judiciaire en mars 2025. Les juges vont désormais enquêter sur ce qui s’est passé lors de cette attaque sanglante, qui a coûté la vie à un nombre encore indéterminé de personnes. Un épisode tragique qui soulève une question essentielle : une entreprise peut-elle être tenue responsable des failles sécuritaires dans des zones à risque ?
« On ne peut pas fermer les yeux sur ce qui s’est passé à Palma. Il faut des réponses. »
– Une voix anonyme proche des plaignants
Eacop-Tilenga : le projet qui divise
Direction l’Afrique de l’Est, où un autre dossier fait trembler les consciences. Le projet Tilenga, avec ses 419 puits de forage en Ouganda, dont une partie dans une réserve naturelle, ne passe pas inaperçu. Couplé à l’Eacop, un oléoduc de 1 445 km traversant la Tanzanie jusqu’à l’océan Indien, il est devenu le symbole d’une lutte acharnée entre développement économique et préservation environnementale.
En juin 2023, 26 Ougandais et plusieurs associations ont lancé une action civile à Paris, réclamant réparation pour des expropriations abusives et des compensations insuffisantes. Plus récemment, en janvier 2025, une plainte pénale a été déposée, qualifiant ce projet de « climaticide ». Les ONG impliquées dénoncent un désastre écologique en devenir, mais aussi des pressions sur les populations locales. Le débat est lancé : progrès ou catastrophe ?
- 419 puits prévus dans le cadre de Tilenga.
- 1 445 km d’oléoduc chauffé, une prouesse technique controversée.
- Des milliers de personnes potentiellement impactées.
Greenwashing : quand la communication dérape
Et si les belles promesses écologiques n’étaient qu’un écran de fumée ? Deux plaintes distinctes visent aujourd’hui le géant pétrolier pour pratiques commerciales trompeuses. La première, déposée en mars 2022 par trois ONG, est en cours d’examen à Paris. La seconde, portée au pénal, a donné lieu à une enquête ouverte dès 2021. Ces accusations reposent sur un constat simple : les engagements climatiques affichés ne seraient pas à la hauteur des actes.
Pour les plaignants, il s’agit d’un cas flagrant de greenwashing, cette stratégie qui consiste à verdir son image sans changer ses pratiques. Un sujet qui résonne dans une société de plus en plus sensible aux enjeux environnementaux. Les tribunaux trancheront, mais une chose est sûre : l’image de l’entreprise en prend un coup.
Pollution au Yémen : un désert empoisonné ?
Au cœur du désert de l’Hadramaout, une autre bataille se joue. Depuis les années 1990, des puits pétroliers exploitent cette région aride du Yémen. Mais en janvier 2024, une cinquantaine de ressortissants ont décidé de passer à l’action, accusant l’entreprise de contaminer leurs terres et leurs eaux. Une procédure en urgence a été lancée, bien que des demandes similaires aient été jugées irrecevables fin 2024.
Les images de nappes d’eau souillées et de sols infertiles ont fait le tour des réseaux sociaux, alimentant la colère des habitants. Pourtant, la défense de l’entreprise reste ferme : les preuves manqueraient de solidité. Entre désespoir local et arguments techniques, ce dossier illustre les défis d’une exploitation pétrolière dans des zones fragiles.
Devoir de vigilance : une loi sous tension
En France, une loi impose aux grandes entreprises de prévenir les atteintes graves à l’environnement et aux droits humains. C’est au nom de ce devoir de vigilance que plusieurs actions ont visé le géant pétrolier. En 2019, des ONG ont tenté de faire suspendre les projets ougandais, sans succès initial. Mais en juin 2024, une cour d’appel a relancé l’espoir des plaignants en jugeant une action recevable.
Ce revirement marque un tournant. Une coalition réunissant des collectivités internationales, dont Paris et New York, avait également dénoncé une inaction climatique en 2020. Si la justice a d’abord rejeté leur demande, cette décision récente pourrait changer la donne. Preuve que la pression judiciaire ne faiblit pas.
Année | Action | Résultat |
2019 | Plainte devoir de vigilance | Irrecevable en 2023 |
2020 | Coalition contre inaction | Recevable en 2024 |
Climat et biodiversité : une plainte sans suite
En mai 2024, une plainte audacieuse a secoué le débat public. Trois ONG et huit citoyens ont accusé l’entreprise d’homicides involontaires et d’atteintes à la biodiversité, liant ses activités fossiles au réchauffement climatique. Mais en février 2025, la justice a classé l’affaire, estimant les preuves trop faibles. Un échec pour les plaignants, mais un signal fort dans le débat sur la responsabilité des industriels.
Ce revers n’a pas découragé les militants. Pour eux, chaque procédure, même infructueuse, contribue à sensibiliser. Reste à savoir si d’autres actions similaires verront le jour.
Ukraine : une accusation de complicité avortée
La guerre en Ukraine a également projeté l’entreprise sous les feux des critiques. En 2022, des associations ont déposé une plainte pour complicité de crimes de guerre, reprochant la poursuite d’activités en Russie après l’invasion. Selon elles, cela aurait indirectement soutenu l’effort militaire russe. Mais la justice a rejeté cette accusation en octobre 2023 pour des raisons procédurales.
Un premier recours avait déjà été écarté l’année précédente. Ces échecs soulignent la difficulté de prouver un lien direct entre activités économiques et crimes internationaux. Pourtant, le symbole reste puissant.
Un feuilleton judiciaire qui n’a pas fini de faire parler.
Entre drames humains, défis environnementaux et questions éthiques, ces affaires dessinent le portrait d’une industrie sous pression. Les tribunaux trancheront, mais une chose est sûre : le regard porté sur les géants pétroliers évolue. Et vous, que pensez-vous de cette saga qui mêle justice et climat ?