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Crise Alimentaire en Birmanie : Un Million de Personnes Abandonnées

Un million de Birmans privés d’aide alimentaire par le PAM. La famine menace, et les fonds manquent. Que va-t-il se passer avant la saison maigre ?

Imaginez un pays où plus d’un tiers de la population ne sait pas comment remplir son assiette chaque jour. En Birmanie, ce cauchemar est une réalité pour 15 millions d’habitants, pris au piège d’une guerre civile brutale et d’une crise humanitaire qui s’aggrave. Mais ce qui choque encore plus, c’est l’annonce récente : faute de fonds, une agence clé des Nations unies doit abandonner plus d’un million de personnes à leur sort. Comment en est-on arrivé là ?

Une Crise Humanitaire Qui Dépasse l’Entendement

Depuis le coup d’État militaire de 2021, la Birmanie sombre dans le chaos. Les combats entre la junte et les groupes rebelles déchirent le pays, rendant des régions entières inaccessibles. Dans ce contexte, une organisation internationale, qui lutte contre la faim dans le monde, tire la sonnette d’alarme : elle ne peut plus aider comme avant. Avec un manque criant de financement, elle doit réduire drastiquement son soutien, laissant des populations vulnérables face à une menace grandissante : la famine.

Pourquoi les Fonds Manquent-ils ?

Le nerf de la guerre, c’est l’argent. Cette agence, qui dépend fortement de dons internationaux, voit ses ressources fondre comme neige au soleil. Parmi ses principaux contributeurs, un grand pays occidental, qui fournissait près de la moitié de son budget en 2024, a décidé de couper les vivres. Des réductions massives dans l’aide internationale ont été annoncées, avec des programmes entiers menacés de disparition. Une source proche du dossier confie : « On ne parle pas seulement d’un donateur, mais d’un effet domino. Plusieurs pays n’arrivent plus à suivre. »

Nous sommes à court de solutions, car les besoins explosent et les fonds s’évaporent.

– Un responsable humanitaire en Birmanie

Ces coupes ne tombent pas du ciel. Elles reflètent des choix politiques forts. Outre-Atlantique, des voix influentes ont critiqué les agences d’aide, les qualifiant de mal gérées ou pire. Résultat : un besoin urgent de **60 millions de dollars** pour maintenir les opérations jusqu’à fin 2025, sans garantie de les obtenir.

Qui Sont les Victimes de Ces Réductions ?

Les chiffres donnent le vertige. Sur 51 millions d’habitants, **15 millions** peinent à manger à leur faim. Parmi eux, **2 millions** vivent dans une situation qualifiée d’urgence alimentaire. Mais avec ces coupes, ce sont surtout les plus fragiles qui trinquent : les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes ou allaitantes, et les personnes handicapées. L’agence ne pourra bientôt aider que 35 000 d’entre eux. Les autres ? Livrés à eux-mêmes.

  • 100 000 déplacés dans l’État Rakhine sans accès à la nourriture.
  • Des rations déjà réduites, suscitant peur et désespoir.
  • Une saison maigre (juillet-septembre) qui risque de tout aggraver.

Dans l’ouest du pays, la situation est encore plus critique. Là, une minorité persécutée, chassée par une répression brutale en 2017, voit son avenir s’assombrir davantage. Ces coupes tombent au pire moment, juste avant une période où les récoltes ne sont pas encore prêtes.

Un État Rakhine au Bord du Gouffre

L’État Rakhine, à l’ouest, est un symbole de cette tragédie. Des dizaines de milliers de personnes y sont déjà menacées par une **famine aiguë**, selon des alertes lancées par les Nations unies l’an dernier. Les déplacés internes, qui dépendent entièrement de l’aide extérieure, risquent de ne plus rien avoir. « Les gens sont terrifiés », confie un responsable sur place. « On leur annonce que les rations diminuent, et ils ne savent pas comment survivre. »

ZonePersonnes affectéesRisque principal
État Rakhine100 000Famine imminente
National1 000 000+Réduction d’aide

Et ce n’est pas tout. Les conflits incessants compliquent l’accès à ces zones. Les routes sont bloquées, les villages isolés. L’aide, quand elle arrive, est souvent trop peu, trop tard.

Le Drame des Réfugiés au Bangladesh

À quelques kilomètres de là, au Bangladesh, un million de réfugiés ayant fui la Birmanie en 2017 subissent aussi les conséquences. Vivant dans des camps surpeuplés, ils dépendent de bons alimentaires pour survivre. Mais là encore, l’argent manque. Ces bons, déjà maigres, passent de 12,50 dollars à **6 dollars par mois**. Une misère pour nourrir une famille.

Un chef de l’ONU a récemment visité ces camps, confronté à des regards désespérés. La faim ne connaît pas de frontières.

Cette double crise, en Birmanie et au Bangladesh, montre l’ampleur du désastre. Les populations, déjà marquées par des années de violence, sont poussées encore plus loin dans l’abîme.

Une Saison Maigre Qui Fait Peur

Le timing ne pouvait être pire. De juillet à septembre, la Birmanie entre dans sa **saison maigre**, entre la plantation et la récolte. C’est une période où les réserves s’épuisent, où chaque grain de riz compte. Sans aide extérieure, des millions de personnes risquent de basculer dans une faim extrême. Les humanitaires redoutent une catastrophe sans précédent.

Les gens nous regardent avec des yeux pleins d’angoisse. Ils savent que sans nous, il n’y a rien.

– Un travailleur humanitaire sur le terrain

Et pourtant, les solutions tardent. Les appels à l’aide se multiplient, mais les promesses restent rares. La communauté internationale, divisée, semble détourner le regard.

Que Peut-On Faire Face à Cette Tragédie ?

Face à cette crise, les humanitaires ne baissent pas les bras. Ils réclament une mobilisation urgente : **60 millions de dollars** pour tenir jusqu’à la fin de l’année. Mais au-delà de l’argent, c’est une prise de conscience mondiale qui est nécessaire. La Birmanie, souvent éclipsée par d’autres conflits, mérite qu’on s’y attarde.

  • Sensibiliser sur les réseaux sociaux pour alerter l’opinion publique.
  • Pousser les gouvernements à revoir leurs priorités budgétaires.
  • Soutenir les ONG locales qui pallient les manques sur place.

Pour l’instant, le sort d’un million de personnes repose sur des décisions prises à des milliers de kilomètres. La question reste en suspens : qui agira avant qu’il ne soit trop tard ?

Cette crise alimentaire n’est pas qu’une statistique. Ce sont des enfants qui pleurent de faim, des mères qui comptent chaque grain, des familles brisées par un conflit qu’elles n’ont pas choisi. En Birmanie, le silence des assiettes vides résonne plus fort que les armes. Et nous, que ferons-nous pour l’entendre ?

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