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Législatives Anticipées en Allemagne : Scholz Exclut cette Option

Le revers cinglant de la coalition d'Olaf Scholz aux élections européennes ne sera pas suivi de législatives anticipées. Le chancelier allemand a écarté cette hypothèse malgré les appels de l'opposition. Quel avenir pour son gouvernement fragilisé ? Découvrez les dessous de cette crise politique...

L’Allemagne se réveille avec la gueule de bois au lendemain des élections européennes. La coalition au pouvoir, menée par le chancelier social-démocrate Olaf Scholz, a subi un cinglant revers dans les urnes. Ses trois partis – le SPD, les Verts et les libéraux du FDP – ont tous perdu du terrain, récoltant à peine un tiers des suffrages. Face à cette déroute, des voix s’élèvent dans l’opposition pour réclamer des législatives anticipées. Mais Olaf Scholz reste droit dans ses bottes : hors de question de dissoudre le Bundestag !

La coalition Scholz K.O. debout

Dimanche noir pour la « coalition feu tricolore » qui dirige l’Allemagne depuis fin 2021. Aux élections européennes, ses trois composantes ont toutes perdu des plumes, en particulier les Verts qui s’effondrent. Au total, SPD, Verts et FDP ne rassemblent qu’un petit tiers des voix, loin derrière les conservateurs de la CDU/CSU qui frôlent les 30%. Un résultat « peu satisfaisant » de l’aveu même du porte-parole du gouvernement.

Autre enseignement de ce scrutin : la percée de l’extrême droite. Surfant sur les peurs liées à l’immigration et à l’insécurité, l’AfD atteint presque 16%, s’imposant comme la troisième force politique du pays. De quoi faire trembler la coalition au pouvoir, déjà fragilisée par des dissensions internes et une impopularité croissante.

Scholz dit « nein » à un scrutin anticipé

Malgré ce lourd revers, le chancelier Olaf Scholz écarte catégoriquement l’idée de législatives anticipées. Selon son porte-parole, cette option n’a été envisagée « à aucun moment, pas une seconde ». Et ce, alors même que des ténors de l’opposition, de la droite conservatrice à l’extrême droite, réclament un nouveau scrutin au plus vite.

La date des élections régulières est fixée à l’automne 2025. C’est ce que nous prévoyons de faire.

Steffen Hebestreit, porte-parole du gouvernement

Pour Olaf Scholz, pas question de suivre l’exemple français d’Emmanuel Macron qui a opté pour une dissolution après sa défaite aux européennes. Le chancelier souligne les différences entre les systèmes politiques des deux pays. En France, le président a un rôle prédominant, alors qu’en Allemagne, l’exécutif est entre les mains du chancelier et de son gouvernement.

L’opposition à l’offensive

Mais la pression monte sur Olaf Scholz. Ses opposants voient dans ce revers électoral la preuve que son gouvernement n’a plus la confiance des Allemands. Le patron de la CSU, Markus Söder, appelle à un « nouveau départ » politique le plus rapidement possible. Quant à l’AfD, elle juge que le chancelier « n’a plus qu’une seule tâche à accomplir : ouvrir la voie à de nouvelles élections ».

Pourtant, l’histoire montre que les scrutins anticipés sont rares en Allemagne. Depuis 1949, il n’y en a eu que trois, toujours après l’échec d’un vote de confiance au Bundestag. Olaf Scholz semble déterminé à éviter ce scénario et à aller jusqu’au bout de son mandat. Mais avec une majorité fragile et une opposition revigorée, la partie s’annonce serrée pour le chancelier.

Quel avenir pour la coalition ?

Cette claque électorale soulève la question de la solidité et de la longévité de la coalition au pouvoir. Des tensions se font déjà sentir entre les trois partenaires, en particulier sur les sujets environnementaux et budgétaires. La débâcle des Verts, qui se voulaient la conscience écologique du gouvernement, risque d’aviver ces désaccords.

Pour l’instant, Olaf Scholz maintient le cap et affiche sa volonté d’aller au bout de la législature. Mais il va devoir resserrer les rangs de sa majorité et trouver un nouveau souffle pour regagner la confiance des Allemands. Sans quoi, la tentation d’un divorce anticipé pourrait gagner ses alliés. L’instabilité politique guette outre-Rhin.

Les prochains mois s’annoncent donc cruciaux pour l’avenir de la coalition Scholz et plus largement pour la scène politique allemande. Entre une économie vacillante, la menace russe et la montée des populismes, les défis ne manquent pas. Le chancelier va devoir jouer serré s’il veut rester aux commandes jusqu’en 2025 et éviter le sort d’un Gerhard Schröder, poussé vers la sortie par une motion de défiance en 2005. Rendez-vous est pris pour un automne à hauts risques en Allemagne.

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