Et si le mouvement #MeToo, censé libérer la parole des victimes, se heurtait à des voix dissonantes venues d’un passé révolu ? Lors d’une récente audition à l’Assemblée nationale, un ancien magnat du cinéma français a fait trembler les murs avec des déclarations fracassantes. L’homme, figure emblématique du septième art, n’a pas hésité à pointer du doigt le comportement de certaines actrices ayant accusé des géants comme Harvey Weinstein ou Gérard Depardieu. Une prise de parole qui divise, choque, mais interpelle : où se situe la vérité dans cette tempête médiatique ?
Une Audition qui Fait des Vagues
Imaginez une salle tendue, des députés suspendus aux lèvres d’un vétéran de 71 ans, fort de cinq décennies dans le milieu du cinéma. Cette scène s’est déroulée à Paris, devant une commission d’enquête dédiée aux violences dans l’industrie culturelle. L’ancien agent, connu pour avoir façonné des carrières et produit une série culte, s’est présenté sans filtre, assumant pleinement son appartenance à “l’ancien monde”. Mais ce qui a suivi a surpris même les plus aguerris.
Ses propos, directs et sans détour, ont visé des actrices ayant porté plainte contre des figures puissantes. Pour lui, certaines auraient franchi des lignes, cherchant à tirer profit de situations ambiguës. Une déclaration qui a immédiatement enflammé les débats, entre indignation et réflexion sur les dynamiques de pouvoir dans ce milieu si fermé.
Un Soutien Controversé à Gérard Depardieu
L’un des moments forts de cette audition a été son plaidoyer en faveur d’un acteur français mondialement connu, mis en cause pour des accusations graves. L’ancien agent a évoqué une fidélité personnelle, liée à des liens familiaux, pour justifier son soutien. Il a même signé une pétition en faveur de cet homme, dont le procès est désormais requis par la justice.
“On ne va pas chez un acteur pour des cours particuliers, ça se passe dans des écoles de théâtre.”
– D’après une source proche de l’audition
Cette phrase, lâchée avec aplomb, a visé directement une plaignante qui affirme avoir été agressée au domicile de l’acteur. Pour l’ancien agent, il s’agit d’une situation où la victime aurait dû savoir à quoi s’attendre. Il n’a pas hésité à rappeler la **présomption d’innocence**, un principe qu’il juge trop souvent oublié dans ces affaires médiatisées.
Il a aussi partagé une anecdote émouvante : cet acteur, selon lui, aurait “perdu pied” après un drame personnel, la mort de son fils. Une chute humaine qui, à ses yeux, mérite compassion plutôt que condamnation hâtive. Un point de vue qui ne manquera pas de diviser.
Harvey Weinstein : Des Actrices en Cause ?
Le scandale Weinstein, qui a donné naissance au mouvement #MeToo en 2017, n’a pas été épargné par ses critiques. Cet ex-agent a raconté avoir vu, de ses propres yeux, des actrices “dépasser les bornes” pour booster leur carrière. Il évoque des rendez-vous dans des chambres d’hôtel, notamment à Cannes, où certaines auraient cherché à séduire le producteur déchu pour décrocher un rôle à Hollywood.
“Je l’ai vu, et certaines de mes propres actrices y sont allées !” a-t-il lancé, provoquant un silence glacial dans la salle. Pourtant, il a tenu à nuancer : toutes n’ont pas cédé à ces pratiques. Il cite en exemple des stars françaises qui, selon lui, ont toujours refusé de jouer ce jeu dangereux.
- Des actrices auraient profité de l’aura de Weinstein pour avancer.
- D’autres, au contraire, ont dit non, malgré la pression.
- Un système où pouvoir et ambition se mêlent dangereusement.
Ces révélations jettent une lumière crue sur les coulisses d’un milieu où les rêves de gloire côtoient les pires compromissions. Mais elles posent aussi une question : jusqu’où la responsabilité est-elle partagée ?
Un Éloge du Courage Féminin
Paradoxalement, cet homme qui critique certaines plaignantes n’a pas hésité à saluer le courage d’autres femmes. Il a évoqué des comédiennes légendaires, qu’il connaît intimement grâce à ses années d’agent, et qui n’auraient jamais cédé aux avances douteuses d’un producteur. “Une jeune actrice comme elle ne serait jamais montée dans une chambre d’hôtel avec un homme à la réputation sulfureuse”, a-t-il insisté.
Ce contraste entre celles qui “résistent” et celles qui “cèdent” dessine, selon lui, une ligne de fracture dans le métier. Une vision qui, bien que datée, reflète son expérience d’un cinéma d’avant #MeToo, où les règles étaient implicites et les dérives monnaie courante.
#MeToo : Un Mouvement Salué, Mais…
Malgré ses critiques, l’ancien agent a reconnu l’importance de #MeToo. “C’est un tournant, car maintenant, personne ne peut dire qu’il ne savait pas”, a-t-il admis. Une phrase qui montre une certaine ambivalence : il condamne les abus, mais refuse de voir toutes les plaignantes comme des victimes irréprochables.
Cette nuance a donné lieu à une audition électrique, ponctuée de coups d’éclat. À un moment, excédé par les questions des députés, il a menacé de quitter la salle : “Si c’est mon procès, je pars ! Arrêtez de faire la morale à tout le monde !” Il est finalement resté, livrant plus d’une heure de témoignages bruts.
Un Milieu Sous Tension
Cette intervention s’inscrit dans un contexte plus large : une commission d’enquête qui, depuis des mois, auditionne des dizaines de figures du cinéma et de la culture. Objectif ? Faire la lumière sur les violences sexuelles et sexistes qui gangrènent le secteur. Dans un mois, un rapport doit être rendu, et il promet d’être explosif.
Pour beaucoup, les mots de cet ex-agent sont une provocation. Pour d’autres, ils reflètent une réalité complexe, où les responsabilités sont parfois floues. Une chose est sûre : ils relancent un débat brûlant sur la place des femmes dans le cinéma, entre empowerment et stigmates.
Et Maintenant ?
Que retenir de cette journée hors norme ? D’abord, une confrontation entre deux époques : celle d’un “ancien monde” où les silences couvraient les abus, et celle d’un présent où la parole se libère, parfois dans la douleur. Ensuite, une piqûre de rappel : le chemin vers l’égalité et la justice est encore long.
Les propos tenus lors de cette audition ne manqueront pas de faire réagir. Ils interrogent les dynamiques de pouvoir, les choix individuels, et la manière dont la société juge les victimes comme les accusés. Une chose est certaine : le cinéma français n’a pas fini de se regarder dans le miroir.
En bref : Une audition choc, des mots qui divisent, et un débat relancé sur #MeToo dans le cinéma.