ActualitésInternational

Massacres en Syrie : Qui Sont les Responsables ?

Depuis le 6 mars, des centaines de civils alaouites sont massacrés en Syrie. Qui sont les coupables ? Une enquête débute, mais les tensions explosent...

Imaginez-vous réveillé par des cris au milieu de la nuit, des hommes armés frappant à votre porte, vous demandant votre religion avant de décider de votre sort. C’est la réalité terrifiante qui a frappé l’ouest de la Syrie début mars 2025. Dans cette région côtière, des familles entières ont été arrachées à leurs foyers et exécutées dans une vague de violence brutale qui a choqué le monde. Mais qui est derrière ces atrocités, et pourquoi maintenant ? Plongeons dans ce chaos pour tenter de comprendre.

Un carnage qui secoue la Syrie

Depuis le 6 mars 2025, les localités côtières de l’ouest syrien, où vit une forte concentration de la **minorité alaouite**, sont devenues des scènes de carnage. Des témoignages glaçants rapportent des hommes masqués envahissant des villages, posant une question simple mais fatidique : « Es-tu alaouite ou sunnite ? » La réponse scellait le destin des habitants. Certains ont été épargnés, d’autres alignés contre des murs et abattus sans pitié.

Les chiffres sont vertigineux. Une organisation internationale a évoqué des « centaines de morts », tandis qu’une autre source parle de **1 225 civils tués**, dont des femmes et des enfants. Ces actes ne sont pas de simples violences isolées : ils portent les marques d’une campagne ciblée, d’une sauvagerie méthodique qui soulève des questions brûlantes sur les responsables et leurs motivations.

Un contexte explosif

Pour saisir l’ampleur de cette tragédie, il faut remonter à la chute de Bachar al-Assad, le 8 décembre 2024. Après plus de 50 ans de règne autoritaire, son régime s’est effondré, laissant un vide de pouvoir que le groupe islamiste **Hayat Tahrir al-Sham (HTS)** a rapidement comblé. Dirigé par Ahmad al-Chareh, ce mouvement sunnite radical a pris les rênes du pays, promettant justice et stabilité. Mais la réalité sur le terrain est bien plus sombre.

La communauté alaouite, liée au clan Assad et perçue comme un pilier de son régime, est devenue une cible. Représentant environ **9 % de la population syrienne** (1,7 million de personnes), cette branche de l’islam chiite a longtemps été surreprésentée dans l’armée et les milices qui ont écrasé les soulèvements populaires depuis 2011. Pour beaucoup, les alaouites incarnent l’oppression, et cette rancune refait surface aujourd’hui avec une violence inouïe.

« Dans plusieurs cas, des familles entières, y compris des femmes et des enfants, ont été massacrées sans distinction. »

– Déclaration des Nations unies

Que s’est-il passé exactement ?

Les récits des survivants dressent un tableau effroyable. Dans la région de Lattaquié, un témoin anonyme a décrit une scène où un couple et leurs deux enfants ont été sortis de chez eux, alignés contre un mur et fusillés sous ses yeux. À Banias, un habitant a vu des combattants rassembler tous les hommes d’un immeuble sur un toit avant de les exécuter froidement. Ces actes, d’une cruauté implacable, semblent viser à terroriser et à anéantir une communauté entière.

Les attaques ont débuté après une série d’assauts contre les forces du nouveau pouvoir et des bâtiments publics, faisant **231 morts** parmi les troupes officielles. Mais ce qui a suivi dépasse largement une simple réponse militaire : c’est une explosion de vengeance, un règlement de comptes sanglant qui échappe à tout contrôle.

  • Descente dans les maisons pour identifier les alaouites.
  • Exécutions sommaires de familles entières.
  • Attaques contre des villages côtiers ciblés.

Qui sont les coupables ?

Pointer du doigt un responsable précis reste un défi. Les nouvelles autorités, issues de HTS et d’autres factions, ont intégré leurs combattants dans une armée officielle. Pourtant, les massacres semblent impliquer des groupes disparates, agissant parfois hors de tout commandement centralisé. Un expert du conflit syrien distingue trois grandes catégories de responsables potentiels :

1. Rebelles indépendants : Des factions syriennes refusant l’autorité de Damas, venues d’Idleb.

2. Chefs de guerre : Des leaders ayant rejoint la nouvelle armée, accompagnés de milices proturques.

3. Jihadistes étrangers : Des combattants kirghiz, ouzbeks ou tchétchènes, expulsés récemment mais revenus en force.

Ces groupes, bien que distincts, partagent une haine viscérale des alaouites, souvent considérés comme des « hérétiques » par les extrémistes sunnites. Mais leur coordination – ou son absence – complique l’attribution des responsabilités. Une organisation de défense des droits humains insiste : toutes les parties, y compris HTS et ses alliés turcs, doivent répondre de ces crimes.

Pourquoi cette flambée de violence maintenant ?

La chute d’Assad a libéré des décennies de frustrations. Dès décembre 2024, des exactions contre les alaouites avaient été signalées, mais l’escalade du 6 mars marque un tournant. Ce jour-là, les autorités ont rapporté des attaques coordonnées contre leurs forces, coïncidant avec l’annonce d’un « Conseil militaire pour la libération de la Syrie » par un ex-général alaouite. Cette initiative, perçue comme une tentative de résistance, a peut-être servi de détonateur.

D’après une source proche des anciennes forces loyalistes, cet officier était lié à une brigade crainte sous le régime Assad. Pour les groupes sunnites radicaux, c’était une provocation de trop, ravivant les blessures d’une guerre civile qui a fait des centaines de milliers de morts en 13 ans.

Événement Date Conséquences
Chute d’Assad 8 décembre 2024 Vide de pouvoir, montée de HTS
Attaques du 6 mars 6 mars 2025 231 morts officiels, massacres civils

Une enquête sous tension

Face à l’horreur, le président intérimaire a promis de traquer les coupables. Une commission d’enquête indépendante a été annoncée, mais dans un pays fracturé, où les alliances sont fragiles et les rancœurs profondes, beaucoup doutent de son efficacité. Les Nations unies et des ONG appellent à une mobilisation internationale pour documenter ces crimes et éviter qu’ils ne sombrent dans l’oubli.

Pour l’instant, les survivants pleurent leurs morts, et le monde observe, impuissant. Ces massacres ne sont pas qu’une tragédie locale : ils interrogent notre capacité collective à empêcher l’histoire de se répéter dans un pays déjà ravagé par la guerre.

Et après ?

La Syrie reste une poudrière. Entre les ambitions des nouvelles autorités, les rivalités entre factions et la douleur d’une population épuisée, le chemin vers la paix semble plus lointain que jamais. Les alaouites, pris entre la vengeance et l’abandon, risquent de payer encore longtemps le prix d’un passé qu’ils n’ont pas tous choisi.

Alors, qui a allumé la mèche ? Peut-être que la réponse importe moins que la question suivante : comment arrêter cette spirale de haine avant qu’elle n’engloutisse ce qui reste de la Syrie ?

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.