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Colombie : La Paix Totale Devient une Guerre Sans Fin

La Colombie sombre dans la violence : la "paix totale" de Petro est-elle morte ? L’ELN défie l’armée dans une guerre sans fin. Que va-t-il se passer ?

Imaginez une promesse audacieuse : mettre fin à un conflit qui déchire un pays depuis plus de cinquante ans, un rêve de paix porté par un président décidé à changer l’histoire. En Colombie, ce rêve s’appelait la « paix totale ». Mais aujourd’hui, dans les montagnes du Catatumbo, près de la frontière vénézuélienne, des commandants de la guérilla ELN murmurent une tout autre réalité : celle d’une guerre qui ne s’arrête pas. Que s’est-il passé pour que l’espoir se transforme en chaos ?

Quand la Paix Totale S’effondre

Le président colombien, arrivé au pouvoir avec une vision ambitieuse, voulait démobiliser les groupes armés et apaiser un pays marqué par des décennies de violence. Ce projet, baptisé **paix totale**, visait à désarmer les guérillas et à réintégrer leurs combattants dans la société. Mais dans le nord-est du pays, les choses ont pris une tournure dramatique. D’après une source proche du terrain, l’ELN, une guérilla d’inspiration révolutionnaire, affirme que cette politique a échoué, laissant place à une escalade militaire sans précédent.

Dans une région où l’armée déploie des milliers de soldats, les affrontements ne faiblissent pas. Les habitants, pris entre deux feux, fuient par dizaines de milliers. Alors, où en est-on vraiment ? Plongeons dans cette crise qui secoue la Colombie.

L’ELN Face à l’Armée : Une Confrontation Inévitable ?

Dans une zone reculée du Catatumbo, des leaders de l’ELN ont récemment brisé le silence. Entourés de combattants armés, ils ont affirmé leur détermination à résister. « Si les soldats continuent d’arriver, nous nous défendrons », a déclaré un haut responsable du groupe, dans des propos rapportés par une source fiable. Pour eux, la présence militaire massive – environ 10 000 hommes selon les estimations – n’est pas un signe de paix, mais une déclaration de guerre.

« En fin de compte, c’est une guerre totale. Nous sommes une force insurgée, et nous agirons comme telle. »

– Un commandant de l’ELN

Ce face-à-face tendu n’est pas une surprise. L’ELN, fort de près de 5 800 membres, mène une lutte contre l’État depuis 1964. Mais ces derniers mois, la violence a atteint un pic rarement vu, plongeant le pays dans une crise qualifiée de « plus grave depuis dix ans ». Pourquoi ce regain de tensions ?

La Cocaïne, Carburant d’un Conflit Sans Fin

Au cœur de cette guerre, un mot revient sans cesse : **cocaïne**. Le Catatumbo, avec ses jungles denses et sa proximité avec le Venezuela, est une plaque tournante du trafic de drogue. Les experts s’accordent à dire que les récents combats opposant l’ELN à des dissidents d’une autre guérilla historique sont avant tout une bataille pour le contrôle des routes lucratives de la drogue. Ces chemins mènent à la côte caraïbe, point de départ vers les marchés mondiaux.

Pourtant, les commandants de l’ELN rejettent l’idée d’être des narcotrafiquants. « Nous ne faisons que taxer la production dans nos zones », soutient une figure influente du groupe. Une taxe sur chaque kilo de cocaïne, disent-ils, pour financer leur « économie ». Mais pour le gouvernement, ces liens avec le trafic, voire avec des cartels étrangers, ne font aucun doute.

  • 56 000 personnes déplacées par les violences dans la région.
  • 76 morts recensés en quelques mois, selon les autorités.
  • Une production de coca en hausse de 420 % depuis 2012, d’après des chiffres internationaux.

Ces chiffres donnent le vertige. Ils montrent à quel point la drogue alimente ce conflit, transformant les idéaux révolutionnaires en une lutte pour le pouvoir et l’argent.

Un Président sous Pression : Dernière Chance pour la Paix ?

Le président colombien, critiqué de toutes parts, voit son projet s’effriter. « Sa politique de paix est un fiasco », tranche une commandante de l’ELN, dans une déclaration cinglante. Avec peu de temps restant à son mandat, il mise sur une démobilisation symbolique d’une centaine de combattants issus d’un autre groupe armé opérant dans la région. Mais sera-ce suffisant pour inverser la tendance ?

Certains observateurs craignent une contre-offensive massive. « Il doit montrer des résultats », note une source bien informée. Mais entre les cessez-le-feu perçus comme une faiblesse et les groupes armés qui se renforcent, le pari semble risqué.

Entre Idéologie et Réalité : Que Reste-t-il de l’ELN ?

L’ELN se présente encore comme un mouvement révolutionnaire, inspiré par des idéaux de justice sociale et de défense du peuple. « Nos armes ne visent pas les civils, mais ceux qui les oppriment », affirme une voix influente du groupe. Pourtant, pour beaucoup, cette rhétorique sonne creux face à l’implication dans le narcotrafic et aux violences qui ravagent les communautés locales.

Le président, lui, accuse la guérilla d’avoir abandonné ses principes pour céder à la « cupidité ». Une accusation qui divise : d’un côté, les nostalgiques d’une lutte idéologique ; de l’autre, ceux qui ne voient qu’une organisation criminelle déguisée en mouvement politique.

Une Crise qui Déborde les Frontières

Le conflit ne se limite pas aux frontières colombiennes. La proximité du Venezuela complique encore la situation. Si l’ELN nie avoir des bases de l’autre côté, les chercheurs parlent d’une guérilla « binationale », capable de se déplacer agilement entre les deux pays. Une dynamique qui rend toute résolution encore plus complexe.

Pour les habitants du Catatumbo, cette porosité signifie une chose : la guerre est partout. Les villages se vident, les familles fuient, et l’espoir d’un retour à la normale s’amenuise.

Et Maintenant ? Un Avenir Incertain

Alors que la Colombie s’enfonce dans cette spirale de violence, une question demeure : la « paix totale » est-elle encore possible ? Pour les commandants de l’ELN, la réponse dépend des « transformations sociales ». Mais sur le terrain, les fusils parlent plus fort que les promesses.

Le pays est à un tournant. Entre la volonté d’un président de laisser une marque dans l’histoire et la réalité d’une guerre alimentée par la drogue et les rivalités, l’équilibre est fragile. Une chose est sûre : dans le Catatumbo, la paix semble plus lointaine que jamais.

Récapitulatif clé : La Colombie, entre rêve de paix et guerre totale, lutte pour sortir d’un conflit vieux de 50 ans. L’ELN, la cocaïne et un président sous pression redessinent l’avenir.

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