Quel séisme politique ! Les élections européennes 2024 ont livré leur verdict : un net recul pour Renaissance, la liste de la majorité présidentielle portée par Valérie Hayer. Avec 14,5% des voix selon les résultats quasi-définitifs du ministère de l’Intérieur, la formation macroniste accuse un sérieux revers par rapport au scrutin de 2019. En cause notamment, un Rassemblement National qui réalise une percée historique et s’impose comme le premier parti de France. Tour d’horizon des résultats région par région pour mieux comprendre ce bouleversement.
Renaissance résiste à l’ouest, s’effondre à l’est
C’est dans l’ouest de la France, terre historiquement favorable à Emmanuel Macron et son camp, que la liste Renaissance limite la casse. Valérie Hayer y obtient ses meilleurs scores, en particulier en Mayenne, son fief électoral, avec 23,9% des voix. L’ouest parisien, à commencer par les Hauts-de-Seine (20,9%), constitue l’autre point d’ancrage de la majorité présidentielle.
Mais dès que l’on se dirige vers l’est, c’est la dégringolade. Dans des départements comme l’Ariège, Renaissance tombe sous la barre symbolique des 10%. Plus globalement, la formation macroniste recule fortement dans de nombreuses régions par rapport à son score de 2019.
Explication d’un recul historique
Le contexte politique national pèse lourd dans ce revers cinglant pour Renaissance. Après la séquence contestée de la réforme des retraites, la cote de popularité d’Emmanuel Macron s’est effondrée. La majorité présidentielle paie aussi son manque d’ancrage local, au contraire du RN solidement implanté.
Ce résultat est un désaveu pour Emmanuel Macron. Les Français n’adhèrent plus à son projet.
Jordan Bardella, président du RN
À l’inverse, le travail de dédiabolisation et de normalisation mené par Marine Le Pen porte ses fruits, offrant au RN une dynamique très positive dans de nombreux territoires. Le parti souverainiste apparaît désormais comme la principale force d’alternance.
Quelles conséquences politiques ?
Au vu de ces résultats sans appel, Emmanuel Macron a décidé de frapper fort. Dès le lendemain du scrutin, il a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation de législatives anticipées. Un pari très risqué à un an de la présidentielle alors que la majorité actuelle ne dispose que d’une majorité relative à l’Assemblée.
En face, le RN se frotte les mains et se dit “prêt à exercer le pouvoir”. De son côté, Jean-Luc Mélenchon et la Nupes espèrent profiter de la contestation sociale pour rebondir. Renaissance et ses alliés Modem et Horizons peuvent-ils limiter la casse et sauver les meubles ? Réponse dans les urnes d’ici quelques semaines…