Un étrange incident aérien secoue actuellement l’Iran, alors que l’hélicoptère transportant le président Ebrahim Raïssi s’est écrasé ce dimanche près de la frontière avec l’Azerbaïdjan. À l’heure actuelle, le destin du chef d’État et des autres occupants demeure un mystère, les conditions météorologiques ardues entravant les opérations de sauvetage. Cet événement soulève d’ores et déjà des interrogations cruciales sur la continuité du pouvoir en cas d’incapacité du président.
Un « atterrissage difficile » aux conséquences incertaines
Alors qu’il regagnait Téhéran après une visite officielle en Azerbaïdjan, l’hélicoptère présidentiel a violemment heurté le sol dans une zone montagneuse et brumeuse de la région iranienne de l’Azerbaïdjan oriental. Si les autorités évoquent pudiquement un « atterrissage difficile », l’ampleur des dégâts et le sort des passagers restent pour l’instant inconnus.
La vie du président de la République et du ministre des Affaires étrangères est en jeu.
– Un officiel iranien à Reuters
Parmi les occupants figuraient, outre Ebrahim Raïssi, son ministre des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian. Une source gouvernementale a confié à l’agence Reuters que « leur vie était en jeu », sans plus de précisions. Le brouillard dense et persistant complique grandement l’accès des secours à la zone du crash.
Le vice-président en première ligne
Face à cette situation inédite, tous les regards se tournent vers Mohammad Mokhbér, premier vice-président de la République depuis 2021. Conformément à l’article 131 de la Constitution iranienne, c’est à lui que reviendrait la charge d’assurer l’intérim en cas « d’absence ou de maladie de plus de deux mois du Président ».
Ancien banquier et gouverneur de province, Mohammad Mokhbér se retrouverait ainsi propulsé à la tête de l’exécutif iranien, sous réserve de l’accord du Guide suprême Ali Khamenei. Son mandat par intérim ne pourrait cependant excéder 50 jours, délai maximal prévu pour organiser une nouvelle élection présidentielle.
2024, une année électorale déjà mouvementée
Le timing de cet accident apparaît particulièrement délicat, dans un contexte politique iranien déjà tendu. L’année 2024 a en effet été marquée par un durcissement sans précédent lors des élections législatives et de l’Assemblée des experts, avec une quasi-exclusion des candidats modérés.
- Invalidation massive des candidatures de l’opposition
- Duel entre conservateurs et ultraconservateurs
- Abstention record (60% selon les chiffres officiels)
Affaibli par une vague de contestation férocement réprimée depuis la mort de Mahsa Amini en 2022, le régime des mollahs aborde cette séquence dans une position de fragilité. Une élection présidentielle anticipée, si elle devait se tenir, s’annonce d’ores et déjà comme un test majeur pour la légitimité du système.
Dans l’attente de nouvelles rassurantes ou d’un dénouement tragique, c’est tout l’Iran qui retient son souffle. Au-delà du sort d’Ebrahim Raïssi, c’est la question de la stabilité et de la continuité des institutions de la République islamique qui est en jeu. Les prochaines heures s’annoncent déterminantes.