En ce dimanche 9 juin 2024, la France retient son souffle alors que se déroulent les tant attendues élections européennes. Les premiers chiffres de participation laissent entrevoir un engouement sans précédent des électeurs, présageant peut-être d’un record historique. Mais derrière cette tendance générale se cachent des réalités contrastées à travers l’Hexagone et les territoires d’outre-mer.
Une participation nationale en hausse
À midi, le taux de participation en France métropolitaine s’élevait à 19,81% selon les données du ministère de l’Intérieur. Un chiffre en légère progression par rapport au scrutin de 2019, où 19,26% des électeurs s’étaient déplacés à la même heure. Cette dynamique positive tranche avec les 15,70% enregistrés en 2014, laissant augurer d’une mobilisation accrue des Français pour ce rendez-vous démocratique européen.
Des disparités régionales marquées
Si la participation est globalement en hausse, tous les départements ne sont pas logés à la même enseigne. L’Ardèche se distingue avec un taux record de 27,4% à la mi-journée, soit une avancée de 2,3 points en cinq ans. La Haute-Saône suit de près avec 26,4% (+2,6 points). Des bonds spectaculaires sont aussi observés dans le Vaucluse (+5,6 points à 25%), les Alpes-Maritimes (+5,4 points à 18,7%) ou encore en Haute-Corse (+6,5 points à 23,5%).
À l’inverse, certains territoires peinent à inverser la tendance de l’abstention. C’est notamment le cas en Seine-Saint-Denis, où seuls 11% des inscrits ont voté à midi (-0,4 point), le plus faible taux de métropole. L’Aisne (13,8%), l’Indre (20,8%, -5,5 points) ou le Gard (20,2%, -4,4 points) enregistrent eux aussi un net recul de la participation par rapport à 2019.
L’ombre de l’abstention en Outre-mer
Outre-mer, où le scrutin a débuté dès samedi pour certains territoires, la mobilisation électorale s’avère particulièrement faible. Avec 7,95% de participation en Martinique et 10,87% en Guadeloupe à 17h locales (23h à Paris), on observe un léger repli par rapport à 2019 (respectivement 10% et 12,1%). Même constat à la Réunion, avec seulement 10,29% de votants à midi contre 13,43% il y a cinq ans. En Guyane, le taux s’effondre à 9,4% (-4 points).
Ces chiffres de participation en demi-teinte dans les Outre-mer français soulèvent des questions sur le rapport de ces territoires à la politique européenne et nationale.
Christine Rivière, politologue spécialiste des Outre-mer
Les élections européennes 2024 s’annoncent donc comme un scrutin à deux visages en France : une participation en nette hausse en métropole, contrastant avec une abstention préoccupante dans les territoires ultramarins. Reste à savoir si la dynamique positive observée dans l’Hexagone se confirmera jusqu’à la fermeture des bureaux de vote, et quels en seront les ressorts politiques. Réponse dans quelques heures avec les premières estimations.
