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Guinée-Bissau : Vers une Présidentielle Explosive en 2025

Le président de Guinée-Bissau défie l’opposition et la Cedeao pour un second mandat. Une élection sous haute tension : qui l’emportera ?

Imaginez un pays où chaque élection semble danser sur le fil d’un rasoir, entre espoirs de stabilité et spectres de chaos. En Guinée-Bissau, petit État ouest-africain au passé tumultueux, la prochaine présidentielle de novembre 2025 s’annonce déjà comme un bras de fer politique. Le président en place, fort d’une assurance inébranlable, a proclamé sa candidature pour un second mandat lors d’une arrivée remarquée à l’aéroport de la capitale, après un voyage officiel en Russie. Mais derrière cette confiance affichée, une tempête se prépare : l’opposition crie à l’illégitimité, les forces de sécurité quadrillent les rues, et une mission régionale a été priée de plier bagage. Que nous réserve ce scrutin ?

Un président prêt à tout pour rester au pouvoir

À peine ses valises posées sur le tarmac, le chef d’État bissau-guinéen a lâché une bombe : il briguera un nouveau mandat et compte bien triompher dès le premier tour. Une déclaration qui n’a rien d’anodin dans un pays où les transitions politiques riment souvent avec crises. Élu en 2020 dans un scrutin contesté par ses adversaires, il revient aujourd’hui d’un déplacement stratégique à l’étranger, affirmant haut et fort sa légitimité. Mais cette assurance cache-t-elle une fragilité ?

« Je vais gagner dès le premier tour, cela ne fait aucun doute. »

– D’après une source proche du pouvoir

Ses mots résonnent comme un défi lancé à une opposition déjà sur le pied de guerre. Pendant son absence, ses détracteurs avaient tenté de mobiliser la population, espérant paralyser le pays pour marquer la fin supposée de son mandat, cinq ans après sa prise de fonction. Mais face à un déploiement massif des forces de l’ordre, leurs appels ont fait long feu. Une victoire par KO pour le président ? Pas si vite.

L’opposition dans l’impasse : une mobilisation avortée

Jeudi dernier, les opposants avaient un plan : bloquer le pays pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un mandat expiré. Selon leurs calculs, le président aurait dû céder sa place après cinq ans, soit fin février 2025. Mais à Bissau, les rues sont restées calmes, presque trop calmes. Les forces de sécurité, omniprésentes, ont étouffé toute velléité de révolte. Résultat ? Une opposition qui semble avoir perdu une bataille avant même que la guerre électorale ne commence.

  • Mobilisation espérée : paralysie nationale pour marquer la fin du mandat.
  • Réalité : un échec face à un dispositif sécuritaire imposant.
  • Conséquence : un président renforcé dans sa posture.

Cet épisode illustre une vérité brutale : dans ce pays, le pouvoir ne se gagne pas seulement dans les urnes, mais aussi dans la rue – ou en l’empêchant d’exploser. L’opposition, divisée et désorganisée, doit maintenant relever un défi titanesque : transformer sa colère en votes.

La Cedeao chassée : un camouflet diplomatique

Le président ne s’est pas contenté de défier ses rivaux internes. Il a aussi envoyé un message clair à la communauté internationale en ordonnant l’expulsion d’une mission de la Cedeao, l’organisation régionale ouest-africaine. Ces médiateurs, présents à Bissau fin février pour apaiser les tensions, ont été sommés de quitter le pays après avoir proposé un projet d’accord. « Ce n’est pas une République bananière », aurait-il déclaré, selon une source proche du dossier.

Ce geste spectaculaire soulève des questions : pourquoi rejeter une médiation qui cherchait à poser les bases d’élections apaisées ? La réponse pourrait tenir en un mot : contrôle. En fixant lui-même la date du scrutin au 30 novembre 2025, le président semble décidé à dicter les règles du jeu, quitte à froisser ses voisins.

Événement Date Impact
Arrivée des médiateurs 21 février Tentative de dialogue
Expulsion de la mission 1er mars Rupture diplomatique

Un pays au bord du gouffre : une histoire d’instabilité

Pour comprendre l’enjeu de cette élection, il faut plonger dans l’histoire récente de ce pays de deux millions d’âmes. Depuis son indépendance en 1974, la Guinée-Bissau n’a jamais connu une stabilité durable. Coups d’État militaires, crises politiques, dissolutions parlementaires : le chaos est presque une tradition. En décembre 2023, le président avait dissous un Parlement dominé par l’opposition, trois jours après des violences qualifiées de tentative de putsch. Un an plus tard, les législatives promises ont été reportées pour des raisons logistiques et financières. Coïncidence ou stratégie ?

Un passé qui pèse lourd : chaque scrutin est un test pour une nation marquée par l’instabilité.

Cette instabilité chronique donne au scrutin de novembre une saveur particulière. Pour beaucoup, il ne s’agit pas seulement de choisir un dirigeant, mais de savoir si le pays peut enfin tourner la page des crises à répétition. Le président, lui, mise sur une victoire éclatante pour asseoir son autorité. Mais à quel prix ?

Les défis d’une élection sous tension

Organiser une élection dans un tel climat n’est pas une mince affaire. Entre difficultés logistiques, méfiance envers les institutions et risques de violences, les obstacles sont nombreux. Le report des législatives, initialement prévues en novembre 2024, a déjà semé le doute sur la capacité du pays à tenir ses promesses électorales. Pourtant, le président persiste : le 30 novembre 2025, les Bissau-Guinéens devront choisir.

  • Logistique : un défi dans un pays aux ressources limitées.
  • Sécurité : les forces de l’ordre seront-elles un rempart ou une menace ?
  • Confiance : comment restaurer la foi dans le processus électoral ?

Face à ces incertitudes, une chose est sûre : le scrutin sera scruté de près, tant par les habitants que par la communauté internationale. Une victoire nette dès le premier tour, comme le prédit le président, pourrait apaiser les tensions – ou les raviver de plus belle.

Quel avenir pour la Guinée-Bissau ?

À huit mois du jour J, les dés ne sont pas encore jetés. Le président mise sur sa stature et son contrôle des institutions pour l’emporter. L’opposition, elle, devra trouver un second souffle pour transformer son indignation en force électorale. Quant à la population, lasse des promesses non tenues, elle attend des réponses concrètes. Ce scrutin pourrait être un tournant – ou une nouvelle page dans le livre tumultueux de ce pays.

Alors, que retenir de cette annonce explosive ? Un dirigeant déterminé, une opposition en difficulté, une diplomatie régionale bousculée, et un peuple au milieu du gué. Novembre 2025 dira si la Guinée-Bissau peut enfin écrire une histoire différente. D’ici là, tous les regards sont tournés vers Bissau, où chaque jour semble porter en lui le germe d’un bouleversement.

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