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Le Khat : Trafic International d’un Stupéfiant Méconnu

Huit tonnes de khat saisies, un réseau démantelé à Paris : ce stupéfiant méconnu alimente un trafic mondial. Quels secrets cache cette plante ? Cliquez pour le savoir !

Imaginez une plante verte, discrète, que l’on mâche tranquillement lors d’un mariage ou d’une fête entre amis. Maintenant, picturez cette même plante au centre d’un vaste réseau criminel, transportée clandestinement à travers les continents dans des valises bien remplies. Bienvenue dans l’univers du khat, un stupéfiant méconnu qui fait pourtant l’objet d’un trafic international sophistiqué, récemment mis à nu lors d’un procès retentissant à Paris. Ce commerce illicite, qui brasse des millions d’euros, révèle une réalité complexe où traditions culturelles et lois strictes s’entrechoquent.

Le Khat : une Plante aux Multiples Visages

Le khat, arbuste cultivé principalement en Afrique orientale et dans certaines régions de la péninsule arabique, n’a rien d’anodin. Ses feuilles, mâchées pour leurs effets stimulants, sont un rituel social dans des pays comme l’Éthiopie, où elles accompagnent aussi bien les célébrations que les moments de travail. Mais ce qui est une coutume là-bas devient un délit ailleurs, notamment en Europe, où cette plante est classée comme stupéfiant.

Un Procès qui Lève le Voile

À Paris, un tribunal a récemment condamné six individus originaires de Somalie, d’Éthiopie et d’Israël. Leur crime ? Avoir orchestré un trafic de huit tonnes de khat, acheminées entre Israël, la France et les Pays-Bas. Les peines prononcées atteignent jusqu’à cinq ans de prison, dont une partie avec sursis, soulignant la gravité de ce commerce illégal. Ce réseau, démantelé après huit mois d’opérations, utilisait des mules qui transportaient jusqu’à 25 kilos par valise, profitant de la foule des aéroports pour passer inaperçues.

« Ce n’est pas considéré partout comme un produit stupéfiant. »

– Un responsable des douanes interrogé par une source proche

Cette phrase résume bien le paradoxe du khat. Légal dans certains pays comme Israël, où il est même transformé en cocktails branchés, il est strictement interdit en France. Cette disparité juridique alimente un marché noir florissant, orchestré par des filières bien rodées.

Une Logistique au Millimètre

Le khat n’est pas une drogue comme les autres. Pour conserver ses effets, ses feuilles doivent être consommées dans les 24 heures suivant leur cueillette. Ce timing serré impose une organisation implacable : des avions décollent avec des cargaisons fraîches, des mules prennent des risques calculés, et les douanes, surtout à l’aéroport Charles-de-Gaulle, restent en alerte. En 2023, près de 5 tonnes y ont été interceptées sur les 7,2 tonnes saisies en France. À titre de comparaison, cela représente bien moins que les 12 tonnes de cocaïne ou les 70 tonnes de cannabis attrapées la même année, mais le khat a sa propre niche.

  • Rapidité : Les feuilles perdent leur puissance en un jour.
  • Discrétion : Une valise parmi des centaines peut passer.
  • Ruse : Certaines mules ignorent même la gravité de leur acte.

« On leur dit que c’est légal ici », confie un expert des douanes à une source proche. Cette tactique, mêlée à l’ignorance de certains transporteurs, complique encore davantage la lutte contre ce trafic.

Une Tradition qui Voyage

Dans les pays où le khat est roi, comme en Éthiopie, mâcher ces feuilles est un art de vivre. Une anthropologue française, spécialiste du sujet, décrit des scènes vibrantes : des familles réunies, des discussions animées, une ambiance presque festive. Son ouvrage, Puissance khat, explore cette culture où la plante est omniprésente. Mais en Europe, cette pratique se limite aux diasporas est-africaines, un marché de niche qui attire les trafiquants.

À Paris ou Amsterdam, le khat n’est pas vendu dans les bars branchés. Il circule sous le manteau, souvent à 20 ou 40 euros les 200 grammes, une dose suffisante pour une ou deux prises. Ce commerce discret mais lucratif a généré entre 800 000 et 1,6 million d’euros dans l’affaire jugée récemment, selon les estimations.

Les Risques Sous-Estonnés

Si le khat semble inoffensif pour certains, ses effets ne sont pas anodins. Classé parmi les psychostimulants, il peut provoquer tachycardie, hypertension ou encore des dommages physiques à long terme, similaires à ceux des amphétamines. Un expert en addictologie, interrogé par une source proche, met en garde : « Il y a des risques somatiques réels. » Pourtant, dans les pays où il est légal, ces dangers sont souvent ignorés.

Substance Quantité saisie (2023) Effets principaux
Khat 7,2 tonnes Stimulation, euphorie
Cocaïne 12 tonnes Énergie, dépendance
Cannabis 69,6 tonnes Détente, altération

Ce tableau illustre une réalité : bien que moins massif, le trafic de khat s’inscrit dans une lutte globale contre les drogues. Mais sa spécificité culturelle le rend insaisissable.

Un Marché qui Défie les Frontières

Le réseau jugé à Paris n’était pas un cas isolé. Depuis 2022, près de 300 valises ont transité par des vols commerciaux, à raison de deux par semaine. Les mules, parfois inconscientes de la gravité de leur rôle, partaient d’Israël, où le khat est une star des soirées, pour alimenter la France, les Pays-Bas et même la Belgique. Ce commerce, bien que moins médiatisé que celui de la cocaïne, montre une organisation digne des plus grands cartels.

Fait marquant : Une influenceuse israélienne, arrêtée en 2023, a juré ignorer que le khat était illégal en France. Sa défense ? « Chez nous, c’est une tradition ! »

Cette anecdote illustre une fracture culturelle profonde. Ce qui est un plaisir innocent dans un pays devient un crime dans un autre, alimentant un marché parallèle aussi fascinant que troublant.

L’Avenir du Combat Contre le Khat

Les douanes françaises intensifient leurs efforts, mais le combat est loin d’être gagné. Les filières s’adaptent, les mules se renouvellent, et la demande, bien que limitée, persiste. Faut-il revoir les lois ? Sensibiliser les diasporas ? Ou durcir encore les contrôles ? Une chose est sûre : tant que le khat restera un pont entre tradition et interdit, son ombre continuera de planer sur les aéroports du monde entier.

Et vous, que pensez-vous de cette plante qui divise ? Une simple coutume ou un danger sous-estimé ? La réponse, comme le khat lui-même, n’est pas si simple.

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