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Téléphérique au Népal : Conflit entre Nature et Progrès

Un projet de téléphérique au Népal menace une forêt sacrée et déclenche des violences. Tourisme ou écologie : qui l’emportera ? À lire !

Au cœur des contreforts de l’Himalaya, une bataille fait rage. Imaginez une région reculée où la nature, vénérée depuis des siècles, se heurte à une ambition moderne : un téléphérique censé propulser le tourisme, mais qui menace une forêt sacrée. Dans l’est du Népal, ce projet divise les habitants, oppose tradition et progrès, et soulève une question brûlante : jusqu’où peut-on aller au nom du développement ?

Un Projet Qui Fait Des Vagues

Dans un district isolé de l’est du Népal, un plan ambitieux a vu le jour il y a quelques années. L’idée ? Construire un téléphérique de 2,5 km pour faciliter l’accès à un temple hindou perché dans les montagnes. Avec environ 300 000 visiteurs annuels, ce lieu de pèlerinage attire déjà les foules, mais le trajet à pied, long et ardu, freine certains. Le gouvernement y voit une aubaine : booster l’économie locale grâce à un afflux de touristes.

Le coût ? Environ 21 millions d’euros. Le discours officiel parle d’un **projet de fierté nationale**, promesse de modernité dans un pays où le tourisme représente 6 % du PIB. Mais derrière les chiffres, les tensions montent, et pas seulement à cause des câbles suspendus dans les airs.

Un Conflit Qui Dégénère

Ce qui a commencé comme une simple querelle a pris une tournure dramatique. En début d’année, des manifestations pacifiques ont viré au chaos. D’après une source proche, la police a ouvert le feu sur des opposants farouches, blessant grièvement quatre personnes. Plus récemment, une nouvelle flambée de violence a fait 14 victimes, dont 11 membres des forces de l’ordre, attaqués par des individus armés de couteaux traditionnels.

« Nous étions là, sans armes, quand ils ont sorti leurs lames pour nous intimider. »

– Un coordinateur local de la résistance

Face à cette escalade, les protestataires ont obtenu une suspension temporaire des travaux. Une victoire en demi-teinte, car le projet n’est pas abandonné, et la colère reste palpable sur le terrain.

La Forêt Sacrée en Péril

Au cœur de ce bras de fer, une forêt sacrée pour la communauté indigène locale. Plus de 10 000 arbres pourraient être abattus pour laisser place aux pylônes et aux cabines. Cette zone abrite des espèces rares comme le **panda rouge** ou le **léopard des neiges**, déjà menacées d’extinction. Pour les habitants, couper ces arbres, c’est bien plus qu’un acte matériel : c’est une attaque contre leur foi.

Les opposants dénoncent une intrusion brutale de l’État, accusé de favoriser des intérêts privés sous couvert de développement. Une voix locale s’élève : « Comment peut-on parler de progrès quand on détruit ce qui nous définit ? » La question résonne dans un pays où les forêts couvrent encore 45 % du territoire.

Une Économie Locale Menacée

Si le téléphérique promet des emplois – un millier, selon ses défenseurs –, il met en péril les moyens de subsistance de nombreux habitants. Environ 500 porteurs, vendeurs ambulants et petits commerçants dépendent des pèlerins qui parcourent le sentier à pied. Avec des cabines suspendues au-dessus de leurs têtes, ces travailleurs craignent de voir leur clientèle s’évaporer.

Un porteur de 38 ans confie : « Depuis des générations, on transporte les fidèles. Si ce projet passe, comment ferons-nous pour vivre ? » Une interrogation légitime dans un pays où le chômage avoisine les 10 %.

Des Voix Discordantes

Pourtant, tout le monde ne s’oppose pas au projet. Certains y voient une opportunité. Une habitante de 45 ans argue : « Ça attirera plus de visiteurs, surtout les personnes âgées qui ne peuvent pas marcher. Les jeunes pourront toujours grimper à pied s’ils veulent. » Une vision pragmatique, partagée par ceux qui espèrent un développement économique dans une région oubliée.

Le téléphérique n’est pas un cas isolé. Ces dernières années, ces installations ont fleuri au Népal : cinq sont déjà opérationnelles, et dix autres en chantier. Une tendance qui reflète une stratégie claire pour dynamiser le tourisme.

Écologie ou Développement : Le Grand Dilemme

Ce conflit dépasse les frontières du district concerné. Il met en lumière une tension nationale : comment concilier croissance économique et préservation environnementale ? En 2024, pas moins de 255 000 arbres ont été abattus au nom du progrès, selon des données officielles. Un chiffre qui alarme les experts.

« Autoriser la déforestation aujourd’hui, c’est hypothéquer demain. »

– Un professeur d’université de la capitale

Les promoteurs, eux, minimisent l’impact. « Ce n’est qu’un moyen de transport propre », plaident-ils, comparant le téléphérique aux hélicoptères qui survolent déjà la région. Mais pour beaucoup, cet argument ne tient pas face à la perte d’un écosystème unique.

Un Combat Jusqu’au Bout

Les opposants ne désarment pas. Une figure locale de 79 ans tonne : « Nous défendons notre héritage, et nous irons jusqu’à l’annulation totale du projet. » Cette détermination illustre une fracture générationnelle : les anciens protègent la tradition, tandis que certains jeunes voient dans le téléphérique une promesse d’avenir.

Entre ces deux camps, la communauté se déchire. Comme le note un observateur local, « pour certains, c’est le progrès ; pour d’autres, la destruction ». Une dualité qui résume ce feuilleton népalais.

Que Nous Réserve l’Avenir ?

Pour l’instant, le projet est en suspens, mais rien n’est joué. Les enjeux sont colossaux : économiques, écologiques, culturels. Ce téléphérique, au-delà de ses câbles, incarne un débat universel sur notre rapport à la nature et au développement. Et vous, que feriez-vous à la place de ces habitants ?

  • Pour : Plus de touristes, emplois, accès facilité.
  • Contre : Déforestation, menace culturelle, précarité locale.

Une chose est sûre : dans les vallées népalaises, le bras de fer est loin d’être terminé.

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