Dans une allocution solennelle, Louis Mapou, le président indépendantiste du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, a lancé un vibrant appel au renouveau. Après des semaines de crise sans précédent depuis les années 80, marquées par des violences et des blocages, il estime qu’il est temps de « tourner la page » et d’ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire de l’archipel du Pacifique sud.
« La situation n’est plus tenable, la population en est la principale victime », a-t-il martelé, regrettant que le chemin d’apaisement convenu avec le président Emmanuel Macron fin mai « n’ait pas encore abouti ». Pour lui, les responsabilités sont partagées entre une gestion trop timorée côté indépendantiste et une « surenchère permanente » des loyalistes.
Un appel aux jeunes générations
Point notable, Louis Mapou a tenu à s’adresser directement à la « nouvelle génération de jeunes Calédoniens et en particulier Kanak », qui a fait irruption dans le débat public lors de cette crise. Il appelle à entendre leurs voix et leurs aspirations, estimant nécessaire un « renouvellement des responsables politiques ».
Il faut reconstruire un lien nouveau pour sortir la Nouvelle-Calédonie des oripeaux du système de colonisation que l’on perçoit encore.
Louis Mapou, président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie
Une loi électorale contestée
Au cœur des tensions, la réforme électorale votée par le Parlement, perçue par les indépendantistes comme marginalisant le peuple kanak. Louis Mapou exhorte l’exécutif et les députés à reconnaître que ce texte est « à contre-courant » de l’histoire récente du territoire. Selon lui, cela rend « improbable » la tenue d’élections provinciales d’ici fin 2024.
Un accord global en ligne de mire
Le dirigeant appelle à clarifier les intentions et à rechercher un « accord global sur l’avenir institutionnel » de la Nouvelle-Calédonie. Un défi de taille vu les profondes divergences qui traversent la société calédonienne. Il mise sur une aide de la communauté internationale, sollicitant les « pays amis » de l’archipel pour sa reconstruction.
Le chemin s’annonce ardu pour retisser la confiance et projeter la Nouvelle-Calédonie vers un avenir apaisé et partagé. Mais la main tendue de Louis Mapou semble un premier pas pour sortir de l’ornière et écrire, enfin, une nouvelle page. Le plus dur reste à faire pour transformer l’essai et sceller une authentique réconciliation.