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Villa d’Enver Hoxha : de la dictature à un lieu de création et liberté artistique

Au cœur de Tirana, l'ancienne villa du dictateur Enver Hoxha renaît en résidence d'artistes. Un symbole fort de l'Albanie qui s'ouvre à la création et à la liberté, après des décennies de répression. Découvrez comment ce lieu emblématique se transforme...

Au cœur de la capitale albanaise Tirana, un lieu emblématique s’apprête à connaître une renaissance inattendue. La villa d’Enver Hoxha, ancien dictateur communiste qui a régné d’une main de fer sur le pays pendant des décennies, va bientôt accueillir de jeunes artistes du monde entier. Un pied de nez à l’histoire pour ce bâtiment qui symbolisait la répression et la censure.

De la dictature à la liberté artistique

Jusqu’à la chute du régime communiste en 1991, la « villa 31 » était le lieu de résidence de la famille Hoxha. Un quartier alors interdit d’accès à la plupart des Albanais, sous surveillance constante. Aujourd’hui, l’endroit fourmille de cafés et de bars, et la demeure a été entièrement repensée pour devenir un espace dédié à la création artistique.

Quel pied de nez à l’histoire que de promouvoir cette liberté de créer dans cet ancien lieu de pouvoir, où se décidaient les censures et les interdictions.

Bruno Julliard, directeur de la fondation Art Explora

La fondation française Art Explora a en effet pris part à cette incroyable transformation, en partenariat avec les autorités locales. L’objectif : faire de la villa Hoxha une résidence d’artistes, un lieu d’échanges et d’émulation artistique au cœur des Balkans.

22 artistes, 15 nationalités

Pour sa première édition, la résidence « Villa 31 x Art Explora » accueillera pas moins de 22 artistes venant d’une quinzaine de pays différents. Parmi eux, l’Italienne Genny Petrotta, vidéaste et chercheuse. Arrivée depuis quelques jours, elle confie que ce lieu si particulier stimule à la fois l’introspection et la créativité :

Chaque jour quand je me réveille, je note mes rêves car ici je fais des rêves absurdes. D’une certaine manière, ils agissent comme un théâtre émotionnel dramatique et affectent mon écriture.

Genny Petrotta, artiste en résidence

Stanislava Pinchuk, artiste ukrainienne basée à Sarajevo, fait aussi partie de cette première promotion. Connue pour ses dessins, installations et sculptures, elle souhaite étudier la façon dont l’espace garde en mémoire les événements politiques. Un thème en résonance avec ce bâtiment « incroyablement lourd » où « tout respire la douleur et la tension ».

Un accès à la « paranoïa » d’Hoxha

Car la villa ne se limite pas aux espaces de vie et de travail. Derrière la salle de cinéma privée se trouve l’entrée d’un réseau de tunnels et d’abris antiatomiques de plusieurs kilomètres, témoins de la paranoïa du dictateur. Laissés à l’abandon depuis des années, ils intriguent l’architecte et plasticienne Gerta Xhaferaj :

Qu’est-ce qu’ils cachent? Non seulement littéralement mais aussi symboliquement, qu’est-ce qu’ils représentent… Je veux dévoiler ce monde souterrain et transformer le mystère en art.

Gerta Xhaferaj, artiste en résidence

Ces artistes aux profils et origines variées se sont tous engagés à travailler sur le thème des « structures sociales », un sujet inimaginable sous la dictature d’Hoxha. Celui-ci, bien qu’ayant étudié en France, avait en effet strictement interdit l’art moderne et contemporain en Albanie, envoyant de nombreux artistes en prison. Mais comme l’explique le premier ministre albanais Edi Rama, la villa sera désormais utilisée « pour réaliser tout ce qu’Enver Hoxha avait en horreur… de quoi le faire se retourner de honte dans sa tombe ».

Une métamorphose symbolique

Plus qu’une simple reconversion, c’est une véritable métamorphose que s’apprête à vivre ce lieu si particulier. D’un symbole de l’oppression à un espace de liberté et de création, la villa Hoxha incarne à elle seule le chemin parcouru par l’Albanie ces dernières décennies.

Ce site historique qui a appartenu jadis à la dictature va maintenant incarner la liberté et l’avenir.

Gerta Xhaferaj, artiste en résidence

Nul doute que les œuvres qui naîtront entre ces murs chargés d’histoire porteront en elles cette quête de liberté et ce désir de s’affranchir du passé. Une belle revanche sur des décennies de censure et de répression, et un formidable message d’espoir pour la scène artistique albanaise et au-delà.

La fondation Art Explora et ses partenaires locaux ont réussi leur pari : transformer un lieu de pouvoir et d’oppression en un espace de dialogue, d’ouverture et de création. La villa Hoxha, jadis symbole de la dictature, devient aujourd’hui le emblème d’une Albanie résolument tournée vers l’avenir et la liberté artistique.

Car la villa ne se limite pas aux espaces de vie et de travail. Derrière la salle de cinéma privée se trouve l’entrée d’un réseau de tunnels et d’abris antiatomiques de plusieurs kilomètres, témoins de la paranoïa du dictateur. Laissés à l’abandon depuis des années, ils intriguent l’architecte et plasticienne Gerta Xhaferaj :

Qu’est-ce qu’ils cachent? Non seulement littéralement mais aussi symboliquement, qu’est-ce qu’ils représentent… Je veux dévoiler ce monde souterrain et transformer le mystère en art.

Gerta Xhaferaj, artiste en résidence

Ces artistes aux profils et origines variées se sont tous engagés à travailler sur le thème des « structures sociales », un sujet inimaginable sous la dictature d’Hoxha. Celui-ci, bien qu’ayant étudié en France, avait en effet strictement interdit l’art moderne et contemporain en Albanie, envoyant de nombreux artistes en prison. Mais comme l’explique le premier ministre albanais Edi Rama, la villa sera désormais utilisée « pour réaliser tout ce qu’Enver Hoxha avait en horreur… de quoi le faire se retourner de honte dans sa tombe ».

Une métamorphose symbolique

Plus qu’une simple reconversion, c’est une véritable métamorphose que s’apprête à vivre ce lieu si particulier. D’un symbole de l’oppression à un espace de liberté et de création, la villa Hoxha incarne à elle seule le chemin parcouru par l’Albanie ces dernières décennies.

Ce site historique qui a appartenu jadis à la dictature va maintenant incarner la liberté et l’avenir.

Gerta Xhaferaj, artiste en résidence

Nul doute que les œuvres qui naîtront entre ces murs chargés d’histoire porteront en elles cette quête de liberté et ce désir de s’affranchir du passé. Une belle revanche sur des décennies de censure et de répression, et un formidable message d’espoir pour la scène artistique albanaise et au-delà.

La fondation Art Explora et ses partenaires locaux ont réussi leur pari : transformer un lieu de pouvoir et d’oppression en un espace de dialogue, d’ouverture et de création. La villa Hoxha, jadis symbole de la dictature, devient aujourd’hui le emblème d’une Albanie résolument tournée vers l’avenir et la liberté artistique.

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