En Allemagne, un vent nouveau souffle sur la jeunesse : la génération Z semble opérer un surprenant virage à droite. Lors d’une récente rencontre de jeunes conservateurs dans le nord du pays, l’ambiance était à l’enthousiasme, les moins de 30 ans applaudissant avec ferveur les critiques d’un orateur contre les politiques climatiques des Verts. Ce revirement politique inattendu soulève de nombreuses questions. Pourquoi ces jeunes, qui soutenaient massivement les écologistes il y a peu, se tournent-ils désormais vers la droite ?
Une jeunesse lassée des sacrifices pour le climat
Il y a quelques années à peine, la jeunesse allemande se mobilisait en masse pour le climat. Le mouvement Fridays for Future rassemblait des dizaines de milliers de jeunes dans les rues. Mais aujourd’hui, la donne semble avoir changé. Pour Rüdiger Maas, président de l’institut de recherches sur les générations, la génération Z n’a jamais appris à renoncer : « Le mouvement pour le climat implique de renoncer à beaucoup de choses et la génération Z n’a jamais appris à le faire ». Une lassitude qui profite visiblement aux conservateurs.
La CDU mise sur les réseaux sociaux pour séduire les jeunes
Consciente que la bataille pour l’électorat des moins de 30 ans se joue sur les réseaux sociaux, la CDU, le parti conservateur allemand, tente de rattraper son retard. Une cellule spéciale a été créée pour animer les comptes du parti sur TikTok et Instagram. L’objectif ? Parler directement aux jeunes, avec des contenus politiques qui leur parlent, sans pour autant tomber dans la caricature. Un pari qui semble en partie réussi, certains jeunes avouant que « c’est la première fois que les posts de la CDU [leur] parlent ».
Friedrich Merz, l’homme providentiel de la droite allemande ?
Dans ce contexte, l’homme qui cristallise tous les espoirs de la droite s’appelle Friedrich Merz. Cet ancien avocat d’affaires, passé par BlackRock, le géant américain de la gestion d’actifs, est le grand favori des législatives de dimanche. Pour beaucoup de jeunes conservateurs, comme Niels Kohlhaase, 25 ans, cadre dans une entreprise du bâtiment, Merz a le profil idéal pour relancer l’économie allemande, en récession depuis deux ans. Ses bons contacts aux États-Unis sont perçus comme un véritable atout.
L’AfD, l’autre grand gagnant chez les jeunes de l’Est
Mais la CDU n’est pas la seule à profiter de ce virage à droite de la jeunesse. L’AfD, le parti d’extrême droite allemand, réalise également une percée significative chez les moins de 30 ans, en particulier dans l’est du pays. Un phénomène qui s’expliquerait par les différences persistantes entre l’ex-RDA et l’Ouest en matière d’immigration. Alors que les régions occidentales sont des terres d’immigration depuis des décennies, l’Est est resté relativement homogène jusqu’à la crise migratoire de 2015-2016. Un contexte propice au vote identitaire.
Un rapport différent à l’histoire chez la nouvelle génération
Enfin, le chercheur Rüdiger Maas souligne un autre facteur qui pourrait expliquer ce basculement à droite : le rapport de la génération Z à l’histoire, et en particulier à la Seconde Guerre mondiale, serait différent de celui de ses aînés. Moins hantés par la culpabilité des crimes nazis, ces jeunes seraient plus enclins à adhérer à des idées de droite, voire d’extrême droite pour certains.
Cette nouvelle donne politique chez les jeunes Allemands pourrait bien peser lourd dans les urnes dimanche. Si la CDU est donnée favorite, l’AfD espère bien créer la surprise, surfant sur ce vent de droitisation qui semble souffler sur la jeunesse du pays. Une tendance qui inquiète certains observateurs, mais qui traduit aussi les profondes mutations à l’œuvre dans la société allemande. La génération climat aurait-elle cédé la place à une génération conservatrice ? Réponse dans les urnes.
Consciente que la bataille pour l’électorat des moins de 30 ans se joue sur les réseaux sociaux, la CDU, le parti conservateur allemand, tente de rattraper son retard. Une cellule spéciale a été créée pour animer les comptes du parti sur TikTok et Instagram. L’objectif ? Parler directement aux jeunes, avec des contenus politiques qui leur parlent, sans pour autant tomber dans la caricature. Un pari qui semble en partie réussi, certains jeunes avouant que « c’est la première fois que les posts de la CDU [leur] parlent ».
Friedrich Merz, l’homme providentiel de la droite allemande ?
Dans ce contexte, l’homme qui cristallise tous les espoirs de la droite s’appelle Friedrich Merz. Cet ancien avocat d’affaires, passé par BlackRock, le géant américain de la gestion d’actifs, est le grand favori des législatives de dimanche. Pour beaucoup de jeunes conservateurs, comme Niels Kohlhaase, 25 ans, cadre dans une entreprise du bâtiment, Merz a le profil idéal pour relancer l’économie allemande, en récession depuis deux ans. Ses bons contacts aux États-Unis sont perçus comme un véritable atout.
L’AfD, l’autre grand gagnant chez les jeunes de l’Est
Mais la CDU n’est pas la seule à profiter de ce virage à droite de la jeunesse. L’AfD, le parti d’extrême droite allemand, réalise également une percée significative chez les moins de 30 ans, en particulier dans l’est du pays. Un phénomène qui s’expliquerait par les différences persistantes entre l’ex-RDA et l’Ouest en matière d’immigration. Alors que les régions occidentales sont des terres d’immigration depuis des décennies, l’Est est resté relativement homogène jusqu’à la crise migratoire de 2015-2016. Un contexte propice au vote identitaire.
Un rapport différent à l’histoire chez la nouvelle génération
Enfin, le chercheur Rüdiger Maas souligne un autre facteur qui pourrait expliquer ce basculement à droite : le rapport de la génération Z à l’histoire, et en particulier à la Seconde Guerre mondiale, serait différent de celui de ses aînés. Moins hantés par la culpabilité des crimes nazis, ces jeunes seraient plus enclins à adhérer à des idées de droite, voire d’extrême droite pour certains.
Cette nouvelle donne politique chez les jeunes Allemands pourrait bien peser lourd dans les urnes dimanche. Si la CDU est donnée favorite, l’AfD espère bien créer la surprise, surfant sur ce vent de droitisation qui semble souffler sur la jeunesse du pays. Une tendance qui inquiète certains observateurs, mais qui traduit aussi les profondes mutations à l’œuvre dans la société allemande. La génération climat aurait-elle cédé la place à une génération conservatrice ? Réponse dans les urnes.
