Dans un contexte de vives tensions diplomatiques, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’apprête à recevoir ce jeudi l’envoyé spécial américain Keith Kellogg. Cette rencontre intervient peu après que Zelensky ait essuyé de virulentes critiques de la part de son homologue américain Donald Trump, qui l’a notamment qualifié de « dictateur ».
Malgré ces attaques, le dirigeant ukrainien a affiché sa volonté de travailler de manière « constructive » avec l’émissaire américain. Lors d’une allocution mercredi soir, Zelensky a tenu à rappeler que l’avenir de l’Ukraine « n’est pas avec Poutine, mais avec la paix », soulignant que c’est un choix que chacun doit faire, y compris les plus puissants, entre être avec Poutine ou être avec la paix.
L’Ukraine réclame des « garanties de sécurité »
De son côté, dès son arrivée à Kiev, Keith Kellogg a assuré comprendre le besoin de l’Ukraine d’obtenir des « garanties de sécurité ». Une demande légitime pour le pays, qui s’apprête à commémorer dans quelques jours le troisième anniversaire du début de l’invasion russe lancée le 24 février 2022.
Face aux attaques verbales répétées de Donald Trump à son encontre, qu’il accuse de vivre dans « un espace de désinformation » russe et d’aider Vladimir Poutine à sortir de son isolement international, Volodymyr Zelensky a tenu à rappeler que l’Ukraine voulait la fin de cette guerre « depuis ses premières secondes ».
Vers un apaisement des tensions ?
Ces échanges acrimonieux entre les deux chefs d’État, autrefois considérés comme alliés, sont intervenus au lendemain de discussions russo-américaines inédites en Arabie saoudite. Il s’agissait des premiers pourparlers au niveau des chefs de la diplomatie des États-Unis et de la Russie depuis le début du conflit ukrainien.
Dictateur sans élections, Zelensky devrait se dépêcher ou il ne va pas lui rester de pays.
– Donald Trump sur sa plateforme Truth Social
Des propos choquants pour beaucoup en Ukraine, où des millions de citoyens ont dû fuir à l’étranger et alors que 20% du territoire est sous occupation russe. Certains, comme ce militaire ukrainien de 51 ans interrogé par l’AFP, ont ainsi le sentiment que « Trump a peur de Poutine ».
Un regain de dialogue entre Moscou et Washington
Du côté russe, Vladimir Poutine s’est félicité de la reprise du dialogue avec les États-Unis, estimant que sans un renforcement du niveau de confiance entre les deux pays, il serait impossible de résoudre de nombreux problèmes, « y compris la crise ukrainienne ».
Les chefs de la diplomatie russe et américaine sont notamment convenus de négocier sur l’Ukraine, mais sans convier Kiev ni les Européens, qui craignent un accord dans leur dos et contraire à leurs intérêts.
Vers une rencontre Trump-Poutine ?
Vladimir Poutine a par ailleurs indiqué qu’il « rencontrerai[t] avec plaisir Donald (Trump) », estimant que l’ex-président américain serait lui aussi favorable à une telle entrevue, sans toutefois pouvoir dire quand celle-ci pourrait être organisée.
De son côté, Donald Trump a réaffirmé que les États-Unis étaient en train de « négocier avec succès une fin de la guerre avec la Russie », contrairement à l’Europe qui, selon lui, aurait échoué à apporter la paix. Une posture qui divise, à l’heure où les Européens tentent de resserrer les rangs, comme en témoigne la visioconférence organisée mercredi par Emmanuel Macron avec 19 dirigeants de pays membres de l’UE ou de l’Otan.
