L’administration Trump prépare un plan audacieux pour réduire drastiquement le budget du Pentagone au cours des cinq prochaines années. Selon des informations obtenues par une source proche du dossier, le ministre américain de la Défense Pete Hegseth aurait demandé à ses équipes de préparer des propositions pour amputer le budget de l’armée de dizaines de milliards de dollars chaque année. Une décision qui pourrait susciter une vive opposition, tant au sein de l’armée que du Congrès.
Des coupes budgétaires massives à prévoir
Dans un mémo confidentiel daté de mardi, le ministre de la Défense demande à ce qu’on lui présente des pistes pour réduire le budget du Pentagone de 8% par an pendant cinq ans. Et ce, alors que le budget 2025 de l’institution s’élève à environ 850 milliards de dollars.
Certains secteurs stratégiques seraient néanmoins épargnés par cette cure d’austérité, comme les opérations militaires à la frontière mexicaine ou la modernisation de l’arsenal nucléaire. Le mémo exhorte également à continuer de financer plusieurs agences clés de l’armée américaine dans le monde.
Quels commandements épargnés ?
Parmi les heureux élus qui échapperaient au couperet budgétaire, on retrouve notamment :
- Le commandement pour la région Asie-Pacifique
- Le commandement pour l’espace
En revanche, le commandement européen brillerait par son absence de cette liste d’exemptions, à l’heure où Washington a engagé des pourparlers avec Moscou sur le conflit en Ukraine, une décision critiquée par Kiev et de nombreux alliés européens. Les commandements pour le Moyen-Orient (Centcom) et l’Afrique seraient eux aussi menacés par ces réductions de budget.
Une décision qui pourrait faire grincer des dents
Ces coupes budgétaires massives risquent de se heurter à une farouche résistance, tant des militaires que des parlementaires américains. De nombreux élus, républicains comme démocrates, estiment en effet que les dépenses de défense sont indispensables pour dissuader les menaces, notamment de la Chine et de la Russie.
La mission attribuée par le président Trump au ministère de la Défense est claire : parvenir à la paix par la force.
Pete Hegseth, ministre américain de la Défense
Une position en décalage avec celle de Donald Trump, qui a affiché mercredi son soutien à un projet de loi visant à augmenter de 100 milliards le budget de la défense. Ces réductions iraient aussi à l’encontre des appels lancés par le président lui-même aux autres membres de l’OTAN pour qu’ils consacrent 5% de leur PIB aux dépenses militaires, alors que Washington n’y consacre qu’environ 3,4%.
Cap sur l’efficacité et la fin du gaspillage
Mais pour Pete Hegseth, pas question de céder sur la nécessité de rationaliser les dépenses du Pentagone. « Notre budget sera doté des ressources nécessaires pour les forces combattantes, mettra fin aux dépenses de défense inutiles, rejettera la bureaucratie excessive », promet l’ancien présentateur de Fox News, nommé à son poste par Donald Trump.
Depuis l’investiture du président américain, l’administration fédérale a en effet engagé un vaste mouvement de réduction des dépenses publiques, sous l’impulsion de la nouvelle commission pour l’efficacité gouvernementale, Doge, dirigée par le milliardaire Elon Musk. Même si dans certains ministères, comme celui de l’Agriculture, le gouvernement a dû faire machine arrière après avoir licencié de nombreux employés fédéraux en période d’essai.
Quelle ampleur pour ces coupes budgétaires ?
Si le plan de Pete Hegseth est mis en œuvre, c’est un véritable coup de rabot qui attend le budget du Pentagone dans les années à venir. Sur une période de 5 ans, ce sont près de 300 milliards de dollars qui pourraient être amputés des ressources allouées à l’armée américaine, première puissance militaire mondiale.
Une annonce qui n’a pas manqué de faire réagir les marchés. Après la révélation de ce projet, les cours des principaux titres du secteur de la défense, comme Lockheed Martin et Northrop Grumman, ont brièvement chuté à Wall Street, signe de l’inquiétude des investisseurs.
Quel avenir pour la puissance militaire américaine ?
Reste à savoir si ce plan de réduction des dépenses sera effectivement mis en œuvre, et quelles en seront les conséquences concrètes pour les capacités opérationnelles de l’armée américaine. Entre volonté de rationalisation budgétaire et impératifs stratégiques, l’administration Trump devra trouver le bon équilibre pour préserver la place des États-Unis comme première puissance militaire mondiale, tout en tenant ses promesses de bonne gestion des deniers publics. Un défi de taille, qui promet de faire l’objet d’intenses tractations dans les mois à venir, au Pentagone comme au Congrès.
