L’Atalanta Bergame a vécu une soirée cauchemardesque mardi soir en 8èmes de finale retour de la Ligue des Champions. Battue 3-1 sur sa pelouse par le Club Bruges, la Dea a sombré après avoir pourtant réduit l’écart dès le retour des vestiaires. Le tournant du match : le penalty manqué par Ademola Lookman à l’heure de jeu. Un raté qui a provoqué la colère noire de son entraîneur Gian Piero Gasperini.
« L’un des pires tireurs que j’ai jamais vu » : Gasperini atomise Lookman
En conférence de presse d’après-match, le coach italien n’a pas mâché ses mots au moment d’évoquer cet épisode clé. Visiblement très remonté contre son attaquant nigérian, il a lâché des propos assassins qui ont choqué :
Le penalty n’aurait pas dû être tiré par Lookman. Il est l’un des pires tireurs que j’aie jamais vu. Même à l’entraînement, son taux de réussite est très bas. Il les tire vraiment très mal.
Gian Piero Gasperini, entraîneur de l’Atalanta
Gasperini est même allé plus loin, accusant son joueur d’avoir pris ses responsabilités contre son avis :
Il a voulu tirer le penalty après avoir marqué un but. Il a pris le ballon alors que Retegui et De Ketelaere étaient disponibles pour le tirer. Je n’ai pas aimé ce qu’il a fait.
Une sortie médiatique qui divise et interroge
Les déclarations incendiaires de Gasperini n’ont pas manqué de faire réagir. Si certains comprennent sa colère après l’élimination européenne, beaucoup pointent du doigt le timing et le caractère public de ces critiques.
Humilier ainsi un joueur devant les médias est rarement une bonne solution. Cela risque surtout de lui faire perdre confiance et de créer des tensions dans le vestiaire. La gestion d’un groupe est un art délicat où la communication en interne est primordiale.
D’autant plus que Lookman n’est pas le premier venu. La saison passée, son triplé en finale de la Ligue Europa avait offert le titre à l’Atalanta face au Bayer Leverkusen. À l’époque, Gasperini ne tarissait pas d’éloges sur son attaquant !
L’attitude de Gasperini en question
Plus globalement, cette polémique remet en lumière le comportement souvent sanguin de Gian Piero Gasperini. Entraîneur reconnu pour sa science tactique, l’Italien est aussi connu pour son tempérament volcanique.
Lookman n’est pas la première cible de ses coups de gueule. Par le passé, d’autres joueurs comme Papu Gomez ou Josip Ilicic ont aussi fait les frais publiquement de son ire, avant de quitter le club dans des conditions houleuses.
Malgré les bons résultats sportifs, son style de management très autoritaire et direct engendre régulièrement des frictions et une certaine usure. L’an dernier, après 6 saisons sur le banc bergamasque, Gasperini avait d’ailleurs failli quitter son poste sur un désaccord avec sa direction.
Lookman « blessé » mais focus sur la fin de saison
Du côté d’Ademola Lookman, la pilule semble difficile à avaler. Selon une source proche du vestiaire de l’Atalanta, l’international nigérian serait « blessé » et « déçu » par les critiques de son coach.
Reste à savoir quelles seront les conséquences de cette brouille sur le long terme. Va-t-elle laisser des traces ou au contraire souder le groupe dans l’adversité ? Une chose est sûre, sans Coupe d’Europe, l’Atalanta va devoir vite se remobiliser.
Actuellement 6e de Serie A, le club lombard va devoir cravacher pour accrocher une place qualificative pour la prochaine Ligue des Champions. Un défi collectif qui nécessitera l’implication de tous, à commencer par Lookman, meilleur buteur de l’équipe cette saison.
L’exemple à ne pas suivre pour les coachs
Au final, cette affaire est surtout un cas d’école sur la façon dont un entraîneur ne devrait pas gérer publiquement ses joueurs. Même sous le coup de la frustration, conserver son sang-froid et ne pas laver son linge sale en public restent des règles de base.
Car derrière chaque footballeur, aussi talentueux soit-il, se cache avant tout un être humain avec ses forces et ses faiblesses. Le rôle d’un coach est justement de tirer le meilleur de chacun, en entretenant une relation de confiance, pas en les descendant en flèche devant les caméras.
Espérons que la mésaventure de Lookman serve de piqûre de rappel aux entraîneurs parfois trop impulsifs. Sur un terrain comme dans la vie, le respect mutuel et la bienveillance devraient toujours primer. Le football est certes un sport de passion mais n’en oublions pas nos valeurs humaines fondamentales.
