Face à ce qu’il considère comme « une menace existentielle » de la Russie envers le continent européen, le président français Emmanuel Macron s’active sur tous les fronts diplomatiques. Après avoir réuni lundi les poids lourds de l’Union européenne, il organise ce mercredi une nouvelle réunion élargie à « plusieurs Etats européens et non européens ». L’objectif : rassembler le plus largement possible pour coordonner une réponse européenne unie et ferme face à l’agression russe en Ukraine.
Un sentiment d’urgence partagé en Europe
Si les contours et les participants de cette nouvelle réunion restent encore flous, elle témoigne en tout cas d’un réel sentiment d’urgence partagé par les Européens. Lundi déjà, lors de la première réunion, « il y a eu une très forte convergence pour dire que la Russie constitue une menace existentielle pour les Européens », a martelé Emmanuel Macron. Le président français aura ainsi parlé aux 27 Etats-membres de l’UE d’ici la fin de la semaine.
L’Europe doit s’impliquer dans les négociations de paix
Cette mobilisation européenne intervient alors que les Etats-Unis semblent vouloir mener seuls les négociations de paix avec la Russie, au risque d’irriter jusqu’au président ukrainien Volodymyr Zelensky lui-même. Pour la France et ses partenaires européens, il est essentiel que l’UE ait sa place à la table des négociations, au moins sur la question des sanctions. Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a d’ailleurs convenu de ce point.
Des divergences sur la réponse militaire
Si le consensus est clair sur la menace russe, les Européens restent en revanche divisés sur les réponses militaires à y apporter, notamment sur un éventuel déploiement de troupes en Ukraine. La France a tenu à préciser qu’elle « ne s’apprête pas à envoyer des troupes au sol, belligérantes dans un conflit, sur le front ». Une position partagée par beaucoup : « Personne ne veut aujourd’hui envoyer de troupes en Ukraine », a confirmé le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.
De nouvelles sanctions européennes
A défaut d’intervention militaire directe, les Européens misent sur un renforcement des sanctions contre la Russie. Les ambassadeurs des 27 ont ainsi approuvé mercredi à Bruxelles un 16ème paquet de mesures restrictives. Dans le même temps, l’émissaire américain pour l’Ukraine Keith Kellogg est arrivé à Kiev pour discuter de la situation.
Macron en chef d’orchestre de la diplomatie européenne
Avec ces consultations tous azimuts, Emmanuel Macron s’impose un peu plus comme le chef d’orchestre de la diplomatie européenne sur le dossier ukrainien. Son objectif est clair : maintenir l’unité et la fermeté des Européens face à Moscou, tout en préservant un canal de dialogue pour favoriser une désescalade. Un véritable numéro d’équilibriste dans lequel le président français semble pour l’instant réussir à fédérer ses partenaires, malgré les différences d’approches.
Si nous restons aveugles à la menace, la ligne de front se rapprochera de plus en plus de nos frontières et nous serons un jour ou l’autre entraînés vers la guerre.
Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères
Face à l’ampleur du défi russe, les Européens semblent en tout cas avoir pris conscience qu’ils ne pouvaient rester simples spectateurs du conflit ukrainien. Sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, ils tentent de parler d’une seule voix pour peser dans la résolution diplomatique de cette crise majeure aux portes de l’Europe. Un test grandeur nature pour l’Union européenne et sa capacité à défendre ses intérêts et ses valeurs sur la scène internationale.