La pression européenne sur la Russie ne faiblit pas. Ce mercredi, les ambassadeurs des 27 pays membres de l’UE ont donné leur feu vert à un seizième train de sanctions visant Moscou, près de trois ans après le début du conflit ukrainien. Un nouveau tour de vis qui devrait être formellement entériné lundi prochain par les ministres des Affaires étrangères européens.
Aluminium russe et pétroliers fantômes dans le viseur
Parmi les mesures phares de ce nouveau paquet, on retrouve notamment l’interdiction d’importer de l’aluminium russe dans l’UE. Un secteur stratégique pour la Russie, qui a rapporté près de 1,25 milliard d’euros de revenus en 2023 d’après European Aluminium, l’association représentant le secteur au niveau européen. Les importations avaient déjà chuté de 35% cette même année, tendance qui s’est poursuivie en 2024.
Autre cible : les exportations de pétrole russe. L’UE va s’attaquer aux pétroliers « fantômes », ces navires souvent vétustes et non immatriculés qui permettent à la Russie de contourner les sanctions existantes. Leur nombre a littéralement explosé depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022, avec quelque 430 bateaux identifiés selon un rapport de l’École d’économie de Kiev. 73 nouveaux pétroliers de ce type sont visés par les nouvelles mesures européennes.
De nouvelles sanctions individuelles et sectorielles
Le seizième paquet inclut également l’interdiction d’importer certains minerais et métaux russes comme le chrome, ainsi que des sanctions individuelles (gel des avoirs et interdiction de voyager dans l’UE) contre plusieurs dizaines d’individus et entités supplémentaires. Au total, l’UE a déjà adopté 15 séries de sanctions depuis près de trois ans.
Côté financier, 13 banques russes de plus vont être déconnectées du système international Swift. Une mesure visant à asphyxier un peu plus le financement de la machine de guerre du Kremlin.
Nous sommes déterminés à maintenir la pression sur le Kremlin.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne
Les sanctions russes, enjeu des futures négociations de paix
Si l’objectif affiché est clair – affaiblir l’effort de guerre russe – ces sanctions pourraient bien se retrouver au cœur des futures négociations de paix sur l’Ukraine. Des pourparlers qui doivent s’ouvrir prochainement entre les États-Unis et la Russie, et auxquels l’UE devrait être associée selon le secrétaire d’État américain Marco Rubio.
En attendant, l’étau se resserre un peu plus sur Moscou. Reste à voir si ce seizième paquet sera suivi d’autres mesures dans les mois à venir, et surtout si la Russie parviendra à y faire face sur la durée. Un pari risqué tant les dommages économiques s’accumulent, sans pour autant faire plier Vladimir Poutine à ce stade.