Depuis son arrivée à la Maison Blanche, le président américain Donald Trump a fait des droits de douane son principal levier pour tenter de réduire le lourd déficit commercial des États-Unis. Après avoir ciblé l’acier et l’aluminium importés, il a annoncé son intention de s’attaquer désormais à trois secteurs stratégiques : l’automobile, les semi-conducteurs et l’industrie pharmaceutique.
Vers des taxes de 25% ou plus sur les voitures importées
Lors d’une conférence de presse mardi en Floride, Donald Trump a déclaré qu’il prévoyait d’imposer dès le mois d’avril des droits de douane d’environ 25% sur les automobiles importées aux États-Unis. Il a ajouté que les taxes pourraient même grimper au-delà et « augmenter considérablement » sur un an pour les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques importés.
Le président américain a toutefois laissé la porte ouverte à une exemption de taxes pour les entreprises étrangères acceptant de relocaliser leur production aux États-Unis. « Nous voulons leur donner le temps d’arriver (…) nous voulons leur donner une chance » d’établir des usines sur le sol américain, a-t-il assuré.
Réactions prudentes des partenaires asiatiques
Face à ces annonces, certains des principaux fournisseurs asiatiques de ces biens, comme Taïwan, la Corée du Sud ou le Japon, ont réagi avec prudence. Très dépendants de la protection militaire américaine vis-à-vis de voisins potentiellement menaçants, ils se retrouvent dans une position délicate.
Le périmètre des produits soumis aux droits de douane n’a pas encore été clarifié. Nous continuerons à surveiller et à soutenir les industries taïwanaises.
– Ministère de l’Économie de Taïwan
Le Japon, dont l’industrie automobile est particulièrement exposée, a indiqué par la voix de son porte-parole Yoshimasa Hayashi que le gouvernement prendrait « les mesures appropriées tout en examinant attentivement les détails spécifiques ».
Satisfaction de Trump malgré un déficit commercial persistant
Donald Trump s’est félicité de constater les premiers effets de sa politique agressive sur le front commercial. Selon lui, de « très grandes entreprises » l’ont contacté en vue de relocaliser leur production aux États-Unis pour échapper aux droits de douane.
Il s’est aussi réjoui de voir l’Union Européenne aligner ses taxes sur les voitures au niveau américain de 2,5%. Mais le président a estimé que l’Europe demeurait « très injuste » et qu’il fallait rectifier un déficit commercial bilatéral de 235 milliards de dollars en 2024 sur les biens.
Discussions commerciales prévues avec l’UE
Le commissaire européen en charge du Commerce, Maros Sefcovic, est arrivé mardi à Washington pour une visite de deux jours. Il doit notamment rencontrer le secrétaire américain au Commerce désigné, Howard Lutnick, ainsi que le représentant commercial de la Maison Blanche, Jamieson Greer.
Les discussions s’annoncent tendues alors que Donald Trump brandit la menace de nouvelles taxes ciblant des secteurs clés de l’économie. Malgré des premiers signes encourageants, le chemin vers un rééquilibrage des échanges commerciaux entre les États-Unis et leurs partenaires s’avère encore long et semé d’embûches.