Malgré l’expiration du délai prévu pour leur retrait total du Liban, les troupes israéliennes resteront déployées dans « cinq postes de contrôle » au sud du pays, a annoncé mardi le ministre israélien de la Défense, Israël Katz. Cette décision intervient alors qu’un accord de cessez-le-feu, conclu en novembre dernier après deux mois de conflit ouvert entre Israël et le mouvement chiite libanais Hezbollah, prévoyait un retrait complet des forces israéliennes à cette date.
Un maintien « coercitif » contre le Hezbollah
Dans son communiqué, Israël Katz a souligné la détermination de l’État hébreu à « agir de façon coercitive et sans compromis contre toute violation du cessez-le-feu par le Hezbollah », assurant vouloir « garantir une sécurité totale pour toutes les localités du nord » d’Israël, frontalières du Liban.
Le ministre a également rappelé les termes de l’accord, exigeant un retrait complet du Hezbollah « au-delà de la ligne du Litani », fleuve situé à une trentaine de kilomètres de la frontière, ainsi que l’application du désarmement du mouvement par l’armée libanaise « sous la supervision du mécanisme mis en place sous la direction des États-Unis ».
Positions clés surplombant Israël
Selon Jonathan Conricus, ancien porte-parole de l’armée israélienne et analyste au think tank américain Fondation pour la Défense des Démocraties (FDD), les cinq postes maintenus par Israël sont situés « du côté libanais de la frontière, en des endroits clés surplombant des localités israéliennes ». Un retrait total ne serait envisagé qu’une fois le déploiement de l’armée libanaise achevé dans tout le sud du pays, et à condition que le Hezbollah continue de respecter le cessez-le-feu.
Un accord sous supervision internationale
Cet accord de cessation des hostilités avait été conclu en novembre 2024 sous l’égide des États-Unis et de la France, après une guerre de deux mois ayant vu les troupes israéliennes pénétrer en territoire libanais. Outre le retrait des belligérants, il prévoyait le déploiement exclusif de l’armée régulière libanaise et des Casques bleus de l’ONU dans le sud du Liban, ainsi que le démantèlement des infrastructures du Hezbollah dans cette région.
La décision israélienne de ce jour marque donc un accroc dans l’application de cet accord, signe que les tensions restent vives entre les deux pays. Les prochains jours permettront de voir si la pression internationale, notamment américaine et française, suffira à convaincre Israël de parachever son retrait, et le Hezbollah de respecter ses engagements, pour une désescalade durable dans cette poudrière du Moyen-Orient.