Actualités

L’épineuse question des loups dans les calanques de Marseille

Depuis 2020, des loups ont été détectés dans le parc national des calanques à Marseille. Une présence qui suscite à la fois craintes et espoirs. Mais combien sont-ils réellement ? Le mystère demeure, alors que les autorités restent discrètes sur leur localisation précise...

C’était une découverte pour le moins surprenante. En 2020, alors que la France sortait à peine du confinement, des loups étaient repérés pour la première fois dans le parc national des calanques, aux portes de Marseille. Une présence inattendue qui ne manque pas de soulever de nombreuses questions. Combien sont-ils ? D’où viennent-ils ? Présentent-ils un danger pour l’homme ? Éléments de réponse sur ces nouveaux habitants à la fois fascinants et intrigants.

Une arrivée discrète mais confirmée

C’est en mettant en place un système de pièges photographiques que les autorités ont pu confirmer la présence de loups dans le parc national des calanques à l’été 2021. À l’époque, il s’agissait d’« deux individus adultes, un mâle et une femelle » selon la préfecture des Bouches-du-Rhône. Des loups qui auraient parcouru un long chemin depuis les Alpes italiennes pour s’installer dans ce territoire aride et escarpé.

Depuis, la population lupine semble s’être développée discrètement. « La reproduction du loup a été constatée dans les calanques à l’été 2022 et 2023 », indique la préfecture, sans plus de précisions sur le nombre de louveteaux. Quelques attaques sur des troupeaux, notamment de chèvres, aux abords du parc, ainsi que des collisions routières mortelles pour certains loups, témoignent aussi de leur présence grandissante.

Combien sont-ils réellement ?

Difficile d’avoir une estimation précise du nombre de loups présents actuellement dans les calanques. Les autorités restent discrètes sur le sujet. « Le dénombrement exhaustif de la population de loup n’est pas possible, du fait de la taille des territoires occupés par les meutes et la variabilité des populations au long de l’année », justifie la préfecture. Le président du parc, Didier Réault, évoque de son côté la présence probable de deux meutes, soit « entre dix et douze loups ».

Le lieu de vie de ces loups est lui aussi tenu secret, afin d’éviter tout dérangement de la part de curieux ou de chasseurs mal intentionnés. Une position que contestent certains gardes-chasses locaux, persuadés que le nombre de loups est sous-estimé et qu’il faudra bientôt réguler la population sous peine de voir ces prédateurs s’attaquer aux troupeaux, voire à l’homme.

Un allié face aux sangliers

Si la présence de ce grand prédateur suscite quelques inquiétudes, elle est aussi perçue comme une opportunité par les autorités du parc. Les loups pourraient en effet contribuer à réguler la population de sangliers, qui pullulent à Marseille au point de s’aventurer régulièrement en ville. Des poils de sangliers ont d’ailleurs été retrouvés dans des déjections de loups.

On ne peut pas dire qu’il y a trop de sangliers et se plaindre du loup. On a une solution naturelle pour réguler cela.

Christine Juste, adjointe au maire de Marseille en charge de l’animal

Pour les défenseurs de l’environnement, la présence du loup au sommet de la chaîne alimentaire est le signe d’un écosystème en bonne santé. Le parc a donc décidé d’adopter une politique de “laisser-faire” concernant les loups, tout en restant vigilant. Un suivi par pièges photo et de potentielles mesures de protection des troupeaux à proximité sont envisagés.

Quel danger pour l’homme ?

Si le loup fascine autant qu’il effraie, les attaques sur l’homme restent exceptionnelles. Animal craintif et discret, le loup évite en général tout contact avec les humains. Aucune mesure particulière concernant la fréquentation du parc n’est prévue pour le moment.

Le loup n’est pas dangereux pour l’être humain.

Christine Juste, adjointe au maire de Marseille

Les randonneurs et visiteurs sont toutefois invités à la prudence et à tenir leurs chiens en laisse. En cas de rencontre fortuite avec un loup, mieux vaut rester calme, ne pas courir et s’éloigner tranquillement.

L’arrivée des loups dans les calanques, si elle soulève de nombreuses questions, est avant tout perçue comme le symbole d’une nature sauvage qui reprend ses droits aux portes de la cité phocéenne. Un équilibre fragile qu’il faudra préserver et étudier, pour une cohabitation la plus harmonieuse possible entre l’homme et ce prédateur mythique de retour sur ses terres.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.