En dépit de l’interdiction des autorités, des centaines de militants écologistes ont commencé à converger ce vendredi vers Puylaurens, dans le Tarn, pour un week-end de mobilisation à haut risque contre le chantier autoroutier de l’A69 entre Castres et Toulouse. Venus parfois de l’étranger, les opposants déterminés à faire échec au projet ont investi un terrain proche du village, érigeant des chapiteaux pour accueillir jusqu’à 15 000 personnes samedi lors d’une grande “Manif’Action” qui fait craindre aux autorités de violents affrontements.
Une ZAD malgré l’interdiction préfectorale
À l’appel des collectifs écologistes locaux et du mouvement des Soulèvements de la Terre, récemment dissous par le gouvernement mais toujours actif, les opposants à l’A69 ont décidé de passer outre l’interdiction de manifester prise par les préfets du Tarn et de Haute-Garonne. Sur place, l’installation d’une ZAD (zone à défendre) bat son plein avec l’arrivée de centaines de personnes, souvent masquées.
Il faut montrer au préfet qui n’arrête pas de dire que la lutte décline, et aux élus, qu’on est toujours déterminés.
– Laurent Prost, du collectif La voie est libre
Entre 500 et 1000 personnes étaient déjà présentes vendredi selon les organisateurs, qui en attendent jusqu’à 15 fois plus samedi, au plus fort de la contestation. Tentes, stands et chapiteaux s’érigent pour accueillir débats et tables rondes.
Un arsenal d’armes saisies en amont
En prévision des risques de débordement, un important dispositif policier a été déployé. Près de 1000 gendarmes et policiers sont mobilisés pour tenter de contenir la contestation. Et leurs craintes semblent fondées puisque les contrôles en amont ont permis la saisie de 148 armes par destination :
- Planches à clous
- Couteaux de toutes tailles
- Frondes
- Serpettes
Selon le préfet du Tarn, Michel Vilbois, ces objets sont “destinés non pas à venir de manière sympathique et à refaire le monde autour de l’écologie mais bien d’agresser les forces de l’ordre”. Il évoque aussi la présence de “dix personnes fichées S” parmi les manifestants contrôlés.
Empêcher la confrontation à tout prix
L’objectif des autorités est clair : contenir au maximum les manifestants sur le terrain qu’ils occupent afin d’éviter les affrontements redoutés. Selon le préfet, le cortège principal pourrait en réalité masquer des groupes plus radicaux bien décidés “à aller casser”. Un scénario catastrophe que les importantes forces de l’ordre déployées vont tout faire pour empêcher.
Alors que la tension monte d’heure en heure, une question demeure : les opposants parviendront-ils à transformer l’essai et à faire plier les autorités sur ce projet autoroutier contesté ? Une chose est sûre, ce week-end de mobilisation promet d’être pour le moins agité dans le Tarn. Les prochaines heures s’annoncent décisives.