Alors que le conflit ukrainien entre bientôt dans sa quatrième année, l’hypothèse d’un engagement militaire direct de pays européens refait surface. Des déclarations récentes de hauts responsables britanniques et suédois soulèvent en effet la possibilité d’envoyer des troupes au sol pour appuyer l’Ukraine. Une perspective qui marquerait une escalade majeure dans ce conflit qui a déjà fait des dizaines de milliers de victimes.
Le Royaume-Uni et la Suède n’excluent plus d’envoyer des soldats
Selon une source proche du dossier, le Premier ministre britannique Keir Starmer a indiqué dans un entretien au Daily Telegraph que son pays était « prêt et disposé à contribuer aux garanties de sécurité pour l’Ukraine en envoyant [ses] propres troupes sur le terrain si nécessaire ». Une déclaration lourde de sens de la part du dirigeant britannique, qui souligne que « garantir la sécurité de l’Ukraine, c’est garantir la sécurité de notre continent et du Royaume-Uni ».
Dans le même temps, la ministre suédoise des Affaires étrangères Maria Malmer a elle aussi évoqué la possibilité d’un déploiement de soldats de maintien de la paix une fois qu’un accord de paix « juste et durable » aura été trouvé. « Notre gouvernement n’exclut rien » pour préserver cet accord, a-t-elle précisé.
Une réunion au sommet à Paris ce lundi
Ces prises de position interviennent à la veille d’une importante réunion entre dirigeants européens organisée à Paris ce lundi. L’objectif : définir une réponse commune face à l’initiative diplomatique lancée par les États-Unis pour tenter de trouver une issue au conflit. Outre Emmanuel Macron et Keir Starmer, les chefs de gouvernement allemand, italien, polonais, espagnol, néerlandais et danois, ainsi que les présidents du Conseil européen et de la Commission, et le secrétaire général de l’OTAN, sont attendus dans la capitale française.
En parallèle, le Premier ministre britannique doit rencontrer dans les prochains jours le président américain Donald Trump. Car si un engagement européen se profile, Starmer rappelle que le « soutien américain restera primordial » et que « seuls les États-Unis peuvent dissuader Poutine d’attaquer à nouveau ».
Des négociations de paix prévues en Arabie Saoudite
Cette réunion au sommet et l’évocation d’un possible envoi de troupes interviennent alors que d’importantes négociations de paix doivent se tenir prochainement en Arabie Saoudite. Après bientôt trois ans d’une guerre dévastatrice, la communauté internationale accentue la pression pour tenter de trouver une issue diplomatique.
Mais les déclarations britanniques et suédoises illustrent aussi la détermination des alliés de Kiev à maintenir, voire intensifier leur soutien militaire tant qu’une « paix juste et durable » n’aura pas été trouvée. Un message clair envoyé à Vladimir Poutine, alors que la Russie semble déterminée à poursuivre ses opérations malgré les revers subis ces derniers mois.
Une escalade potentiellement risquée
Si l’envoi de troupes européennes en Ukraine marquerait un tournant majeur dans le conflit, il comporte aussi des risques importants d’escalade. Moscou a en effet toujours mis en garde contre toute implication directe de pays de l’OTAN, y voyant une ligne rouge.
Envoyer des soldats occidentaux en Ukraine serait considéré comme une déclaration de guerre par la Russie.
Un diplomate européen
L’enjeu pour les alliés de Kiev est donc de trouver le bon équilibre entre fermeté et retenue. Apporter des garanties de sécurité crédibles à l’Ukraine, sans pour autant franchir le point de non-retour d’une confrontation directe avec Moscou.
En définitive, l’évocation par Londres et Stockholm d’un possible envoi de troupes illustre surtout l’impasse dans laquelle se trouve le conflit ukrainien après bientôt trois ans. Malgré les efforts diplomatiques, aucune des parties ne semble prête à faire les concessions nécessaires à une paix durable. Et chaque camp continue de jouer la carte de l’escalade militaire, au risque d’un embrasement encore plus large.