L’affaire Notre-Dame de Bétharram continue de secouer les plus hautes sphères du pouvoir. Alors que François Bayrou, actuel premier ministre, se retrouve sous le feu des projecteurs, de nouvelles révélations font surface, mettant en cause son implication dans ce scandale de violences et d’abus sexuels au sein du prestigieux collège-lycée. Malgré ses dénégations répétées, la pression monte inexorablement sur l’ancien président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques.
Un premier ministre dans la tourmente
Depuis plusieurs jours, François Bayrou multiplie les déclarations contradictoires sur son degré de connaissance des soupçons de violences physiques à Notre-Dame de Bétharram. Alors qu’il affirmait encore récemment ignorer toute violence sexuelle, de nouveaux éléments viennent fragiliser sa position. Dès 1998, une enquête pour viol avait été ouverte contre le père Carricart, ancien directeur de l’établissement. Et selon certaines sources, le premier ministre serait intervenu à l’époque, une version fermement contestée par le juge d’instruction en charge du dossier.
Le spectre du père Carricart
L’ombre du père Carricart, visé par une enquête pour viol en 1998, plane sur cette affaire. Ancien directeur du collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, il cristallise les soupçons. Et si François Bayrou assure n’avoir eu vent d’aucune violence sexuelle, son intervention présumée à l’époque, alors qu’il présidait le conseil général, soulève de nombreuses interrogations. Le juge d’instruction de l’époque dément fermement cette version, accentuant un peu plus la pression sur le premier ministre.
« Je n’ai été destinataire d’aucune intervention ou pression durant l’enquête », assure le magistrat. Une mise au point qui fragilise la position de François Bayrou.
De nouvelles victimes sortent du silence
Alors que l’étau se resserre autour du premier ministre, de nouvelles victimes présumées prennent la parole, livrant des témoignages glaçants. Viols, attouchements, humiliations… Les langues se délient et les accusations s’accumulent, dépeignant un établissement rongé par l’omerta et les abus en tous genres. Face à ces révélations, François Bayrou a rencontré certaines victimes, une initiative diversement appréciée.
« Il essaie de donner le change, mais c’est trop peu, trop tard. Nous attendons des actes forts », confie une victime sous couvert d’anonymat.
L’opposition monte au créneau
Sans surprise, l’opposition s’est saisie de l’affaire pour accentuer la pression sur l’exécutif. De la France Insoumise au Rassemblement National en passant par Les Républicains, les appels à la transparence se multiplient. Certains réclament la démission pure et simple du premier ministre, l’estimant trop fragilisé pour rester en poste.
« Un premier ministre ne peut rester au pouvoir avec de tels soupçons. François Bayrou doit tirer les conséquences de cette situation intenable et démissionner », tonne un député LR.
L’exécutif en mode déminage
Face à la crise, l’exécutif tente tant bien que mal de serrer les rangs. Le président de la République, jusqu’ici silencieux, a affiché son « soutien » et sa « confiance » à l’égard de son premier ministre. Mais en coulisses, l’inquiétude grandit et les scénarios d’un remaniement se font de plus en plus insistants.
« Rien n’est exclu. La situation est extrêmement tendue et fluctuante. Un remaniement n’est plus un sujet tabou », glisse un conseiller ministériel.
Une rentrée sous haute tension
Cette affaire tombe au pire moment pour l’exécutif, à quelques jours d’une rentrée sociale et politique qui s’annonce agitée. Entre réforme des retraites, pouvoir d’achat et crise énergétique, les dossiers brûlants ne manquent pas. Et ce scandale risque de parasiter durablement l’action gouvernementale, au moment où l’unité et la cohésion sont plus que jamais nécessaires.
François Bayrou parviendra-t-il à déminer ce dossier explosif et à se maintenir à Matignon ? Rien n’est moins sûr tant sa parole est fragilisée par la multiplication des révélations et des contradictions. Une chose est sûre : cette affaire est loin d’avoir livré tous ses secrets. Et elle risque de laisser des traces indélébiles sur le quinquennat d’Emmanuel Macron.