L’Autriche est sous le choc au lendemain d’une attaque au couteau sanglante qui a fait un mort et cinq blessés à Villach, une commune de la province de Carinthie. Selon des sources proches de l’enquête, l’auteur présumé des faits est un demandeur d’asile syrien âgé de 23 ans qui aurait attaqué des passants au hasard samedi après-midi.
D’après les premiers éléments recueillis, le suspect se serait disputé avec des individus dans une rue adjacente avant de commencer à frapper aveuglément autour de lui avec un couteau. Un témoin décrit une scène surréaliste, digne d’un film, où l’assaillant s’en prenait à tout le monde sur son passage.
Un suspect radicalisé en ligne
Le ministre de l’Intérieur autrichien Gerhard Karner a qualifié cette attaque d’acte terroriste islamiste lié au groupe État islamique. Il affirme que le meurtrier présumé s’est radicalisé en ligne de manière fulgurante, alors même qu’il bénéficiait d’un permis de séjour valide et n’avait pas de casier judiciaire.
L’homme a été arrêté juste après l’attaque grâce à l’intervention héroïque d’Alaaeddin Alhalabi, un livreur syrien de 42 ans qui a percuté l’assaillant avec son deux-roues. Ce choc frontal aurait fait perdre son couteau au terroriste, permettant son interpellation par la police sept minutes seulement après les premiers signalements.
J’ai vu une personne à terre et un homme qui attaquait d’autres passants, je n’ai pas réfléchi à deux fois et je l’ai percuté. Il voulait se diriger vers le centre-ville, il y avait des enfants dans la rue, je ne pouvais pas laisser cela se produire.
Alaaeddin Alhalabi, livreur syrien
Choc et appels à la fermeté
Cet acte barbare a provoqué une vague d’émotion et d’indignation dans tout le pays. Le gouverneur de Carinthie Peter Kaiser a réclamé les sanctions les plus sévères contre cette « atrocité incroyable ». De son côté, le dirigeant d’extrême droite Herbert Kickl, dont le parti a remporté les dernières élections, exige une réduction drastique du droit d’asile.
L’Autriche avait déjà été frappée par une attaque djihadiste en 2020 lorsqu’un sympathisant condamné de l’État islamique avait ouvert le feu dans le centre de Vienne, tuant quatre personnes. Ce nouvel attentat ravive le traumatisme et les débats sur la politique migratoire du pays.
Alors que l’enquête se poursuit pour déterminer d’éventuelles complicités, l’Autriche pleure ses victimes et s’interroge sur les moyens de prévenir de tels drames. Entre appels à la fermeté et tensions politiques, le pays semble plongé dans un climat de peur et de défiance.