Le 7 juin 2019 restera à jamais gravé dans la mémoire des Sables-d’Olonne. Ce jour-là, un violent coup du sort a fauché la vie de trois sauveteurs de la SNSM partis secourir un chalutier en détresse. Cinq ans après le drame, les rescapés tentent de se reconstruire, portant en eux le souvenir indélébile de leurs camarades disparus.
Une mer déchaînée, un canot qui chavire
Alors que la tempête Miguel s’abat sur les côtes vendéennes, l’inquiétude grandit pour le chalutier Carrera, sorti en mer malgré les conditions dantesques. Sept marins bénévoles de la SNSM appareillent à bord du Jack Morisseau, un vieux canot mis à contribution. Mais très vite, les éléments se déchaînent.
Il n’y a pas eu d’erreurs. Malheureusement, les vitres ont cassé et le bateau est parti à la côte.
Christophe Monnereau, président SNSM Les Sables-d’Olonne
Malgré une lutte acharnée, le canot chavire, projetant les sauveteurs à la mer. Certains parviennent à regagner le rivage, mais trois hommes restent prisonniers de l’épave : Dimitri, Yann et Alain y laisseront la vie, tout comme le pêcheur qu’ils étaient partis secourir.
Le lourd tribut des sauveteurs
Aux Sables-d’Olonne, cité maritime façonnée par les drames de la mer, l’émotion est immense. Les sauveteurs disparus laissent un grand vide, comme le confie David Bossard, l’un des rescapés :
Chacun se retranche dans son chagrin et continue à vivre malgré ceux qui ne sont plus là.
David Bossard, sauveteur rescapé
Car ici, on connaît le prix de l’engagement. Dimitri, Yann, Alain et les autres ont payé de leur vie leur dévouement sans faille. Des « héros », comme les qualifiera Emmanuel Macron lors de l’hommage national.
Continuer, envers et contre tout
Comment se relever après un tel drame ? Pour David et Christophe, hors de question de renoncer à leur engagement. Car la mer est une compagne à la fois aimée et crainte.
Même ceux qui ne sont plus là auraient fait comme nous. Je ne me suis jamais posé la question.
David Bossard
Cinq ans après, les plaies demeurent à vif. Mais il faut avancer, pour soi et pour les autres. Christophe Monnereau, malgré la douleur, veut « regarder devant ».
Des vies à jamais liées
Le drame des Sables-d’Olonne a soudé les sauveteurs survivants dans une fraternité indéfectible. Unis par l’épreuve, ces hommes pudiques et courageux se serrent les coudes. Comme un hommage perpétuel à leurs frères disparus.
Car sur cette cité maritime, on sait que la mer donne et reprend. Que le combat est inégal mais noble. Et que le souvenir de ceux qui sont partis en héros ne s’éteindra jamais.