L’intelligence artificielle fascine autant qu’elle effraie. Ses progrès fulgurantes ces dernières années lui permettent de réaliser des prouesses qui relèvent presque de la science-fiction. L’apparition des deepfakes, ces fausses vidéos plus vraies que nature générées par des algorithmes, soulève un véritable débat de société. Cette semaine, une IA a créé de toute pièce une séquence mettant en scène des stars comme Scarlett Johansson ou Lenny Kravitz critiquant violemment les propos antisémites du rappeur Kanye West. Fiction ou réalité, le doute plane.
Un entreprenur israélien derrière le deepfake viral
C’est lorsque la vidéo est postée sur Instagram par un internaute lambda que la polémique enfle. Sur les images, on voit Scarlett Johansson, Natalie Portman ou encore le chanteur Lenny Kravitz pousser un coup de gueule contre les dérapages antisémites de Kanye West. Sauf que ces célébrités n’ont jamais tenu ces propos ! Il s’agit en réalité d’un deepfake très réaliste créé par un entreprenur israélien, selon une source proche. Ce spécialiste reconnu de l’IA a voulu dénoncer les propos haineux du rappeur à sa façon.
Une mise en scène glaçante de réalisme
C’est là toute la force des deepfakes : faire croire à des réalités qui n’existent pas. En quelques clics, l’IA parvient à imiter les expressions faciales, la voix, les gestuelles de n’importe quelle personnalité publique. Le résultat est saisissant de vérité. Il devient alors impossible de distinguer le vrai du faux. Dans le cas présent, les stars semblent vraiment remontées contre le chanteur. L’illusion est parfaite.
Les deepfakes brouillent dangereusement les frontières entre fiction et réalité. Il faut établir des règles claires pour encadrer ces technologies puissantes.
Un expert en IA qui préfère rester anonyme
Un vide juridique qui inquiète
Ce phénomène grandissant des deepfakes met le doigt sur un vide juridique alarmant. Pour le moment, détourner ainsi l’image d’une personnalité publique ne constitue pas clairement un acte illégal. Tant que le deepfake n’est pas diffamatoire, obscène ou ne porte pas atteinte à la dignité de la personne, il reste dans une zone grise sur le plan légal. Cela pose de sérieuses questions sur le droit à l’image et le respect de la vie privée à l’ère du numérique.
- Aucun cadre légal clair n’encadre les deepfakes actuellement
- Les personnalités publiques sont les plus exposées
- Le flou juridique peut ouvrir la porte aux dérives
Un défi éthique pour l’intelligence artificielle
Au-delà de l’aspect légal, c’est bien une question éthique fondamentale que soulève l’essor des deepfakes. Jusqu’où peut-on laisser les IA exploiter l’image d’autrui, même pour une « bonne cause » ? N’est-ce pas une forme de manipulation de l’opinion, aussi louable soit l’intention initiale ? Les géants de la tech planchent en ce moment sur des chartes éthiques pour une IA responsable. Mais le chemin est encore long.
L’IA n’est ni bonne, ni mauvaise en soi. Tout dépend de l’usage qu’on en fait. Il est crucial d’entamer une réflexion éthique pour qu’elle reste au service de l’humanité.
Un chercheur en éthique de l’IA
*Le deepfake en question a depuis été retiré des réseaux sociaux. Mais le mal est fait : en quelques heures, la vidéo a été visionnée et partagée des millions de fois. C’est toute la puissance et le danger de ces technologies : propager des fausses informations à une vitesse et une échelle inédites. Il est urgent de trouver des parades technologiques et juridiques pour éviter que les deepfakes ne deviennent une arme de désinformation massive et le prochain fléau d’internet.*
En attendant une réponse claire du législateur, le citoyen lambda doit faire preuve d’une vigilance accrue et croiser systématiquement ses sources pour démêler le vrai du faux. C’est le prix à payer pour préserver un Internet sain à l’ère de l’IA. Une chose est sûre : le débat sur les deepfakes ne fait que commencer et promet d’être passionnant.
