L’insécurité continue de faire des ravages en Martinique. Samedi matin, peu avant 5 heures, un jeune homme d’une vingtaine d’années a été froidement abattu de plusieurs balles alors qu’il rentrait de boîte de nuit à Fort-de-France. Alertées par sa petite amie, les forces de l’ordre n’ont pu que constater le décès de la victime, touchée mortellement à la tête et à la poitrine.
Selon une source proche de l’enquête, le véhicule de la victime comportait de nombreux impacts de balles de différents calibres. Les pistes d’un guet-apens ou d’un règlement de comptes, possiblement liés aux trafics de drogue qui gangrènent l’île, sont privilégiées par les enquêteurs de la police judiciaire, saisis de l’affaire.
Une criminalité galopante aux Antilles
Ce drame porte à quatre le nombre d’homicides commis en Martinique depuis le début de l’année 2025, tous par arme à feu. Un chiffre alarmant qui replace l’île antillaise sur le podium des territoires les plus criminogènes de France, derrière la Guyane et la Guadeloupe, d’après les statistiques du ministère de l’Intérieur.
La circulation des armes, directement liée aux trafics de stupéfiants entre Amérique du Sud, Caraïbes et États-Unis, reste massive dans l’arc antillais. Malgré les efforts des autorités, force est de constater que la situation sécuritaire demeure très préoccupante en Martinique comme dans le reste des Antilles françaises.
Une jeunesse prise pour cible
La victime, à peine âgée de 20 ans, est emblématique d’une jeunesse martiniquaise de plus en plus exposée à la violence des trafics et des règlements de comptes. Un constat amer pour les élus locaux et les acteurs associatifs qui se mobilisent au quotidien pour endiguer cette spirale meurtrière et offrir des perspectives à une population en manque de repères.
Notre jeunesse paie un lourd tribut à cette guerre des gangs et des stupéfiants qui n’en finit pas. Il est temps de réagir collectivement pour redonner espoir à nos enfants et briser ce cercle vicieux.
Un élu local qui a requis l’anonymat
L’enquête se poursuit
Un magistrat du parquet de Fort-de-France s’est rendu sur les lieux du crime samedi matin. L’enquête, confiée à la police judiciaire, devra faire toute la lumière sur ce nouvel homicide et tenter d’enrayer l’engrenage de la violence sur l’île.
Mais au-delà du volet judiciaire, c’est bien une réponse globale et coordonnée qui est attendue de la part des pouvoirs publics. Renforcement des moyens de lutte contre les trafics, prévention de la délinquance, soutien à la parentalité, rénovation urbaine, insertion professionnelle… Autant de leviers à activer de toute urgence pour redonner des perspectives à la jeunesse martiniquaise et apaiser durablement le climat sécuritaire.
Des initiatives encourageantes
Malgré ce contexte difficile, des initiatives positives émergent sur le terrain, portées par le tissu associatif et les acteurs de la société civile. Médiation sociale, actions culturelles et sportives, accompagnement scolaire, projets de réinsertion… De nombreux martiniquais se mobilisent au quotidien pour créer du lien, transmettre des valeurs et ouvrir de nouveaux horizons à la jeunesse de l’île.
Des efforts louables qui méritent d’être soutenus et encouragés à plus grande échelle par les institutions. Car c’est bien dans la mobilisation collective et la multiplication des alternatives positives que réside l’espoir d’une Martinique enfin réconciliée et apaisée, où chaque jeune pourra grandir et s’épanouir à l’abri de la violence et de la criminalité.
Mais dans l’immédiat, l’heure est au deuil et au recueillement pour les proches de ce jeune homme fauché dans la fleur de l’âge, nouvelle victime innocente d’une guerre qui n’en finit pas de faire rage sous le soleil des Antilles. Un drame de trop qui appelle une réponse ferme et déterminée de l’État, pour que la loi et la paix civile s’imposent enfin face aux trafiquants et aux assassins. La Martinique a soif de justice et de sécurité.