Un sixième échange d’otages et de prisonniers entre le Hamas et Israël devrait avoir lieu ce samedi à Gaza, levant temporairement les doutes qui planaient sur la fragile trêve en vigueur depuis le 19 janvier. Cet épisode crucial intervient après plusieurs jours de vives tensions, marqués par des accusations réciproques de violations des termes du cessez-le-feu et des menaces de reprise des hostilités.
Selon des sources proches du dossier, le mouvement islamiste palestinien puis Israël ont confirmé que trois otages israéliens, retenus depuis 16 mois, seront libérés en échange de la remise en liberté par l’État hébreu de 369 prisonniers palestiniens. Une étape importante mais qui ne règle pas pour autant l’avenir à plus long terme de l’enclave palestinienne, dévastée par plus d’un an de guerre.
Un échange sous haute tension
La libération attendue d’Or Levy, 34 ans, Eli Sharabi, 52 ans, et de l’Israélo-allemand Ohad Ben Ami, 56 ans, fait suite à de vifs échanges entre le Hamas et Israël. Le mouvement islamiste a accusé l’État hébreu de « procrastination » dans l’application de la première phase de l’accord, mettant en péril sa pérennité.
Côté israélien, le ton est également monté. Le ministre de la Défense, Israël Katz, a prévenu que si le Hamas ne libérait pas les otages d’ici samedi, « les portes de l’enfer » s’ouvriraient sur le mouvement, promettant une guerre « d’une intensité différente ». Une escalade verbale inquiétante alors que les négociations sur la deuxième phase du cessez-le-feu, censées débuter lundi, semblent au point mort.
L’espoir des familles
Du côté des proches des otages, c’est un mélange de soulagement et d’inquiétude qui prédomine. Certaines familles ont reçu des preuves de vie rassurantes par le biais d’anciens captifs. Mais d’autres s’alarment de l’état de santé préoccupant des leurs, à l’image des proches d’Alon Ohel, 23 ans, qui ont appris qu’il était blessé et ne recevait aucun soin.
Il a survécu à l’horreur jusqu’à présent, mais il ne lui reste plus beaucoup de temps. La libération des otages ne peut être retardée.
– La famille d’Alon Ohel
Les défis de la reconstruction
Au-delà des libérations, l’avenir de Gaza soulève de nombreuses interrogations. Selon l’ONU, la reconstruction de l’enclave nécessitera plus de 53 milliards de dollars, dont 20 milliards sur les trois premières années. Un défi titanesque pour ce territoire surmilitarisé, soumis à un blocus et dirigé par un mouvement considéré comme terroriste par une partie de la communauté internationale.
La tenue annoncée d’un sommet arabe le 20 février à Ryad pour examiner le plan controversé de Donald Trump, qui propose une prise de contrôle de Gaza par les États-Unis et un « transfert » de sa population, ne fait qu’ajouter aux incertitudes. Pour l’heure, l’urgence est à la concrétisation de ce nouvel échange, étape cruciale mais pas suffisante pour éloigner durablement le spectre d’une reprise de la guerre.
