Le monde de l’eau minérale est secoué par un séisme judiciaire qui pourrait bien faire tomber des têtes au plus haut niveau. Selon une source proche du dossier, un juge parisien a décidé d’ouvrir une enquête visant deux poids lourds du secteur, Nestlé et Sources Alma, suite à deux plaintes déposées par l’association Foodwatch. Au cœur des accusations, des pratiques de traitements opaques et potentiellement illégales qui pourraient remettre en cause la santé des consommateurs.
Des pratiques opaques qui inquiètent
Depuis des années, les géants des eaux en bouteille comme Nestlé Waters (Perrier, Vittel, Contrex…) ou Sources Alma (Cristaline, Vichy Célestins…) se livrent à une guerre sans merci pour dominer le marché. Mais à quel prix pour la santé des consommateurs ? C’est la question que soulève aujourd’hui Foodwatch, une association engagée dans la défense de la sécurité alimentaire.
Selon leurs accusations, ces groupes auraient recours à des traitements douteux et possiblement illégaux pour « purifier » l’eau avant sa mise en bouteille. Des pratiques opaques qui feraient prendre des risques inconsidérés aux millions de Français qui boivent quotidiennement ces eaux. La justice a donc décidé de mettre son nez dans les tuyaux de l’industrie pour tenter d’y voir plus clair.
Une large série d’infractions suspectées
Si le juge a décidé d’ouvrir une enquête, c’est que les soupçons sont lourds. Une large série d’infractions sont visées :
- Tromperie et pratiques commerciales trompeuses
- Mise en danger de la vie d’autrui
- Non-respect des normes sanitaires
- Trafic d’influence et prise illégale d’intérêts
Car au-delà des aspects sanitaires, ce sont bien les connivences entre le pouvoir et l’industrie agro-alimentaire qui pourraient être mises au jour. Un volet politique explosif.
Le gouvernement a-t-il cédé au lobby de Nestlé ?
Début février, des médias avaient révélé l’existence d’une note confidentielle de la Direction Générale de la Santé qui recommandait de suspendre en urgence l’autorisation d’exploitation de certains sites de Nestlé pour des raisons sanitaires. Une position ferme qui n’aurait pas été suivie par les cabinets de l’Élysée et de Matignon. Pire, ils auraient cédé aux demandes de dérogation de Nestlé quelques semaines plus tard.
Nous espérons que la justice fera toute la lumière sur les responsabilités de Nestlé et Sources Alma, ainsi que sur le rôle des autorités publiques.
Karine Jacquemart, Directrice générale de Foodwatch
Si ces accusations sont avérées, c’est un véritable scandale d’État qui pourrait éclater. Emmanuel Macron a réfuté toute « entente » ou « connivence » avec Nestlé. Mais les consommateurs exigent des comptes et veulent savoir ce qu’il y a vraiment au fond de leurs bouteilles d’eau.
La sécurité sanitaire des Français en jeu
Au-delà des enjeux politiques, c’est bien la santé de millions de consommateurs qui est potentiellement menacée par ces pratiques opaques. Personne ne sait vraiment ce que contiennent les eaux « purifiées » vendues à prix d’or par ces multinationales.
Des études indépendantes avaient déjà tiré la sonnette d’alarme sur la présence de microparticules de plastique et de résidus de pesticides dans certaines eaux en bouteille. Mais les révélations de Foodwatch vont encore plus loin en accusant les industriels de recourir sciemment à des traitements illicites et dangereux.
Tant que la lumière n’aura pas été faite, difficile de savoir quels sont les risques réels pour les buveurs d’eau minérale. Beaucoup s’interrogent désormais sur la meilleure option pour étancher leur soif sans s’empoisonner.
L’enquête ne fait que commencer
Si l’ouverture de cette enquête est une première victoire pour Foodwatch et les consommateurs, le chemin sera encore long avant de faire éclater la vérité. Les industriels comme Nestlé et Sources Alma disposent d’une armée d’avocats pour tenter d’étouffer l’affaire. Ils mettront tout en œuvre pour enterrer les preuves et semer le doute.
Mais cette fois, ils devront répondre devant la justice. Les juges demanderont des comptes et iront jusqu’au bout pour déterminer les responsabilités de chacun dans ce qui pourrait devenir le scandale sanitaire de la décennie. Les consommateurs, eux, resteront vigilants. Car c’est leur santé qui est en jeu.
