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Une Innovation Française Pour Réduire L’Impact Écologique Des Avions

Et si les avions ne laissaient plus de traînées blanches dans le ciel ? Une innovation française promet de réduire drastiquement l'impact de l'aviation sur le climat en optimisant les trajectoires de vol. Découvrez comment ce système révolutionnaire fonctionne et quelles compagnies l'expérimentent déjà...

Imaginez des cieux sans ces longues traînées blanches laissées par les avions. Ce qui ressemble à un rêve écologique pourrait bientôt devenir réalité grâce à une innovation française. Le système Flights Footprint, développé par le géant de l’aéronautique Thales, promet en effet de réduire drastiquement l’impact climatique des vols en optimisant leurs trajectoires. Une petite révolution pour l’aviation.

L’aviation, bien plus qu’une question de CO2

Si l’on en croit les chiffres officiels, l’aviation serait responsable d’environ 3% des émissions mondiales de CO2. Mais son impact réel sur le climat serait en réalité bien plus important. Car au-delà du dioxyde de carbone, les moteurs d’avions rejettent aussi d’autres gaz et particules, notamment à haute altitude. C’est le cas des fameuses traînées de condensation qui zèbrent nos ciels.

Formées par la condensation de la vapeur d’eau et des suies rejetées par les réacteurs, ces lignes blanches agissent en fait comme un véritable gaz à effet de serre. Selon une récente étude scientifique, elles pourraient représenter jusqu’à 57% de l’impact de l’aviation sur le réchauffement climatique. Un chiffre considérable et trop longtemps négligé.

Optimiser les trajectoires pour un ciel plus vert

Bonne nouvelle, il serait possible de diviser par deux l’impact climatique de ces traînées blanches en modifiant légèrement les trajectoires de vol. C’est tout l’enjeu du système Flights Footprint mis au point par Thales. Grâce à des algorithmes de prédiction météorologique de pointe basé sur l’intelligence artificielle, il est capable de calculer l’empreinte climatique de chaque vol en intégrant les fameux effets « hors CO2 ».

Concrètement, cet outil innovant indique aux compagnies aériennes les itinéraires optimaux à suivre pour éviter les zones d’atmosphère propices à la formation des traînées de condensation. Un paramètre crucial puisque seulement 3% des vols seraient responsables de 80% du réchauffement lié à ces traînées selon une étude du groupe Transport & Environnement. Le bénéfice climatique de cette optimisation des trajectoires pourrait donc être immense.

Amelia, pionnière de l’aviation verte à la française

Pour tester grandeur nature cette technologie, Thales a noué un partenariat avec la compagnie aérienne française Amelia. Depuis juin 2024, cette dernière expérimente le système Flights Footprint sur ses vols réguliers entre Paris et Valladolid en Espagne. Et les premiers résultats sont plus qu’encourageants.

En seulement cinq vols optimisés, nous avons déjà économisé l’équivalent de 20 tonnes de CO2. Le bénéfice climatique est immédiat.

Adrien Chabot, directeur développement durable d’Amelia

Selon les ingénieurs de Thales, éviter la formation d’une traînée sur un seul vol permet d’économiser en moyenne 4 tonnes d’équivalent CO2. Un gain considérable obtenu au prix d’une légère surconsommation de carburant, de l’ordre de 2,4%, pour contourner les zones à risque. Un compromis jugé très acceptable et rentable par la compagnie.

Fort de ces résultats prometteurs, Amelia compte déployer le dispositif sur l’ensemble de ses appareils éligibles d’ici la fin de l’année 2025. De quoi faire figure de pionnière en matière d’aviation verte. Mais certains scientifiques appellent cependant à la prudence, estimant que davantage de recherches sont nécessaires pour confirmer le bénéfice climatique réel de ce type de solution technologique.

Un long chemin vers une aviation décarbonée

S’il constitue indéniablement un pas dans la bonne direction, le système Flights Footprint ne sera pas suffisant à lui seul pour rendre l’aviation compatible avec les objectifs climatiques de l’Accord de Paris. Rappelons que pour maintenir le réchauffement largement sous la barre des 2°C, le secteur aérien devra atteindre la neutralité carbone au plus tard en 2050.

Cela passera notamment par des progrès technologiques majeurs en matière de motorisation (hydrogène, électrique…), d’aérodynamisme ou encore de carburants alternatifs durables. Sans oublier une indispensable sobriété dans nos modes de déplacement. Autant de défis immenses à relever pour que l’avion reste un moyen de transport d’avenir sur une planète aux ressources limitées.

En attendant, des innovations comme Flights Footprint ont le mérite de nous montrer qu’il est possible d’agir dès maintenant et avec les technologies existantes pour réduire l’impact environnemental du transport aérien. Un petit pas pour l’homme, mais un grand pas pour le climat.

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