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Nicolas Sarkozy Mis Sous Bracelet Électronique : Un Ex-Président Contraint Au Silence

Nicolas Sarkozy, placé sous bracelet électronique après sa condamnation dans l'affaire des écoutes, renonce à toute expression publique. L'ex-président poursuit cependant ses activités privées, dans l'attente du procès pour...

L’ancien président Nicolas Sarkozy, définitivement condamné dans l’affaire dite des écoutes et placé sous bracelet électronique depuis vendredi dernier, a annoncé ce samedi mettre « entre parenthèses » ses activités publiques et médiatiques. Une décision qui marque un tournant pour celui qui n’avait jamais renoncé à sa place dans le débat national, malgré les affaires judiciaires.

Un silence contraint par la justice

Selon nos sources, c’est bien la situation particulière dans laquelle le place sa condamnation qui a poussé Nicolas Sarkozy à prendre du recul. Astreint à porter un bracelet électronique qui limite ses déplacements, l’ex-chef de l’État a choisi de suspendre ses interventions dans les médias et ses prises de position publiques.

« Compte tenu de cette situation particulière, j’ai décidé de mettre en parenthèse mes activités publiques d’ancien Président et de renoncer à toute expression médiatique »

a-t-il déclaré sur son compte Twitter.

Une mise en retrait qui ne sera cependant que partielle puisque Nicolas Sarkozy entend bien poursuivre ses « activités professionnelles ». Avocat de métier, l’ancien président pourra continuer à exercer, dans les limites des horaires qui lui ont été impartis par la justice.

Des horaires de sortie encadrés

En effet, les conditions de son aménagement de peine, validées vendredi par le juge d’application des peines, autorisent Nicolas Sarkozy à quitter son domicile parisien de 8 heures à 20 heures en semaine. Une plage horaire étendue à 21h30 pour les jours d’audience du procès à venir sur les soupçons de financement libyen de sa campagne 2007, un dossier dans lequel il encourt une lourde peine.

L’ex-président, qui affirme avoir « volontairement renoncé à certains des aménagements » auxquels il avait droit, n’a donc que peu de marge de manœuvre. Ses déplacements et activités seront strictement contrôlés pendant plusieurs mois, une situation inédite pour un ancien locataire de l’Élysée.

Un « sentiment d’injustice » exprimé

Malgré sa retenue affichée, Nicolas Sarkozy n’a pas caché son « sentiment d’injustice » face à cette condamnation définitive à trois ans de prison, dont un an ferme sous bracelet électronique, dans l’affaire des écoutes. Il a d’ailleurs annoncé avoir déposé une requête devant la Cour européenne des droits de l’homme, son ultime recours dans ce dossier tentaculaire.

Une façon pour lui de ne pas renoncer totalement au combat judiciaire, même contraint au silence dans l’arène politique et médiatique. Soutenu par « des milliers de Français », comme il le souligne, Nicolas Sarkozy entend bien laver son honneur, en attendant de pouvoir retrouver sa liberté de parole.

Un procès à venir sur le financement libyen

Mais l’ancien président n’en a pas fini avec ses démêlés judiciaires. À partir du 6 mars prochain, il sera jugé dans l’affaire Bygmalion sur des soupçons de financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012. Puis à l’automne, c’est le procès sur les soupçons de financement libyen de sa campagne 2007 qui l’attend, un dossier dans lequel il encourt une peine de 10 ans de prison.

Autant de rendez-vous cruciaux auxquels Nicolas Sarkozy devra faire face, avec un bracelet électronique à la cheville et une parole publique muselée. Une position délicate pour celui qui a toujours clamé son innocence et dénoncé un « acharnement judiciaire » à son encontre.

Une page qui se tourne pour la droite française

Au-delà du cas personnel de Nicolas Sarkozy, c’est aussi une page qui se tourne pour la droite française. Depuis sa défaite en 2012, l’ex-président est resté une figure tutélaire pour son camp, distillant ses conseils et ses critiques au gré de l’actualité.

Son départ forcé, même temporaire, de la scène politique laisse un vide que ses héritiers potentiels vont devoir combler. Des ténors comme Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau ou Valérie Pécresse vont devoir s’affirmer sans l’ombre de l’ex-chef de l’État, à l’approche de la prochaine élection présidentielle.

Une nouvelle ère s’ouvre donc pour Les Républicains, le parti fondé par Nicolas Sarkozy. Privée de sa figure historique, la droite va devoir se réinventer et faire émerger de nouveaux leaders, capables de reconquérir l’Élysée en 2032.

En attendant, c’est un Nicolas Sarkozy silencieux et entravé qui va suivre de loin ces évolutions politiques. Un crève-cœur sans doute pour cet animal politique qui a façonné la vie publique française pendant plus de trente ans. Mais aussi, peut-être, l’occasion d’une introspection salutaire pour celui qui n’a jamais vraiment digéré sa eviction du pouvoir.

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