À quelques jours du scrutin des élections européennes, le parti Reconquête et sa tête de liste Marion Maréchal se trouvent dans une position délicate. Malgré une longue campagne entamée dès septembre dernier, le mouvement nationaliste peine à décoller dans les sondages, végétant autour des 6% d’intentions de vote. Une situation critique qui fait planer le spectre d’un nouvel échec cuisant et d’une crise profonde.
Un château de cartes qui menace de s’effondrer
Fondé en décembre 2021 par Éric Zemmour dans la foulée de sa défaite à la présidentielle, Reconquête espérait prendre sa revanche lors de ces européennes. Las, le jeune parti semble incapable de rebondir et de s’imposer dans le paysage politique. Crédité d’à peine 6% dans le dernier sondage Ifop, il risque de ne pas franchir la barre fatidique des 5%, seuil nécessaire pour envoyer des députés à Strasbourg.
Un constat amer pour Marion Maréchal, qui s’est beaucoup investie dans cette campagne. L’ancienne députée FN, qui a pris la tête de liste Reconquête en septembre, a multiplié meetings et déplacements ces derniers mois. Mais ses efforts semblent vains face à la progression du RN et à la résistance des partis de gouvernement.
L’ombre d’un nouveau fiasco
Si l’objectif des 5% n’est pas atteint dimanche, ce serait un terrible camouflet pour Reconquête, à peine un an après les déroutes de la présidentielle et des législatives. Le parti, qui peine déjà à exister médiatiquement et à peser sur les débats, serait durablement affaibli et marginalisé.
Un score inférieur à 5% serait un désastre absolu, il n’y a pas d’autre mot. Ça remettrait en cause la survie même du mouvement.
– Un cadre de Reconquête
Pour Marion Maréchal aussi, l’enjeu est crucial. En cas de déroute, sa stature et ses ambitions politiques seraient sérieusement écornées. Celle qui rêvait de s’imposer comme une alternative à Marine Le Pen verrait ses espoirs douchés.
Vers une crise interne inévitable ?
Au sein du parti, les couteaux sont déjà tirés entre les soutiens d’Éric Zemmour et de Marion Maréchal. Si le résultat des urnes devait être décevant, une violente lutte de pouvoir s’engagerait pour déterminer les responsabilités de chacun et le cap à suivre.
Certains n’excluent pas une scission entre les deux clans, voire un départ de Marion Maréchal. Un scénario noir qui signerait l’implosion d’une formation née il y a à peine un an et demi dans l’enthousiasme.
Face à ces menaces, les cadres de Reconquête s’efforcent de garder un discours combatif et optimiste en cette fin de campagne. Mais en coulisses, le moral est au plus bas et l’inquiétude est palpable. Beaucoup redoutent que le parti ne se relève pas d’un nouveau camouflet dans les urnes.
Réponse dimanche soir, lorsque tomberont les résultats de ces élections européennes qui sont un test existentiel pour Reconquête et Marion Maréchal. Un test qu’ils n’ont pas le droit de rater sous peine de sombrer définitivement dans les limbes de la politique française.