Le paysage syndical agricole français est en plein séisme. Les élections aux chambres d’agriculture qui se sont achevées le 31 janvier dernier ont vu un bouleversement historique, avec la percée spectaculaire de la Coordination Rurale (CR) face à l’alliance traditionnelle entre la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA). Un scrutin marqué par une colère sourde qui gronde dans les campagnes et redistribue les cartes du syndicalisme agricole.
Appelant à un « vote dégagiste », les fameux « bonnets jaunes » de la Coordination Rurale ont remporté une victoire retentissante, s’imposant parmi les chefs d’exploitation dans 14 départements contre seulement 3 lors des élections précédentes. Dans son bastion du Lot-et-Garonne, le syndicat caracole avec près de 70% des voix. Selon des sources proches de la CR, il s’agirait d’un « ras-le-bol généralisé face à des décennies de cogestion qui ont vu la disparition de 150 000 fermes et d’un million de vaches en 10 ans ».
FNSEA-JA : Un Recul Notable Malgré une Domination Maintenue
Si l’alliance FNSEA-JA reste à la tête de 80% des chambres d’agriculture et demeure « très largement majoritaire » selon son président Arnaud Rousseau, elle accuse un net recul. Invité au lendemain du scrutin sur TF1, ce dernier a reconnu :
Nous sommes en recul notable parce que la colère qui s’est exprimée n’est pas retombée et que les agriculteurs ont le sentiment que les réponses apportées ne sont pas à la hauteur.
Arnaud Rousseau, président de la FNSEA
Pour la première fois, le duo FNSEA-JA pourrait même perdre une chambre régionale, celle de Nouvelle-Aquitaine où la CR mène dans une majorité des chambres départementales. Un camouflet historique.
Jérôme Bayle, Figure de Proue de la Fronde
Autre signe fort : en Haute-Garonne, fief du mouvement de protestation mené par Jérôme Bayle en 2024, c’est la liste indépendante soutenue par ce dernier qui a damé le pion à l’alliance majoritaire sortante. Cet éleveur, figure médiatique des agriculteurs en colère, a déclaré vouloir « casser le système » et déploré « une fracture béante entre le terrain et le syndicalisme établi dans une région oubliée où on ne se sentait plus représentés ».
Une Mobilisation Électorale en Demi-Teinte
Quelque 2,2 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes, des chefs d’exploitation aux retraités en passant par les salariés ou propriétaires fonciers. Si le taux de participation final n’a pas encore été communiqué, il y a 6 ans moins d’un agriculteur sur deux s’était déplacé. Un chiffre scruté de près pour mesurer l’ampleur réelle de la vague contestataire.
Des Répercussions Nationales à Prévoir
Au-delà de la composition des chambres, ce vote aura valeur de test grandeur nature avant les prochaines échéances électorales, notamment les législatives de 2027. La capacité de la Coordination Rurale à transformer l’essai et à peser sur les orientations agricoles nationales sera suivie avec attention, tout comme la riposte de la FNSEA pour enrayer son déclin et apaiser la grogne.
Une chose est sûre : le monde agricole a exprimé un besoin urgent de changement et de renouvellement de sa représentation. Un séisme dont les répliques pourraient bien se faire sentir bien au-delà des champs et des fermes dans les mois et années à venir. La tectonique du syndicalisme agricole français est en train de se réécrire sous nos yeux.
Autre signe fort : en Haute-Garonne, fief du mouvement de protestation mené par Jérôme Bayle en 2024, c’est la liste indépendante soutenue par ce dernier qui a damé le pion à l’alliance majoritaire sortante. Cet éleveur, figure médiatique des agriculteurs en colère, a déclaré vouloir « casser le système » et déploré « une fracture béante entre le terrain et le syndicalisme établi dans une région oubliée où on ne se sentait plus représentés ».
Une Mobilisation Électorale en Demi-Teinte
Quelque 2,2 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes, des chefs d’exploitation aux retraités en passant par les salariés ou propriétaires fonciers. Si le taux de participation final n’a pas encore été communiqué, il y a 6 ans moins d’un agriculteur sur deux s’était déplacé. Un chiffre scruté de près pour mesurer l’ampleur réelle de la vague contestataire.
Des Répercussions Nationales à Prévoir
Au-delà de la composition des chambres, ce vote aura valeur de test grandeur nature avant les prochaines échéances électorales, notamment les législatives de 2027. La capacité de la Coordination Rurale à transformer l’essai et à peser sur les orientations agricoles nationales sera suivie avec attention, tout comme la riposte de la FNSEA pour enrayer son déclin et apaiser la grogne.
Une chose est sûre : le monde agricole a exprimé un besoin urgent de changement et de renouvellement de sa représentation. Un séisme dont les répliques pourraient bien se faire sentir bien au-delà des champs et des fermes dans les mois et années à venir. La tectonique du syndicalisme agricole français est en train de se réécrire sous nos yeux.