L’ovalie française est sous le choc. Francis Saili, le talentueux centre néo-zélandais du RC Vannes, vient d’écoper d’une lourde sanction disciplinaire. Coupable d’un plaquage à risque sur Léo Barré du Stade Français lors de la dernière journée de Top 14, le All Black est suspendu pour trois semaines. Un coup dur pour son club, actuellement en lutte pour le maintien, mais aussi pour le joueur qui risque de manquer des échéances importantes.
Retour sur les faits
Le 25 janvier dernier, lors du match entre le RC Vannes et le Stade Français comptant pour la 17ème journée de Top 14, un fait de jeu a particulièrement marqué les esprits. Après seulement quelques minutes de jeu, sur une action anodine, Francis Saili se rend coupable d’un plaquage dangereux sur son vis-à-vis Léo Barré. Un geste qui lui vaudra un carton rouge direct de la part de l’arbitre de la rencontre.
Dès le lendemain, la citation à comparaître devant la commission de discipline tombe. Celle-ci se réunit quelques jours plus tard pour statuer sur le sort du All Black. Et le couperet finit par tomber : trois semaines de suspension pour Francis Saili, soit le degré moyen prévu par l’échelle de gravité des sanctions disciplinaires.
Une sanction justifiée ?
Si la décision peut paraître sévère de prime abord, elle semble néanmoins justifiée aux yeux des observateurs. Le geste de Francis Saili, bien que non intentionnel, était particulièrement dangereux et aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour le joueur adverse. D’autant que le centre néo-zélandais n’en est pas à son coup d’essai en matière d’indiscipline.
Interrogé à l’issue de la rencontre, le manager du RC Vannes Jean-Noël Spitzer n’a d’ailleurs pas cherché à minimiser la responsabilité de son joueur :
Francis est un joueur impulsif qui a parfois du mal à se contrôler. On va travailler avec lui pour qu’il gère mieux ses émotions sur le terrain. Mais la sanction est méritée, il doit en tirer les leçons.
Jean-Noël Spitzer, manager du RC Vannes
Le débat sur les sanctions
Plus largement, cette affaire remet sur le devant de la scène le débat sur la sévérité des sanctions disciplinaires dans le rugby professionnel. Depuis plusieurs saisons, les instances dirigeantes ont durci le ton face aux gestes dangereux, n’hésitant plus à distribuer de lourdes peines de suspension. Une politique volontariste saluée par beaucoup, mais qui suscite aussi des critiques.
Pour certains observateurs, les commissions de discipline font parfois preuve d’un zèle excessif, sanctionnant durement des gestes certes répréhensibles mais inhérents à la pratique du rugby. D’autres estiment au contraire que cette sévérité est indispensable pour préserver l’intégrité physique des joueurs et endiguer les dérives violentes.
L’avis des joueurs
Et les principaux intéressés dans tout ça, qu’en pensent-ils ? Interrogés en marge d’un entraînement, plusieurs cadres du RC Vannes ont affiché leur soutien à Francis Saili, tout en reconnaissant le caractère dangereux de son geste. Une position résumée par le demi de mêlée du RCV Jules Le Bail :
Avec les caméras partout sur le terrain, le moindre geste de travers est sanctionné. C’est difficile pour nous les joueurs. Après, on est tous conscients qu’il faut protéger l’intégrité des mecs sur le terrain. Mais des fois, dans le feu de l’action, on ne contrôle pas tout. Il va falloir qu’on s’adapte.
Jules Le Bail, demi de mêlée du RC Vannes
Une adaptation qui passera sans doute par une prise de conscience des joueurs, mais aussi par un travail de sensibilisation de la part des staffs techniques. Car si la sanction est nécessaire pour responsabiliser les acteurs du rugby, la prévention et la pédagogie restent les meilleurs moyens d’endiguer durablement les gestes dangereux.
Et maintenant ?
Francis Saili sera donc absent des terrains jusqu’au 23 février prochain. Un coup dur pour le RC Vannes qui va devoir composer sans l’un de ses meilleurs éléments pour le déplacement crucial sur la pelouse du Racing 92 le 15 février. Les Bretons, actuellement 12èmes du Top 14 avec seulement 4 points d’avance sur la zone de relégation, n’ont plus droit à l’erreur dans la course au maintien.
Mais ce coup d’arrêt pourrait aussi être l’occasion pour Francis Saili de se remettre en question et de travailler sur ses excès d’engagement. Car nul doute que le RC Vannes aura besoin d’un Saili des grands jours, aussi percutant que discipliné, pour aller décrocher son maintien en Top 14. Les supporters vannetais l’espèrent en tout cas.
D’ici là, les débats vont continuer à agiter le landerneau du rugby français, tiraillé entre la volonté de protéger les joueurs et le souci de préserver l’essence d’un sport de combat. Un équilibre fragile sur lequel les instances devront immanquablement se repencher dans un futur proche. Pour le plus grand bien du rugby.
Pour certains observateurs, les commissions de discipline font parfois preuve d’un zèle excessif, sanctionnant durement des gestes certes répréhensibles mais inhérents à la pratique du rugby. D’autres estiment au contraire que cette sévérité est indispensable pour préserver l’intégrité physique des joueurs et endiguer les dérives violentes.
L’avis des joueurs
Et les principaux intéressés dans tout ça, qu’en pensent-ils ? Interrogés en marge d’un entraînement, plusieurs cadres du RC Vannes ont affiché leur soutien à Francis Saili, tout en reconnaissant le caractère dangereux de son geste. Une position résumée par le demi de mêlée du RCV Jules Le Bail :
Avec les caméras partout sur le terrain, le moindre geste de travers est sanctionné. C’est difficile pour nous les joueurs. Après, on est tous conscients qu’il faut protéger l’intégrité des mecs sur le terrain. Mais des fois, dans le feu de l’action, on ne contrôle pas tout. Il va falloir qu’on s’adapte.
Jules Le Bail, demi de mêlée du RC Vannes
Une adaptation qui passera sans doute par une prise de conscience des joueurs, mais aussi par un travail de sensibilisation de la part des staffs techniques. Car si la sanction est nécessaire pour responsabiliser les acteurs du rugby, la prévention et la pédagogie restent les meilleurs moyens d’endiguer durablement les gestes dangereux.
Et maintenant ?
Francis Saili sera donc absent des terrains jusqu’au 23 février prochain. Un coup dur pour le RC Vannes qui va devoir composer sans l’un de ses meilleurs éléments pour le déplacement crucial sur la pelouse du Racing 92 le 15 février. Les Bretons, actuellement 12èmes du Top 14 avec seulement 4 points d’avance sur la zone de relégation, n’ont plus droit à l’erreur dans la course au maintien.
Mais ce coup d’arrêt pourrait aussi être l’occasion pour Francis Saili de se remettre en question et de travailler sur ses excès d’engagement. Car nul doute que le RC Vannes aura besoin d’un Saili des grands jours, aussi percutant que discipliné, pour aller décrocher son maintien en Top 14. Les supporters vannetais l’espèrent en tout cas.
D’ici là, les débats vont continuer à agiter le landerneau du rugby français, tiraillé entre la volonté de protéger les joueurs et le souci de préserver l’essence d’un sport de combat. Un équilibre fragile sur lequel les instances devront immanquablement se repencher dans un futur proche. Pour le plus grand bien du rugby.