ActualitésInternational

Le Procès en Appel du Français Condamné en Russie Aura Lieu le 24 Février

Le chercheur français Laurent Vinatier, condamné en Russie à 3 ans de prison pour ne pas s'être enregistré comme "agent de l'étranger", va être rejugé en appel le 24 février. Employé par une ONG suisse, il dit avoir ignoré cette obligation administrative. Son cas crée des remous entre Paris et Moscou...

C’est une affaire qui empoisonne les relations entre la France et la Russie depuis plusieurs mois. Laurent Vinatier, chercheur français de 48 ans spécialiste de l’espace post-soviétique, a été condamné le 14 octobre dernier par un tribunal russe à 3 ans de prison ferme. Son tort ? Ne pas s’être enregistré comme « agent de l’étranger » alors qu’il travaillait pour une ONG suisse en Russie. Un statut qui impose de lourdes obligations administratives sous peine de sanctions pénales.

Un procès en appel très attendu

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Les avocats de Laurent Vinatier, dénonçant un « verdict sévère », ont immédiatement fait appel de cette condamnation. Et on vient d’apprendre que le procès en appel du chercheur français se tiendra le 24 février prochain devant le Tribunal municipal de Moscou, selon un communiqué de cette instance judiciaire.

Incarcéré depuis juin 2022, Laurent Vinatier avait reconnu ne pas s’être enregistré comme « agent de l’étranger », assurant ignorer que cette obligation avait été introduite dans le Code pénal russe. Le procès en appel sera donc l’occasion pour sa défense de plaider à nouveau sa cause et d’essayer d’obtenir une peine plus clémente, voire une relaxe.

Un chercheur au cœur des tensions diplomatiques

Mais au-delà du cas individuel de Laurent Vinatier, cette affaire cristallise les tensions entre Paris et Moscou, dans un contexte déjà très dégradé avec la guerre en Ukraine. Employé par le Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits, le chercheur français travaillait discrètement depuis des années sur les relations russo-ukrainiennes.

Selon certaines sources, il effectuait régulièrement des voyages entre les deux pays, dans le cadre d’efforts diplomatiques parallèles à ceux des États. Une activité qui a visiblement déplu aux autorités russes, qui l’accusent d’avoir collecté des informations sensibles pouvant porter atteinte à la sécurité nationale.

Les avocats de Laurent Vinatier ont dénoncé un « verdict sévère » et aussitôt annoncé leur intention d’en faire appel.

Paris dénonce une détention « arbitraire »

Du côté français, on ne décolère pas face à ce qu’on considère comme une détention « arbitraire ». Le Quai d’Orsay a multiplié les démarches auprès de Moscou pour obtenir la libération de Laurent Vinatier, en vain jusqu’à présent. Le chercheur est considéré comme un nouveau pion dans le bras de fer qui oppose les deux pays.

Son procès en appel sera donc scruté de près, tant il est devenu un symbole des relations compliquées entre la France et la Russie. Beaucoup espèrent une issue positive qui permettrait de décrisper un peu la situation. Mais rien n’est moins sûr, tant la justice russe semble déterminée à faire un exemple avec cette affaire.

D’autres ressortissants français dans le viseur de Moscou

Laurent Vinatier n’est malheureusement pas le seul ressortissant français dans le collimateur de la justice russe ces derniers temps :

  • Le journaliste Frédéric Pons, accusé d’avoir « discrédité l’armée russe », a été expulsé du pays en septembre.
  • L’avocat Antoine Karim, qui défendait des ONG en Russie, a lui aussi dû quitter le territoire.
  • Et on ne compte plus les responsables d’entreprises françaises inquiétés par les autorités.

Autant de signaux négatifs qui témoignent d’un raidissement de Moscou vis-à-vis des occidentaux en général, et des français en particulier. Dans ce contexte, difficile d’être optimiste sur l’issue du procès en appel de Laurent Vinatier.

Une mobilisation en faveur du chercheur français

Plusieurs voix se sont toutefois élevées pour réclamer sa libération et dénoncer son traitement par la justice russe. De nombreux chercheurs et universitaires ont signé des pétitions de soutien, mettant en avant son intégrité et la nature pacifique de ses activités.

Des manifestations ont aussi eu lieu devant l’ambassade de Russie à Paris pour maintenir la pression. Les proches de Laurent Vinatier veulent croire que cette mobilisation portera ses fruits et contribuera à infléchir la position des autorités russes.

Le 24 février, lors de l’ouverture de son procès en appel, tous les regards seront donc tournés vers Moscou. Avec un mélange d’espoir et d’inquiétude tant l’affaire est devenue un point de crispation majeur entre les deux pays. L’avenir de Laurent Vinatier en dépend mais aussi, d’une certaine manière, l’état des relations franco-russes.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.