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Le Bitcoin bientôt actif de réserve des banques centrales ?

Et si le Bitcoin intégrait les réserves des banques centrales ? C'est ce qu'étudie actuellement la Banque nationale tchèque malgré le scepticisme de la BCE. Un premier pas vers une adoption massive des cryptomonnaies par les institutions financières ?

Alors que le Bitcoin poursuit son ascension fulgurante, une question brûle les lèvres des observateurs : les banques centrales finiront-elles par l’adopter comme actif de réserve au même titre que l’or ? Un scénario encore impensable il y a quelques années mais qui semble prendre forme, du moins en République tchèque où la banque centrale vient d’approuver une étude en ce sens.

Un petit pas pour le Bitcoin, un grand pas pour la finance ?

C’est une petite révolution qui se prépare du côté de Prague. Lors d’une réunion ce jeudi, le conseil d’administration de la Banque nationale tchèque (CNB) a en effet validé une proposition visant à étudier la possibilité d’inclure le Bitcoin et d’autres actifs dans ses réserves. Une initiative portée par le gouverneur Aleš Michl qui ne cache pas son intérêt pour la première cryptomonnaie :

Mon objectif est de diversifier notre portefeuille. Donc si le Bitcoin est une bonne option, faisons-le.

Aleš Michl, gouverneur de la Banque nationale tchèque

Bien entendu, il ne s’agit pour l’instant que d’une étude exploratoire et aucune décision définitive n’a encore été prise. La CNB précise d’ailleurs qu’aucun changement n’interviendra dans ce domaine tant que les résultats de l’analyse ne seront pas connus. Mais le simple fait qu’une banque centrale envisage d’intégrer le Bitcoin à ses actifs est en soi une petite révolution.

Le scepticisme de la BCE

Tous les décideurs ne voient cependant pas cette initiative d’un bon œil. C’est notamment le cas du ministre tchèque des Finances, Zbynek Stanjura, pour qui « la banque centrale doit symboliser la stabilité ». Soulignant la volatilité de la cryptomonnaie, il estime que « le Bitcoin n’est définitivement pas un actif stable ».

Un avis partagé par la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde. Interrogée sur le sujet lors d’une conférence de presse, elle s’est dite convaincue que le Bitcoin ne fera pas partie des réserves d’aucun des pays de l’Union européenne. Rappelons que même si la République tchèque n’a pas adopté l’euro, elle fait partie de l’UE et doit donc composer avec la position de la BCE sur ces questions.

Vers une adoption institutionnelle ?

Malgré ces réticences, l’ouverture de la Banque nationale tchèque marque une étape symbolique importante. Elle témoigne d’un intérêt croissant des institutions financières traditionnelles pour les cryptomonnaies et de leur volonté de s’adapter à cette nouvelle donne.

Comme le soulignait récemment une étude de la banque américaine Goldman Sachs, le Bitcoin pourrait en effet devenir « une composante significative de la liquidité de réserve » et « une part importante de l’investissement des réserves de change » d’ici quelques années. Signe que les mentalités évoluent, même dans les plus hautes sphères de la finance.

Bien sûr, le chemin est encore long avant de voir le Bitcoin trôner aux côtés de l’or et du dollar dans les coffres des banques centrales. Mais l’initiative tchèque montre que cette hypothèse n’est plus de l’ordre de la science-fiction. Elle ouvre la voie à d’autres expérimentations du même type et pourrait bien, à terme, bouleverser notre conception même de la monnaie et des réserves de valeur.

Une chose est sûre : la cryptosphère suivra avec attention les résultats de cette étude pionnière. Et nombreux sont ceux qui espèrent secrètement qu’elle marquera un premier pas vers une adoption massive du Bitcoin par les institutions financières du monde entier. L’avenir nous dira si ce pari audacieux était visionnaire ou prématuré.

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