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Soupçons de Favoritisme au Conseil Régional du Grand Est

Le Conseil Régional du Grand Est perquisitionné ! Une plainte déposée en 2023 sème le trouble sur les activités de l'ex-président Jean Rottner. Soupçons de favoritisme, l'enquête est lancée pour faire toute la lumière sur...

Le Conseil Régional du Grand Est se retrouve au cœur d’une enquête préliminaire. Jeudi 6 juin, une perquisition a été menée dans les locaux de Metz, suite à une plainte déposée en janvier 2023 par l’association anti-corruption AC!!. Des soupçons de favoritisme planent autour des activités de l’ancien président de région, Jean Rottner, durant son mandat.

Une plainte qui sème le trouble

C’est une plainte contre X, déposée par l’association AC!! Anti-Corruption basée en Meurthe-et-Moselle, qui a déclenché cette enquête. Visant “toute personne ayant commis ou concouru à la réalisation des infractions”, elle ne cible pas explicitement Jean Rottner mais laisse planer le doute sur ses activités lorsqu’il était à la tête de la région.

Selon des articles de presse relayés par Les Dernières Nouvelles d’Alsace et Rue89 Strasbourg, l’ex-président LR aurait occupé un poste de consultant au sein de la société Adhoc entre octobre 2019 et mars 2022, lui rapportant la coquette somme de 150 000 euros. Une information confirmée par Jean Rottner lui-même auprès des médias.

Des liens troubles avec un cabinet de recrutement

Dans le même temps, un cabinet de chasseurs de têtes, coprésidé par le fondateur d’Adhoc, travaillait pour la région Grand Est. Bien qu’ayant déjà collaboré avec le Conseil Régional avant l’arrivée de Rottner, ce cabinet aurait notamment remporté un marché de recrutement de cadres pour le compte de la collectivité durant la présidence de l’élu.

Nous souhaitons que l’on crée une loi pour les élus qui quittent leur poste pour prendre un emploi en utilisant leur fonction d’élus et leur carnet d’adresses.

– Marcel Claude, président de l’association AC!!

Face à ces révélations, l’association anti-corruption se dit “agréablement surprise” de la rapidité avec laquelle l’enquête a été diligentée. Son président, Marcel Claude, appelle de ses vœux une loi encadrant plus strictement les élus quittant leurs fonctions pour le privé.

L’ex-président Rottner dans la tourmente

Quant à Jean Rottner, il avait créé la surprise fin 2022 en démissionnant de son mandat pour raisons “familiales”. Quelques jours plus tard, il annonçait rejoindre le groupe immobilier Réalités, s’attirant une volée de critiques. Malgré un avis “compatible avec réserve” de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, sa nomination comme directeur exécutif soulève des interrogations.

Contactée, la région Grand Est n’a pas souhaité commenter l’affaire. C’est désormais à la justice de faire toute la lumière sur ces soupçons de favoritisme et de conflits d’intérêts. Une affaire embarrassante pour l’ancien élu, dont les liens avec le privé questionnent les pratiques en vigueur au sein des collectivités.

Un sujet sensible pour la vie politique locale

Au-delà du cas Rottner, cette enquête met en lumière les zones grises entourant les allers-retours entre sphère publique et privée. Si la loi encadre déjà les conflits d’intérêts, les pratiques de certains élus continuent d’alimenter les soupçons. Un sujet éminemment sensible, alors que la confiance des citoyens envers leurs représentants s’érode.

Reste à savoir quelles suites seront données à cette affaire. L’enquête pourrait faire jurisprudence et pousser le législateur à durcir les règles. En attendant, c’est tout le Conseil Régional du Grand Est qui se retrouve éclaboussé par ce nouveau scandale politico-financier. Un coup dur pour une institution déjà fragilisée par les crises successives.

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