Un silence de mort règne sur Guipry-Messac. Cette petite ville d’Ille-et-Vilaine, d’ordinaire si paisible, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Depuis dimanche, les eaux tumultueuses de la Vilaine ont déferlé, engloutissant tout sur leur passage. Maisons, commerces, rues… Plus rien n’est épargné. La commune est méconnaissable, figée dans un paysage dantesque où l’eau est reine.
Le calvaire des habitants
Pour les habitants, c’est un véritable cauchemar éveillé. Près de 350 maisons sont inondées, certaines avec plus de deux mètres d’eau. Impuissants, ils ont dû se résoudre à tout abandonner pour fuir les flots déchaînés. « On n’a jamais vu ça, c’est une catastrophe », témoigne un riverain, les yeux embués.
Au total, ce sont 600 personnes qui ont dû être évacuées depuis dimanche dans tout le département, placé en vigilance rouge crues. Un véritable exode pour ces familles qui ont tout perdu en l’espace de quelques heures. Relogées en urgence dans des gymnases ou chez des proches, elles tentent tant bien que mal de garder espoir malgré le désastre.
Une montée des eaux fulgurante
Tout est allé très vite. Trop vite. En moins de 24 heures, le niveau de l’eau a grimpé de façon spectaculaire, prenant de court les habitants. « Ça a monté de près de 40 cm en une nuit, c’était impressionnant », raconte un sinistré. Une crue éclair d’une rare intensité qui a rapidement submergé les dispositifs anti-inondations.
Face à cette montée des eaux fulgurante, les autorités ont dû prendre des mesures d’urgence. Routes coupées, transports interrompus, écoles fermées… La ville s’est figée, comme suspendue dans le temps. « C’est une ville fantôme », résume un témoin, sidéré par l’ampleur du désastre.
Des dégâts considérables
Si l’heure est encore au constat, une chose est sûre : les dégâts sont considérables. Maisons ravagées, voitures emportées, mobilier détruit… Les stigmates de la catastrophe sont partout. Il faudra des mois, voire des années, pour effacer les traces de ce drame.
C’est un crève-cœur de voir sa maison dévastée, tous ses souvenirs engloutis. On a tout perdu.
Un habitant sinistré
La solidarité comme seul rempart
Dans cette épreuve, la solidarité apparaît comme le seul rempart face au désespoir. Élus, pompiers, habitants… Tous se mobilisent pour venir en aide aux sinistrés. Hébergement d’urgence, dons, soutien psychologique… Une belle chaîne humaine se met en place pour tenter d’atténuer la souffrance.
Car au-delà des pertes matérielles, c’est tout un pan de vie qui a été emporté. Photos de famille, objets de valeur affective, souvenirs d’enfance… Autant de trésors à jamais engloutis qui laissent un goût amer. Il faudra puiser dans les ressources insoupçonnées de l’entraide pour surmonter ce traumatisme.
Le long chemin de la reconstruction
Même si les eaux finiront par se retirer, le chemin de la reconstruction s’annonce long et semé d’embûches. Reloger les sinistrés, restaurer les maisons, relancer l’activité économique… Les défis sont immenses pour cette petite commune meurtrie.
Mais Guipry-Messac est une ville résiliente, forgée par son histoire. Elle a déjà survécu à bien des épreuves au fil des siècles. Ses habitants ont cette force de caractère chevillée au corps, cette volonté farouche de toujours se relever, quoi qu’il arrive. Nul doute qu’avec le temps et la détermination, la vie finira par reprendre ses droits.
En attendant, la commune reste figée dans un paysage apocalyptique où l’eau règne en maître. Les stigmates de cette crue historique mettront du temps à s’effacer, mais la mémoire collective, elle, n’oubliera jamais ce funeste janvier 2025 où Guipry-Messac a basculé dans l’enfer des eaux.