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Les Risques de Dissémination du Virus Ebola depuis un Labo à Goma

Le CICR tire la sonnette d'alarme : un laboratoire de Goma en RDC, contenant des souches d'Ebola, est pris dans de violents affrontements. Les risques de propagation du virus mortel sont...

Alors que les combats font rage à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) vient de lancer un cri d’alarme. Au cœur de cette zone de conflit se trouve un laboratoire qui abrite des souches du redoutable virus Ebola, faisant craindre une potentielle dissémination de l’agent pathogène mortel.

Un laboratoire au cœur des affrontements

Selon Patrick Youssef, directeur régional du CICR, le laboratoire de l’Institut national de recherches biomédicales est directement menacé par les violences qui secouent Goma. Situé à proximité de la délégation du CICR, il fait face à un risque de coupure d’électricité qui pourrait compromettre la conservation sécurisée des échantillons viraux.

D’après une source proche du dossier, ces affrontements opposent les forces armées congolaises aux combattants du M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda voisin. Leur avancée fulgurante ces dernières semaines les a menés jusqu’aux portes de Goma, une cité d’un million d’habitants qui accueille également de nombreux déplacés.

Ebola, un virus hautement mortel

Le virus Ebola, responsable de fièvres hémorragiques souvent fatales, est bien connu en RDC. Le pays a déjà été frappé par plusieurs épidémies dévastatrices, dont la plus importante a fait plus de 2200 morts entre 2018 et 2020 dans l’est du pays. Avec un taux de létalité pouvant atteindre 90%, Ebola est l’un des agents pathogènes les plus meurtriers pour l’homme.

Sa transmission se fait par contact direct avec les fluides corporels d’une personne infectée, rendant crucial le confinement des malades. En l’absence de traitement curatif, la prise en charge repose essentiellement sur des soins de support, tandis que des vaccins commencent à être déployés pour protéger les populations à risque.

Des conséquences sanitaires catastrophiques

Pour Patrick Youssef, la situation actuelle à Goma « pourrait engendrer des conséquences inimaginables » si les souches d’Ebola venaient à se répandre hors du laboratoire. Un tel scénario provoquerait une crise sanitaire majeure, dans une zone déjà fragilisée par les conflits et les déplacements de population.

Imaginez un seul instant qu’Ebola se propage dans les camps de déplacés surpeuplés autour de Goma. Ce serait une véritable catastrophe humanitaire.

Un travailleur humanitaire à Goma

Les équipes médicales redoutent de devoir affronter simultanément les blessés des combats et une potentielle flambée épidémique. Selon des données du CICR, plus de 600 blessés ont été pris en charge depuis début janvier, dont près de la moitié étaient des civils.

Un appel à sécuriser les agents pathogènes

Face à ces dangers, le CICR appelle toutes les parties au conflit à « préserver les échantillons » et à éviter qu’ils ne soient « touchés par les affrontements ». Il souligne l’absolue nécessité de maintenir l’alimentation électrique du laboratoire et de permettre au personnel de continuer à travailler en sécurité.

Cet appel intervient dans un contexte régional explosif, où les tensions entre la RDC et le Rwanda atteignent des sommets. Kinshasa accuse Kigali de soutenir activement le M23 pour déstabiliser l’est congolais, ce que nie le gouvernement rwandais. Une escalade qui menace directement les efforts pour contenir les risques sanitaires.

Une communauté internationale préoccupée

Au-delà de la RDC, la situation suscite une vive inquiétude au sein des instances internationales. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) suit de près l’évolution du dossier, craignant qu’une résurgence d’Ebola dans une zone de conflit ne soit encore plus difficile à contrôler.

Nous sommes extrêmement préoccupés par les risques de propagation du virus dans cette région densément peuplée. Tout doit être fait pour sécuriser le laboratoire de Goma.

Un porte-parole de l’OMS

De son côté, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé à une « désescalade immédiate » et au respect du cessez-le-feu par toutes les parties. Mais sur le terrain, la situation reste plus que jamais explosive, laissant planer le spectre d’une catastrophe sanitaire majeure en cas de dispersion incontrôlée du virus Ebola.

Une menace qui pourrait rapidement dépasser les frontières de la RDC si rien n’est fait pour sécuriser au plus vite ce dangereux agent pathogène, prisonnier d’un laboratoire pris dans la tourmente des combats.

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