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Matteo Salvini attise les tensions avec un montage choquant

Matteo Salvini, vice-premier ministre italien, déclenche une nouvelle polémique avec un photo-montage explosif mêlant football et politique. Ses attaques contre la France et l'Europe font le buzz mais jusqu'où ira cette escalade à l'approche des européennes ?

En pleine campagne pour les élections européennes, le vice-premier ministre italien Matteo Salvini vient une nouvelle fois de faire parler de lui. Connu pour ses prises de position anti-migrants et europhobes, le patron de la Ligue a publié sur le réseau social X (ex-Twitter) un photo-montage pour le moins provocateur. Il y fait référence au tristement célèbre coup de tête de Zinédine Zidane sur Marco Materazzi lors de la finale de la Coupe du monde 2006, perdue par la France face à l’Italie. Un tacle d’une rare violence qui n’est pas sans rappeler la rhétorique agressive de l’homme fort du gouvernement italien.

Salvini surfe sur le ressentiment anti-français

En légende de son montage, Matteo Salvini écrit : “Moins d’Europe, plus d’Italie”. Un slogan qui résume à lui seul le credo souverainiste de ce tribun populiste rompu aux coups d’éclat. Quelques jours plus tôt, il s’en était déjà pris à Emmanuel Macron, le représentant sur une photo en tenue de combat, l’accusant de vouloir entraîner l’Europe dans la guerre contre la Russie. Des attaques frontales qui visent à flatter un certain sentiment anti-français en Italie, ravivé par les contentieux migratoires et économiques entre les deux pays.

Le spectre de 2006

En utilisant l’image de Zidane et Materazzi, érigée en symbole du antagonisme franco-italien, Matteo Salvini joue avec le feu et la mémoire douloureuse des supporters français. Ce match à la dramaturgie shakespearienne avait vu les Bleus s’incliner aux tirs au but, après l’expulsion de leur capitaine pour un geste de frustration aussi incompréhensible qu’impardonnable.

L’image de Zinédine Zidane qui donne un coup de tête à Materazzi (…) vise à simplifier un message selon lequel la France européiste de Macron accueillerait des immigrés et fils d’immigrés de pays à majorité musulmane représentés dans l’idéologie de Salvini comme étant essentiellement violents et criminels.

Anna Bonalume, philosophe
Un raccourci aussi nauséabond que symptomatique de la vision du monde selon Salvini.

La Ligue en perte de vitesse

Si le dirigeant italien multiplie les polémiques, c’est qu’il est aussi en difficulté sur le plan électoral. Loin de ses scores flamboyants de 2019, son parti est en chute libre dans les sondages, largement distancé par les Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni. Pour exister face à ses alliés et adversaires, Salvini est condamné à une fuite en avant permanente et toujours plus radicale. Quitte à attiser les pires démons nationalistes et xénophobes.

Quelle réponse européenne ?

Face à ces dérapages à répétition, on peut s’interroger sur la réaction des instances européennes et des autres États membres. Jusqu’à présent, les condamnations sont restées timides et sporadiques, laissant le champ libre aux pyromanes de la trempe de Salvini.

Il est temps que l’UE prenne des mesures concrètes pour défendre ses valeurs fondatrices de paix, de coopération et de respect mutuel. Cela passe par des mécanismes de sanctions contre les gouvernements qui attisent les haines et sapent notre projet commun.

Une députée européenne
À l’approche d’un scrutin crucial pour l’avenir du continent, il y a urgence à agir avant que l’incendie populiste ne devienne incontrôlable.

Nul doute que Matteo Salvini continuera jusqu’au bout sa stratégie de la tension et de la division. Reste à savoir si les électeurs italiens et européens tomberont dans le piège de ce football de la haine. La balle est dans leur camp.

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