C’était un des événements les plus attendus en amont des Jeux Olympiques de Paris 2024 : la baignade d’Anne Hidalgo, maire de Paris, dans la Seine. Un symbole fort pour montrer que le fleuve mythique serait prêt à accueillir les épreuves de natation et de triathlon. Mais c’était sans compter sur les caprices de la météo.
Un débit d’eau trop fort en raison des pluies
Prévue initialement le 23 juin, cette baignade devrait “probablement être reportée” a annoncé la Ville de Paris. En cause : les fortes précipitations du mois de mai qui ont gonflé le débit du fleuve, le rendant potentiellement dangereux pour une baignade. La nouvelle date envisagée serait le 30 juin.
Au-delà de la symbolique, ce report met en lumière les défis imprévus auxquels font face les organisateurs à un peu plus d’un an de l’ouverture des Jeux. Car la Seine sera une star de ces JO, accueillant la cérémonie d’ouverture ainsi que plusieurs épreuves phares.
Un enjeu majeur pour l’héritage des Jeux
Permettre aux Parisiens de se baigner dans la Seine est aussi l’une des principales retombées attendues de ces Jeux pour la population. Un projet ambitieux qui mobilise près de 1,4 milliard d’euros d’investissements.
Il est logique qu’on ne pouvait pas nager parce qu’il y a un courant de dingue.
– Stéphane Lecat, directeur technique national de la nage en eau libre
Les équipes de France de nage en eau libre ont d’ailleurs dû renoncer à s’entraîner dans le fleuve le 10 juin comme prévu. Mais la fédération se veut rassurante, estimant que la situation s’améliorera d’ici les Jeux.
Un suivi quotidien de la qualité de l’eau
Pour garantir des conditions optimales, des prélèvements sont effectués quotidiennement en amont du site olympique depuis le 1er juin. L’objectif : éviter qu’en cas de fortes pluies, des eaux usées ne se déversent dans le fleuve.
Les résultats de ces analyses doivent être présentés la semaine prochaine. Ils seront déterminants pour la tenue des épreuves, après les inquiétudes suscitées par les tests événements d’août dernier, en partie annulés en raison d’une qualité d’eau insuffisante.
Des paramètres multiples à prendre en compte
Au-delà du débit actuel du fleuve, bien supérieur aux attentes, plusieurs facteurs influent sur la propreté de l’eau :
- Le volume global de précipitations depuis novembre
- Le manque d’ensoleillement qui permet d’éliminer les bactéries
- La présence de deux bactéries fécales au cœur de toutes les attentions
Face à ces enjeux, les organisateurs se veulent rassurants, tablant sur un report de quelques jours des épreuves en cas de besoin. Changer de site n’est en revanche pas une option.
Ce report inattendu de la baignade d’Anne Hidalgo illustre en tout cas toute la complexité de l’organisation d’un tel événement. Entre défi technique, enjeux écologiques et héritage pour le territoire, les JO de Paris 2024 promettent encore de nombreux rebondissements d’ici au grand saut dans la Seine. Un parcours semé d’embûches mais porteur de promesses !